Si tout le monde a une voix, peu d’entre nous en ont fait leur outil de travail.

Pourquoi ? Car il faut y penser, déjà. Et le réussir, ensuite. Aperçu des métiers où la voix compte.

Si vous vous demandez quand et où il est possible d’entendre une « voix professionnelle », pensez à votre trajet quotidien dans les transports. Lorsqu’une voix annonce un trajet et les informations correspondantes, c’est un professionnel qui s’en est chargé.

Simone Hérault représente l’exemple le plus connu avec plus de 4 000 messages enregistrés en 35 ans, diffusés dans les gares de la SNCF. Mais il y a d’autres possibilités, et on vous dit comment. https://www.sncf.com/sncv1/fr/identite/simone-voix-sncf

La mission

Prêter sa voix ne doit pas donner un résultat neutre, quelque chose doit s’en dégager. Il faut donner un style, une couleur éditoriale. Votre voix est un instrument et vous pouvez en jouer de différentes façons. Et plus vous variez les sons et effets, plus vous pouvez réaliser de projets.

Il est difficile de s’en rendre compte car il s’agit d’un élément constitutif de notre physique, auquel on ne prête pas attention. Mais votre voix transporte des émotions, sentiments, humeurs… Ainsi, si vous avez un texte à lire ou répéter, vous devez aller plus loin, vous devez lui donner vie ! La voix peut être envoûtante, sensuelle, rauque, excitée, criarde, déçue…

Les métiers

Maintenant que les bases sont posées, passons aux types d’emplois qu’il est possible d’occuper. Principalement, travailler en utilisant sa voix vous mène au métier de :

-        Voix-off : documentaire, télévision, publicité audio, radio, audiovisuel, musées, sites Internet, bornes interactives, guidage GPS, audioguide, standards téléphoniques, avant-premières, jeux vidéo, e-learning ;

-        Doublage : synchronisation (labiale et des émotions) pour un film ;

-        Radio : animation, narration ;

-        Chant : même si l’on touche ici à l’art pur et simple et une formation différente.

A noter que peu de professionnels de la voix ne font qu’une seule et unique chose. Ainsi, ceux faisant des voix-off ou du doublage s’avèrent souvent être des comédiens ; ils peuvent aussi être traducteurs. Pourquoi ? Car les tâches peuvent relever de la narration, la lecture, du commentaire qu’il faut être capable de jouer.

Les moyens nécessaires

Voix-off, doublage et même radio : la narration prend tellement d’importance que des études de cinéma ou d’arts dramatiques constituent de réels atouts. L’interprétation joue beaucoup et difficile de maîtriser cela sans y avoir jamais été entraîné.

L’autre solution consiste à prendre des cours indépendamment, à multiplier les pièces de théâtre pour développer ses qualités ainsi que son réseau.

Mais les métiers de la voix se multipliant depuis plusieurs années – avec des salaires très convenables à la clef, nous y reviendrons plus tard -, les formations font de même. Il est désormais possible d’intégrer la CIFAP (https://www.cifap.com/ ), l’IMDA (Institut des Métiers du Doublage et de l’Audiovisuel, http://www.imda.fr/ ) ou L’école de la voix (https://www.voxpopuli.fr/ ) notamment.

Dernier détail : le matériel. Soit vous travaillez au studio d’enregistrement, accompagné d’autres professionnels comme l’ingénieur du son, le producteur et autres selon la mission ; soit vous enregistrez chez vous, avec un minimum de moyens (une cabine insonorisée, un micro, un magnétophone type « nagra ») pour un rendu irréprochable.

Les qualités

Si vous aimez lire, c’est un véritable plus. Car cela améliore considérablement votre diction, d’où une lecture plus fluide et facile. Ce qui se ressent au micro ! A vrai dire, le micro laisse transparaître absolument tout.

Alors il est recommandé de maîtriser sa respiration,  de bien articuler et garder son calme pour délivrer les meilleures prestations.

Autre chose : il n’est pas rare de multiplier les prises pour atteindre le résultat escompté. Faire preuve de perfectionnisme et de patience vous sera très utile. On rentre là dans des qualités plus personnelles, qui ont un impact concret au niveau professionnel.

Le salaire

Les contrats et bulletins de salaire présenteront souvent la dénomination de « comédien » ou « artiste-interprète », la gratification, elle, peut varier davantage. Selon la tâche demandée, le client, votre réputation et CV… A noter qu’une prestation dure en moyenne une heure, ce qui permet d’en effectuer plusieurs par jours si vous êtes demandés.

A titre d’exemple, voici une liste non-exhaustive de rémunération (tarif minimum) :

-        message radio : 500€ ;

-        spot télé : 750€ ;

-        doublage film : 6€ la ligne de 50 signes.

Enfin, comme dans chaque domaine, le salaire des stars dépasse largement la normale. Loin des 3 000 professionnels qui vivent de leur voix, il y a les Daniel Prévost (plus de 100 000€ par an pour une campagne Magasins U), Elie Semoun (Lapeyre) ou Florence Foresti (McDonald’s) pour les publicités ou Patrick Poivey pour le cinéma (voix de Kevin Costner, Bruce Willis et Tom Cruise) qui toucherait entre 8 000 et 16 000€ par film.