Depuis son arrivée à la tête de la première région de France il y a un peu plus de trois mois, la nouvelle Présidente de région Valérie Pécresse n’a pas perdu de vue sa priorité de campagne : l’emploi. Point d’orgue des mesures annoncées jusqu’à aujourd’hui (et dont RECRUT s’est déjà fait l’écho) se tenait aujourd’hui la Conférence sur la croissance, l’emploi, l’innovation sociale et environnementale au cours de laquelle l’équipe régionale a présenté ses principales propositions pour contrer le chômage en IDF.
Trois chiffres pour un paradoxe : l’IDF compte 700 000 demandeurs d’emploi et, pourtant, 40 000 emplois restent à pourvoir chaque année faute de candidats qualifiés et 100 000 recrutements sont jugés difficiles par les employeurs. A ce problème, une solution simple –la formation continue– et pourtant très minoritaire puisque seuls 10 % des chômeurs franciliens suivent aujourd’hui une formation.
Ayant reçu des garanties qu’elle estime suffisantes de la part de l’état, la région s’engage dans le plan « 500 formations » lancé par F. Hollande et entend donc tripler son offre de formation collective (de 2 000 aujourd’hui à 6 000 d’ici la fin de l’année). V. Pécresse se dégage cependant de toute mascarade visant à réduire artificiellement le chômage et entend placer son action sur un plan non pas quantitatif mais qualitatif, en ciblant précisément les formations qui débouchent sur un emploi.
Optimiser la qualité de l’offre en formation de la région suppose, dans un premier temps, d’évaluer cette dernière. Or, si la région finance lourdement la formation professionnelle, elle n’a aujourd’hui aucun retour sur l’efficacité du système.
La Présidente de région le martèle : elle a besoin de transparence pour agir. Son action se déploiera donc autour de quatre axes :
1.Le renforcement des fondamentaux, par des formations portant sur les compétences indispensables à l’insertion professionnelle : français écrit et oral, anglais, bureautique… Avec pour objectif de renforcer l’employabilité des chômeurs les plus éloignés de l’emploi.
2. Le découpage de la région en bassins d’emploi. Il faut selon V Précresse arrêter de croire que la mobilité est aisée en IDF et proposer aux demandeurs d’emploi des formations qui leur sont adaptés sur le plan aussi bien géographique que professionnel. La région sera donc divisée en une trentaine de bassins d’emploi, au sein desquels seront spécifiquement déterminés les métiers en tension. Les chômeurs se verront par conséquent proposer des formations liées aux besoins des entreprises près de chez eux.
3. Le financement des compléments de formation d’adaptation à l’emploi. Lorsqu’un candidat intéresse un recruteur malgré quelques lacunes, la Région s’engage à financer le complément de formation nécessaire.
4. L’accélération des processus de Pôle Emploi. Pôle Emploi s’engage auprès de la Région à recevoir chaque demandeur d’emploi en rendez-vous au cours du mois suivant son inscription (contre quatre mois en moyenne aujourd’hui). De plus, le délai entre la validation d’un projet de formation et l’entrée du candidat en formation ne devra excéder un mois.