Nous savions que TMPNEO avait lancé une nouvelle application sur Facebook fin février dernier: Workwith me. Cette fois-ci, c’est le groupe Altran qui investit le fameux « livre des visages » du Net…
Le groupe Altran, spécialisé dans le conseil en innovation et en hautes technologies, organise un concours sur Facebook, AppliChallenge, qui consiste à la création d’une application sur le site communautaire Facebook, occasion de rencontrer les « talents de demain dans un
lieu ou se retrouvent les profils » qu’Altran courtise.
L’auteur de l’application qui aura été la plus téléchargée par les utilisateurs du réseau, recevra un prix lors de l’opération What’s next, organisée le 29 mai prochain, dont le but sera de faire découvrir l’entreprise aux étudiants et jeunes diplômés.
« Nous innovons chaque année en matière de recrutement. Cette année, nous avons décidé de rencontrer des candidats potentiels dans un réseau qui compte près de 67 millions d’utilisateurs actifs tout en respectant l’usage qu’ils en font, selon lestermes de Pascal Brier, directeur généraladjoint d’Altran.
Facebook est un outil pertinent qui favorise un rapprochement avec les talents de demain. Nous en sommes très friands ! Sur notre profil, ils peuvent découvrir des photos, des vidéos et des consignes sur le concours. Mais ils peuvent également y trouver des liens sur nos offres d’emploi. »
La raison d’être de ce concours est donc simple : utiliser le gigantesque carnet d’adresses Facebook pour faire la promotion du recrutement de l’entreprise Altran. Il suffisait d’y penser. Et MPNEO, agence de publicité spécialisée dans les ressources humaines, y avait déjà songé, comme l’explique Thomas Delorme, responsable stratégie interactive chez TMPNEO : « Nous travaillons sur l’utilisationde Facebook comme moyen de diffusiondes offres d’emploi de nos entreprisesclientes depuis l’été dernier, soit un peuen amont du buzz de Facebook de larentrée 2007...
Nous cherchions à savoircomment utiliser Facebook, nouvel outiltechnologique de communication, aubénéfice du recrutement de nos clients,comment créer une véritable application,pertinente en termes de recrutementtout en respectant la raison d’être deFacebook, sa destination originelle etl’utilisation de ses inscrits. Et nous avonscréé Work with me, mis en service enmars dernier. »
Work with me, kezaco?
Tout d’abord, précisons que Work with me est une possibilité. Chaque collaborateur« Facebooke » des entreprises clientes de TMPNEO, utilisatrices de l’application,est libre de l’installer sur son profil.L’installation est juste encouragée eninterne dans chaque entreprise.
Pour le cœur de l’appli, Work with me consiste en un lien qui renvoie vers la listedes offres d’emploi proposées par lesentreprises clientes. Ainsi, les « friends » virtuels, si loin si proches, des utilisateursde Facebook ayant installe l’appli, ontaccès, en un click de souris, aux offresd’emploi proposées par l’entreprise deces derniers. Un accès a plusieurs entrées :par métier, par exemple.
Work with me, c’est donc un nouvel outildans l’arsenal des recruteurs pour diffuserleurs offres d’emploi, une nouvelle armepublicitaire pour les entreprises.
Publicité,un mot que l’on se doit de prononcerprécautionneusement quand il estassocié a Facebook… Mais les visagesdu livre peuvent se dérider : « Work with me n’est pas une invasion, un parasitage de Facebook : cette application n’ouvre pas les pages de nos utilisateurs à leurs employeurs, et ils ne perdent évidemment pas leur faculté de verrouiller leur profil au tout venant. De plus, cet outil n’est pas renseigné : l’installation de l’application ne nous remonte absolument aucune information concernant ses utilisateurs. »
Pas de panique concernant les photos de bamboche…
Facebook, vers une base de candidats ?
Work with me n’a pas pour objectif de faire muter le réseau social désincarné de Facebook en une base de candidats, à Thomas Delorme de souligner :
« Les candidatures ne se font pas via Facebook. Work with me n’est pas une nouvelle étape dans le processus de recrutement. L’application se contente de raccrocher sa dimension professionnelle au rapport social dans le réseau Facebook. Et la démarche est légitime, la vie sociale ne se démarquant pas de la vie professionnelle, à tel point que l’on cherche toujours à savoir ce que font dans la vie nos interlocuteurs. Concrètement, pour les utilisateurs de Facebook, Work with me a vocation à provoquer des discussions professionnelles, à générer un échange d’informations sur les entreprises et éventuellement à faire germer des candidatures chez des personnes qui n’auraient pas songé sans cela à postuler chez nos entreprises clientes. »
Les utilisateurs de Facebook auraient pu vivre l’application comme un retour intolérable du réel dans leur univers taillé pour le narcissisme et la régression, la génération Casimir entendant sonner l’impératif Work with me comme un “We want you! “, véritable hallali des sonneurs sociétaux de la réification des individus, dont l’une des meilleures armes, pour certains critiques sociaux tel Christopher Lasch, est le travail salarié…
Trêve de palabres ! Work with me fait des émules sur Facebook avec ses déjà 1 000 profils équipés. Quand on sait le potentiel de contagion de cet outil de communication distanciée, qui a franchi, le week-end dernier, la barre des deux millions de profils, l’on peut d’ores et déjà qualifier l’opération Work with me de belle réussite.