C’était le pari du gouvernement : compter sur l’été et les vacances pour taire définitivement la grogne autour de la Loi Travail. De fait, après une adoption définitive très commentée le 21 juillet dernier, sa publication au Journal Officiel le 8 août n’a pas fait la moindre vague.
Pourtant, les principaux leaders syndicaux ne désarment pas et comptent bien continuer le mouvement à la rentrée.
Non. Bien que votée dans sa rédaction définitive par le Parlement et validée par le Conseil Constitutionnel début août, elle attend désormais la parution de ses décrets d’application. De quoi donner à ses opposants le temps de se réorganiser.
La Ministre du travail Myriam El Khomri promet cependant une mise en œuvre rapide avec une application des mesures les plus emblématiques dès le mois d’octobre. L’intégralité du texte devrait être applicable au plus tard en février 2017.
Les dirigeants syndicaux ont d’ores et déjà appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 15 septembre –la treizième depuis le début de la contestation. Leur objectif : renouveler le scénario du CPE (contrat première embauche) qui, il y a tout juste dix ans, était abandonné après un vote du Parlement en raison de la colère de l’opinion.
Malgré tout, une telle victoire semble peu probable, le gouvernement ayant plus d’une fois prouver sa détermination en dégainant le très impopulaire 49-3. C’est pourquoi J-C Mailly de Force Ouvrière estime que c’est sur le plan légal que va se jouer la bataille, par le biais de QPC (questions prioritaires de constitutionalité).