L’idée était simple ! Si simple qu’elle apparaît évidente ; proposer à des salariés en poste, dans tout type d’entreprises, de guider des jeunes en recherche d’emploi dans le même secteur d’activité.
Un parrainage en quelque sorte pour donner un coup de main à des jeunes diplômés dont la recherche d’emploi n’aboutit pas comme ils le souhaiteraient ; souvent du fait de leur origine ou de la zone géographique dont ils sont issus.
Recrut.com a réuni parrain et filleul pour un dialogue réunissant 1 couple qui témoigne de leur collaboration, de leurs échanges et de la réussite de leur projet commun.
PARRAIN : Fabien Lamétairie ENTREPRISE : Bearing Point POSTE : Directeur de projets
FILLEUL : Laetitia Akossay
Comment vous êtes-vous rencontrés et quelles ont été vos premières impressions ?
Laetitia Akossay : J’ai eu connaissance de l'existence de l'association par le biais d'une amie juste à la fin de mes études. Après quelques mois de recherches d’emploi infructueuses, je suis entrée en contact avec l’association et très rapidement, un rendez vous a été fixé avec mon parrain que j’ai rencontré dans les bureaux de Bearing Point à La Défense.
Dès la première rencontre nous avons abordés des pistes concernant mes vœux en matière d’objectifs professionnels, et avons travaillé sur mon CV, afin de l’adapter à ma recherche d’emploi.
Fabien Lamétairie : C’est le domaine d’activité visé par le filleul qui détermine le choix de son parrain. J’ai proposé d’accompagner des filleuls prospectant dans le conseil -mon activité actuelle, mais aussi dans la finance car j’avais travaillé plusieurs années en cabinet d’expertise comptable.
Lors des premiers entretiens nos filleuls sont anxieux, ils préparent cette rencontre comme un entretien d’embauche (tenue correcte, CV, discours très retenu). Nous devons donc les rassurer et expliquer notre démarche d’accompagnateur – coach et souvent confident. J’apprécie particulièrement leur l’humilité.
Comment votre complicité s’est-elle nouée, comment avez-vous appris à vous connaître et à tirer des bénéfices de votre relation ?
F.L : Pour « briser la glace » je me présente en premier. Si, dans le contexte professionnel, j’ai tendance à mettre en avant mes réussites, je préfère dans mon rôle de parrain, expliquer les doutes que j’ai pu avoir, les réorientations que j’ai choisies…
C’est donc décomplexé que le filleul accepte mon regard puis mes conseils, je l’espère !
L. A : Nous avons essentiellement échangé par mail après notre première rencontre, Fabien m’a aidée à refaire mon CV et l’a validé.
Il m’a fourni une liste de contacts professionnels à joindre en lien avec ma recherche : des contacts directs, des sites de recherches d’emploi auxquelles je devais m’inscrire. Et il se tenait régulièrement informé de l’avancée de mes recherches et de l’application effective de ses conseils.
En quoi l’aide que Fabien vous a apportée a-t-elle été décisive ?
L. A : Ma relation avec Fabien m’a permis de structurer ma recherche d’emploi et m’a apporté une motivation supplémentaire du fait des retours que je je m’étais engagée à faire à mon parrain, en rapport avec les entretiens obtenus.
Je me suis inscrite sur les sites emploi pour rendre mon CV plus visible Le sentiment de se sentir encadrée est important surtout lorsqu’on l’impression de se retrouver seul dans la recherche d’emploi.
Et pour vous, quel est l’élément le plus important que Laëtitia vous a apporté ?
F.L : Ces échanges sont très riches pour moi :
· professionnellement: j’ai réappris par mes filleuls les attentes, les angoisses d’un jeune diplômé. Je mesure mieux l’écart qu’il peut y avoir entre le discours des professeurs et le monde du travail. Cela m’a notamment permis d’être rassurant, pédagogue lors de mes entretiens de recrutement.
· personnellement: aider son filleul à démarrer sa vie professionnelle, c’est l’accompagner dans une nouvelle vie souvent synonyme d’indépendance. C’est gratifiant d’échanger avec les jeunes sur l’impact que peuvent avoir leur choix, en les interrogeant :
« As-tu pensé à la fatigue liée au transport ?» ou « Ce poste avec une meilleure rémunération te permettra-il dans 5 ans d’accéder aux responsabilités que tu ambitionnes ?»…
L. A : Pour moi, c’est la motivation et l’importance de ne pas se détourner des objectifs qu’on s’est fixés.
Comment avez-vous partagé les moments de recherches actives d’emploi ?
F.L : Je partage avec mes filleuls un tableau récapitulant toutes leurs démarches. Si je ne cherche pas à les « fliquer », une analyse de ce tableau explique souvent les moments moins propices : baisse des entretiens…
C’est important de comprendre les raisons de cette baisse pour se remotiver. On se fixe alors des petits challenges « x candidatures spontanées cette semaine »… Ca valorise les efforts déployés même si ils ne sont pas toujours récompensés par des opportunités d’entretiens.
Un jour, une proposition d’embauche arrive ; il faut alors tempérer son filleul et bien évaluer avec lui l’intérêt de cette offre. Souvent, une seconde offre arrive souvent quasi simultanément, il faut donc aider le jeune candidat à prendre une décision raisonnée.
L. A : Nous faisions le point par mail, et par téléphone. J’ai trouvé assez rapidement un poste en intérim, et ai continué à informer mon parrain de mes différentes évolutions professionnelles. Ce contact est rassurant face au monde du travail ou à la période difficile de recherche d’emploi que l’on espère être la plus courte possible.
Comment les liens ont-ils été maintenus au-delà de l’obtention d’un poste par votre filleul ?
F. L : En général, on reste en contact lors des premiers mois ; je regrette que cette relation ne se poursuive pas toujours plus longtemps. J’espère que les filleuls me recontacteront en cas de doute ou de nouvelle période de recherche d’emploi.
L. A : Comme je l’indiquais à Mme Abchiche, je suis aujourd’hui en CDI en tant que comptable général dans une société, et mon parrain figure toujours parmi les contacts de mon réseau professionnel et je pense que celui-ci peut s’avérer utile pour moi.