L’idée était simple ! Si simple qu’elle apparaît évidente ; proposer à des salariés en poste, dans tout type d’entreprises, de guider des jeunes en recherche d’emploi dans le même secteur d’activité.
Un parrainage en quelque sorte pour donner un coup de main à des jeunes diplômés dont la recherche d’emploi n’aboutit pas comme ils le souhaiteraient ; souvent du fait de leur origine ou de la zone géographique dont ils sont issus.
Recrut.com a réuni parrain et filleul pour un dialogue réunissant 1 couple qui témoigne de leur collaboration, de leurs échanges et de la réussite de leur projet commun.
PARRAIN : Sébastien Bertin ENTREPRISE : Coca Cola
POSTE : Chef des ventes région commerciale Paris/Ile de France FILLEUL : Christophe Carpin
Racontez-nous votre rencontre, ce que vous avez pensé l’un de l’autre, ce qui vous a marqué lors de vos premiers entretiens :
Sébastien Bertin : Avec 8 mois de participation au programme, je suis encore un tout jeune parrain de Nos Quartiers ont du talent. J'ai cependant pu accompagner 2 filleuls, dont l'un est encore en recherche d'emploi.
Très différents de par leur personnalité, leur parcours comme leurs aspirations, mes filleuls ont pourtant de nombreux points communs : manque de préparation et stress lors des entretiens, vision floue de leur projet professionnel malgré des diplômes spécialisés, ainsi qu'une absence ou non mobilisation des réseaux.
Christophe Carpin : La rencontre s’est effectuée au sein du siège social de Coca Cola. C’était la première fois que je me rendais au sein d’un grand groupe. Je ne savais pas trop en quoi allait consister le parrainage. Le milieu de l’entreprise privée était un milieu quasi inconnu pour moi. M. Bertin est quelqu’un de précis et méthodique. Dès le départ, il a fixé des objectifs, de façon à ce que je m’adapte et que je comprenne les enjeux.
Vos échanges ont nécessité réflexion et écoute, il a fallu vous adapter l’un à l’autre, déterminer les besoins de l’un et les réponses que l’autre pouvait lui apporter ?
S.B : Oui, au delà du rythme régulier des rendez vous, environ une heure et demie par mois, il est nécessaire pour développer une certaine proximité et une confiance mutuelle de partager les mêmes objectifs.
C'est pourquoi j'explique dès la première rencontre que je ne trouverai pas d'emploi dans ma société à mon filleul, que je ne pourrai pas préparer ni passer les entretiens à sa place, mais que je vais lui proposer des méthodes, des techniques à pratiquer, et le mettre en contact avec mon réseau interprofessionnel. Enfin, j’ai veillé à encourager toutes les questions par le biais d’e-mail notamment.
C. C : J’étais très fier d’être pris en charge par un cadre commercial de chez Coca Cola. J’ai été dès le départ « mis dans le bain », c’est direct mais c’est la meilleure méthode. Le parrain nous propose son aide bénévolement ; c est à nous de mettre en œuvre ce que l’on va apprendre.
Il était là pour m’encadrer et m’a fixé une ligne directive que j’ai suivie, tout en m’expliquant qu’il ne ferait pas les choses à ma place. Sa disponibilité m’a permis de lui poser les questions que je jugeais importantes.
Cet engagement vous a demandé du travail supplémentaire. Vous avez tous deux dû travailler pour que le parrainage soit une réussite !
S. B : J’ai été surpris de toutes les réflexions que j'ai menées en intégrant ce programme : et par la nécessité pour moi de dégager du temps pour honorer les rendez-vous avec les filleuls.
Et ce, quelles que soient les urgences business qui survenaient, je trouvais le temps ! J’ai également été sensible à l’expression de la diversité incarnée par mes filleuls : mon écoute était particulièrement attentive et aujourd’hui, je suis plus concerné par ces difficultés dans le monde du travail
C. C : Pour moi, les difficultés ont été importantes au début ! Mon profil n’était celui d’un commercial il a donc fallu modifier certaines choses. L’un des premiers éléments que l’on a travaillé, c’est la tenue vestimentaire : costume, cravate, et plus de jean !
Puis nous avons travaillé mon CV, pour le mettre en valeur à l’aide d’une photo et en mettant l’accent sur les points important. Je me suis très vite adapté : dès la deuxième séance, mon CV, ma tenue, tout avait changé. Je suis très méthodique et rigoureux, donc l’adaptation s’est faite rapidement. L’implication est essentielle pour que la relation parrain-filleul avance.
Comment avez-vous travaillé ensemble les étapes de la recherche d’emploi, de préparations aux entretiens … ?
S. B : Le suivi est primordial : il permet de vérifier si la direction que nous prenons avec le filleul est la bonne : « y a t il des progrès, franchissons-nous les étapes du processus de recrutement classique ? »
C'est pourquoi je privilégie des objectifs à court terme à déterminer à l'issue de chaque rencontre, et que j'utilise les comptes rendus de rendez-vous écrits sur le site des parrains.
En outre, la veille des entretiens de recrutement, qu'ils soient collectifs ou individuels, je pratique des simulations par téléphone. Enfin, les débriefs servent à capitaliser les progrès, le positif, et à éventuellement modifier les axes de travail pour s'améliorer : ils nécessitent un rendez-vous dédié.
C.C : Mon parrain a été très insistant sur l’expression, la confiance. A la veille des entretiens, il me conseillait toujours de parler à voix haute, ne pas présenter une attitude hésitante, de montrer que l’on veut réussir, que l’on est capable.
Et aujourd’hui, à la fin de votre parrainage, quel bilan en tirez-vous ? Quels rapports entretenez-vous ?
S.B : Je n'ai pas eu de nouvelles de mon premier filleul depuis qu'il est en poste, ce qui ne me déçoit pas car le démarrage dans la vie professionnelle est exaltant ! Cela montre cependant que mes conseils sur l'importance du réseau professionnel n'ont, pour l'instant, pas encore été intégrés !