PARMI LES MÉTIERS LES PLUS PRESTIGIEUX DE LA FONCTION PUBLIQUE, CELUI DE CONSERVATEUR DE BIBLIOTHÈQUE FIGURE EN BONNE PLACE. A PARIS, DE NOMBREUSES BIBLIOTHÈQUES MUNICIPALES PROPOSENT UN FOND CONSÉQUENT AUX LECTEURS, MAIS DE PLUS EN PLUS, METTENT EN PLACE UNE POLITIQUE ACTIVE DE DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE LIVRESQUE À L’INTENTION DE TOUS LES HABITANTS DU QUARTIER.
MONSIEUR ROMAIN GAILLARD EST CONSERVATEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE COURONNES, DANS LE XXÈME ARRONDISSEMENT DE PARIS. PASSIONNÉ PAR SON TRAVAIL, IL A RÉPONDU AVEC PRÉCISION À NOS QUESTIONS SUR SES FONCTIONS.
R. G : Le métier de conservateur des bibliothèques est très varié et deux personnes peuvent avoir des fonctions radicalement différentes. Pour ma part je dirige un établissement de 1000 m2. Je dois organiser le travail de mon équipe, trouver des partenaires extérieurs pour accroître la fréquentation de la bibliothèque, monter des projets culturels, définir une politique d’acquisition et d’élimination des livres et des disques.
Le but est d’offrir aux publics un accès libre à l’auto-formation, au savoir, et aux loisirs en développant leur curiosité personnelle. Pour cela il faut étudier les publics qui fréquentent et ceux qui pourraient fréquenter la bibliothèque, faire du marketing et de la communication. J’ai également en charge la sécurité du bâtiment, des personnes et des collections.
En tant que gestionnaire d’équipe, je dois organiser la formation du personnel et veiller à ce que chacun puisse évoluer selon ses souhaits mais aussi respecte les tâches qui lui ont été confiées.
R. G : Personnellement, Sciences-Po à Bordeaux mais les profils sont très variés : études de lettres, d’histoire, de philosophie... on trouve de plus en plus de scientifiques également.
R. G : Concours de conservateur des bibliothèques d’Etat : il permet de travailler dans les bibliothèques universitaires, à la bibliothèque nationale de France ou dans les bibliothèques de la Ville de Paris.
Il y a également un concours de conservateur territorial pour travailler dans les grandes bibliothèques municipales ou départementales. Tous les deux sont ouverts à partir de Bac + 3.Les concours de catégorie C et B sont ouverts dès le Bac ou à partir de Bac + 2. Hormis pour les concours de bibliothécaire (catégorie A) et d’assistant qualifié, il n’est pas nécessaire de posséder un diplôme des filières de documentation ou de métiers du livre.
R. G : Actuellement, mon employeur est la Mairie de Paris.
R. G : Je ne suis pas devenu fonctionnaire par hasard. Le fait de servir le public, lui donner un accès libre au savoir, aux loisirs par les livres, les BD ou le numérique, lui faire découvrir des auteurs, des genres de musique ou d’écriture vers lesquels il n’irait pas spontanément, est très gratifiant.
Nous avons également une mission sociale en offrant et sélectionnant des ressources que beaucoup de personnes n’ont pas les moyens de s’offrir, leur permettant ainsi de se former, d’acquérir la maîtrise d’outils informatiques par exemple, d’évoluer.
Il est également très gratifiant de nouer des contacts associatifs ou institutionnels, proposer des animations culturelles au public et concourir ainsi à réduire, à notre petit niveau, le communautarisme ou certaines formes d’obscurantismes.
LA BIBLIOTHÈQUE EST UN ESPACE DE LIBERTÉ ET DE CRÉATIVITÉ ET NOUS DEVONS FAIRE EN SORTE DE FAIRE PERDURER ET DE RENOUVELER CES DEUX ASPECTS.
Enfin, des éléments très techniques comme me plonger dans des études statistiques m’intéressent personnellement.
R. G : Je ne vois pas d’éléments réellement déplaisants. Il peut y avoir des moments un peu plus durs que d’autres, lorsque vous devez régler un conflit au sein du personnel ou des moments irritants lorsque vous faites face à une fuite d’eau ou que l’informatique vous lâche... Le métier est tout de même loin d’être déplaisant et on n’a pas le temps de s’ennuyer !
R. G : Nous sommes 21 ; des bibliothécaires travaillent plus spécifiquement en direction des enfants, des adolescents ou des adultes dans le domaine du livre, de la musique ou du multimédia.
R. G : Oui, la profession de bibliothécaire désigne en fait plusieurs corps de fonctionnaires en catégorie A (bibliothécaire et conservateur) B (assistant et assistant qualifié) et C (magasinier). Mais au sein de ces corps, les tâches réelles dépendent du poste et peuvent être très différentes.
R. G : Un documentaliste doit veiller essentiellement à proposer des documents techniques les plus à jour possibles. Le bibliothécaire peut avoir un rôle de conservation, de protection de documents anciens et précieux. Il doit avoir également une expertise dans le domaine des fictions (romans, etc) que n’a pas le documentaliste. Enfin, aujourd’hui un bibliothécaire doit se porter au devant du public, créer l’envie de venir dans l’établissement et rechercher des partenaires institutionnels et associatifs ce que n’a pas à faire le documentaliste.
R. G : D’abord sous l’appellation générique de conservateur ou de bibliothécaire, les métiers réels peuvent être très différents les uns des autres. Il est possible d’évoluer entre l’Etat, les collectivités territoriales, les publics changent, les missions aussi ; il est également possible de travailler à l’étranger. La récente réforme de la fonction publique accroît les passerelles et la mobilité entre différents secteurs.
R. G : Avant tout une grande curiosité intellectuelle et être ouvert d’esprit. Il faut avoir le goût pour le contact avec le public bien évidemment. Il faut savoir être organisé, pouvoir négocier, mener des réunions, prendre la parole en public, être flexible... mais contrairement à ce que l’on croit, ce n’est pas du tout la peine de lire beaucoup !