On dénombre 6 000 langues étrangères parlées dans le monde et 96% d’entre elles ne sont parlées que par 4% de la population. Ce sont des chiffres qui donnent envie de réfléchir au problème. Et qu’en est-il de la France ?
Une étude a été réalisée auprès de lycéens dans 14 pays pour évaluer le niveau de langue et la France s’est classée… avant dernière (avant les anglais, quand même !). Cette enquête nous apprend aussi que, dans la majorité, les européens ne sont pas tournés vers les langues.
Les meilleurs sont (sans grande surprise) les suédois et les irlandais. On constate donc des écarts de niveau de langue entre les différents pays européens. Alors pourquoi la France est-elle toujours en retard ?
Les raisons du faible niveau de langue en France
La France n’est pas forte en langue étrangère, c’est une certitude. Mais quelles sont les raisons de ce phénomène ? Voici quelques explications …
Prenez en compte tout d’abord l’histoire de la France ! En effet, la langue de Molière a longtemps été la langue la plus parlée au monde grâce à notre culture et notre politique. C’est pourquoi les français ne voyaient pas l’intérêt d’apprendre une deuxième langue étant donné le rayonnement de la langue française. Cependant, l’anglais est aujourd’hui la langue internationale et il faut vivre avec son temps. Actuellement, personne ne peut se permettre de n’avoir aucune base d’anglais vu l’importance et le rayonnement international de cette langue !
Deuxièmement, il faut pointer du doigt le conservatisme culturel omniprésent. Nous, français, avons cette regrettable tendance à vouloir se « protéger » des langues étrangères pour conserver notre patrimoine culturel, alors que s’ouvrir au monde n’effacera pas notre histoire ! Nous sommes l’un des rares pays à doubler presque systématiquement les films en français.
Pourquoi ? Les séries américaines et les films étrangers perdent 50% de leur charme initial après le doublage avec les voix française (souvent peu flatteuses pour les comédiens) ! Les pays nordiques bénéficient, eux, d’un niveau de langue bien plus élevé que le notre et seraient un exemple à suivre.
Enfin, le système scolaire. Alors, oui je vois déjà les professeurs d’anglais s’indigner ! Nous ne sommes pas là pour jeter des pierres sur le système éducatif français mais il faut avouer que les cours d’anglais en primaire, collège et lycée sont (comment dire ?) d’un ennuie quasi mortel ! Forcer les jeunes élèves à apprendre par cœur les verbes irrégulier ne leur donneront jamais envie de parler la langue de Shakespeare (Je n’ai jamais vu personne heureux de savoir dire « Forbid-Forbade-Forbidden »!). Il est aussi stupéfiant de voir la différence de niveau de langue entre une filière Littéraire, où le niveau est très satisfaisant, et une filière scientifique, où les langues sont quasiment abandonnées. Tout le monde se doit de parler une autre langue que le français, ne serait-ce que pour apprendre à s’intéresser au monde qui nous entoure et découvrir les cultures étrangères.
Quelles sont les solutions ?
Les français, qui se classent honteusement à la 25ième position au classement du TOEFL, peuvent s’ouvrir au monde extérieur à condition de remettre en questions certains principes. Voici quelques préconisations, somme toutes, indispensable au développement du niveau de langue en France…
Tout d’abord, il serait judicieux de commencer l’apprentissage de l’anglais (ou d’une autre langue) dès le plus jeune âge. En effet, les enfants apprennent mieux et plus vite que les adultes. Cela paraît donc évident de leur apprendre à être curieux, à s’interroger sur les cultures étrangères et à parler une autre langue. La culture française (aussi riche soit-elle) n’a pas le statut de suprématie !
De plus, la solution la plus profitable serait de reconnaître que la culture française ne perd pas de son charme et de son importance en acceptant de se tourner vers les cultures internationales. Par exemple, l’Amérique du sud est un continent qui a subit des révolutions (en Bolivie, au Mexique, à Cuba et au Guatemala) mais qui a su se relever et enclencher un processus de démocratisation en se tournant vers l’extérieur !
Ensuite, il est primordial d’apporter des modifications dans les méthodes d’apprentissage des langues étrangères. La grammaire c’est certes important, mais parler et s’imprégner de la langue, c’est mieux. Personnellement, je n’ai jamais eu de professeur d’anglais d’origine anglophone durant mon parcours scolaire… avant l’entrée à l’université ! Comment demander à des élèves de parler anglais si leur professeur d’anglais leur parle… français ? Je pense que regarder des films en anglais, lire des livres en anglais et se forcer à parler la langue sera beaucoup plus pédagogique que de réciter une leçon !
Enfin, on ne le répétera jamais assez, il faut partir dans un pays étranger ! Cela peut paraître évident, mais peu de personnes ont le courage de faire leurs valises pour partir vivre à l’étranger (souvent par crainte de ne pas y arriver). C’est pourtant la solution la plus efficace (car la plus radicale) pour devenir pratiquement bilingue ! L’immersion en Angleterre ou en Italie nous obligera à faire ce que nous ne pouvons pas faire en France : réfléchir, parler et communiquer dans une autre langue.
Quelques chiffres …
· Une langue disparaît toutes les deux semaines.
· Les dix langues les plus parlées dans le monde sont le chinois, l’anglais, l’espagnol, l’hindi, le français, le russe, l’indonésien, l’arabe, le portugais et le bengali !
· Le français est la deuxième langue la plus influente (après l’anglais).
· Il y a environ 220 millions de francophones dans le monde (France, Canada, Belgique, Luxembourg, Suisse, Afrique, Océanie, Antilles et certaines régions de l’Asie du Sud-est).
Les débouchées
Nous bénéficions aujourd’hui en France de plusieurs diplômes débouchant sur des métiers dans le domaine des langues, petite piqure de rappel …
- Interprète (diplôme d’interprète, dont le plus renommé est l’interprète de conférence),
- Professeur de français langue étrangère (diplôme du CAPES pour pouvoir enseigner et une thèse est recommandée pour enseigner à l’université),
- Terminologue,
- Traducteur audiovisuel (comme pour tous les traducteurs, il faut avoir le diplôme qui est délivré après examen dans une école de traduction),
- Traducteur dans la fonction publique,
- Traducteur (expert, littéraire ou technique),
- Correspondant de presse à l’étranger,
- Conseiller séjour en office de tourisme,
- Guide-interprète,
- Acheteur international,
- Juriste international,
- Tourisme,
- Humanitaire.
Etre interprète aujourd’hui
encadré par des personnes qui connaissent bien notre métier.