Et si la clef du bonheur professionnel, c’était précisément de vendre du bonheur ? Lasses de fonctions dans lesquelles elles ne trouvent plus de sens, des femmes toujours plus nombreuses quittent leur emploi pour réaliser un rêve : celui de devenir wedding planner, ou planificateur de mariage.
Si le propos prête à sourire, l’enjeu est réel tant le marché disponible pour ce type de services s’étend d’année en année.
Aimer, c’est monter si haut
Voilà pour les cyniques qui portaient déjà le deuil d’une cérémonie qu’ils jugeaient ridicule et dépassée. « Le mariage n’a plus cette image ringarde. Aujourd’hui, il faut en mettre plein la vue, faire différent… et surtout pas comme les parents »
Les gens cherchent l’effet whouah. Et quand on aime, on ne compte pas : dépouillée de sa symbolique religieuse et sociale, la cérémonie se veut souvenir inoubliable pour un public cible toujours plus diversifié : époux qui renouvellent leurs vœux, familles recomposées et désormais couples homosexuels. « C’est un marché en pleine expansion. Aux Etats-Unis, la profession de wedding planner existe depuis un demi-siècle et 80 % des familles y ont recours.
En France, la profession est apparue il y a dix ans à peine et organise 4 % des mariages seulement. » La marge de progression est donc énorme.
Métier en composition pour profils en reconversion
De quoi attirer les prétendants à la reconversion. Si l’on observe quelques jeunes actives, nombreuses sont ainsi les femmes entre quarante et cinquante ans à la recherche d’un rebond professionnel.
Quelle formation, quel statut ? Comment démarrer sans book et sans réseau ? Le wedding planning souffre du flou propre aux professions émergentes, dont les conditions d’exercice ne sont pas encore balisées.
Tel est d’ailleurs l’objectif, professionnaliser ce qui apparaît aujourd’hui comme un hobby pour actives fan de belles robes et de décorations florales. Mais non : construire la perfection fugace d’une journée de rêve, ça s’apprend et il existe même une école pour cela.
Pour décrocher son diplôme de wedding planner (plus reconnu par la profession que par l’Etat), il faut compter entre 2 et 5 000 euros, et entre trois mois et un an selon la formule qui accepte des bacheliers aux salariés en reconversion, en passant par les alternants. Ca ratisse large.
Mais plus de wedding planners, ça veut dire plus de concurrence sur ce marché. Le possible manque de place pour les nouvelles entrantes n’inquiète pas ces dernières. « Il faut se diversifier ». « on mise sur les mariages dans des lieux originaux et les baby showers. C’est la prochaine grosse tendance en France. » La belle histoire n’est donc pas prête de finir.