Le coaching provoque le débat : ceux qui en sont de fervents adeptes en font l’éloge pendant que ceux qui considèrent cette tendance comme un phénomène de mode ne lui accordent que peu de crédit.
Dans le monde de l’emploi, le coaching n’est pas une tendance nouvelle, c’est sa médiatisation qui le fait apparaître aujourd’hui sur le devant de la scène. Nous avons interrogé Philippe Guittet, Consultant Directeur de l’entreprise PG Conseil sur les services proposés par sa société pour aider les personnes candidates à un changement de carrière.
P. G. : Il n’y a pas à proprement parler de méthode. Nous apportons à nos clients tout d’abord une écoute attentive, une liberté d’expression totale, sans cadre restrictif, si ce n’est un cadre professionnel. Puis, nous servons de miroir révélateur, c’est-à-dire, sans aucun jugement ou appréciation, nous aidons nos clients à se révéler, dans leurs limites comme dans leurs possibilités, leurs qualités comme leurs défauts, leurs compétences révélées ou pas.
Enfin, nous sommes persuadés que nous sommes tous, chacun à notre manière, des potentiels. Il faut le savoir, l’assumer et le revendiquer, ce que beaucoup de personnes ont du mal à faire. Notre rôle est alors de les aider à se revaloriser. Nous agissons alors comme des « créateurs d’enthousiasme » en redonnant l’impulsion perdue ou oubliée. Notre méthode, c’est donc la passion et l’humanisme. A côté de cela, nous les outillons avec de l’information, de la méthodologie, des conseils. Comme pour un chantier, il faut un plan, des outils et des matériaux pour commencer la (re)construction.
P. G. : Je ne crois ni à une quelconque « découverte » ni à une date précise... Le coaching est issu de la maïeutique de la Grèce antique, alors une date... Il y a tout simplement une évolution du marché du travail, une évolution des attentes des candidats comme de celles des recruteurs, un besoin de mettre en avant autre chose qu’un parcours scolaire et professionnel.
Notre société connaît un besoin réel de faire travailler des hommes et femmes ensemble plutôt que de remplir des fonctions avec des diplômes ou des certificats. Le coaching pour changer d’emploi est apparu alors que la nature des emplois a évolué. Les métiers progressent, les outils technologiques enrichissent les fonctions, les individus sont de plus en plus sollicités, autonomes, responsabilisés... Jusqu’à récemment, un relatif confort économique permettait de supporter ces changements stressants.
Mais la récente et sévère crise économique que nous subissons actuellement, nous enveloppe d’un stress encore plus grand, le confort financier en moins. La concurrence entre collaborateurs devient plus âpre, celle entre les candidats pour un poste, plus virulente. Le coaching de recherche d’emploi revêt alors tout son sens puisqu’il outille le candidat pour gagner en efficacité dans ses recherches, être unique et visible aux yeux des décideurs, sortir du lot lorsqu’il pourrait se retrouver noyé dans la foule. Le coaching est là pour accompagner les individus dans ce mouvement et les rendre forts.
P. G. : Dans un monde en mutations incessantes, les repères deviennent fragiles. Les certitudes transmises par nos parents, l’éducation reçue sont remises en cause. Il faut constamment se repositionner, se réorienter, faire des choix, des pauses ou subir des interruptions.
Ce perpétuel mouvement est récent et nous ne sommes pas tous préparés à cela. Il est important de proposer des espaces de dialogue, de réflexion, de prise de recul, des moments où l’on reprend contact avec soi-même, ses désirs, ses envies... Nous cherchons à aider les personnes à retrouver en elles, les ressources nécessaires au changement, à l’adaptation, à la reprise en main de leur destin, à retrouver l’autonomie nécessaire pour être les acteurs de leur changement. Il y a aussi un phénomène de mode autour du métier de « coach ».
Le nombre de coachs augmente et le métier tend à se professionnaliser, notamment grâce à des formations de qualité, comme celle proposée par Paris 8. Tout comme il y a eu une bulle Internet qui a permis de faire naître des entreprises créatives et de qualité, il y aura une bulle « coaching » qui va forcer les intervenants en coaching à se professionnaliser. Tout cela est très sain car peu à peu, les barrières culturelles sautent donnant un vrai sens à ce métier et une véritable confiance à celles et ceux qui souhaitent bénéficier de ce type d’accompagnement.