La coiffure, le second secteur le plus productif de l’artisanat, avec plus de 70 000 entreprises référencées dans l’Hexagone, reste dynamique et poursuit sur sa lancée en se diversifiant. C’est pourquoi pour répondre aux nouveaux besoins dûs au vieillissement de la population et à l'accroissement du nombre de malades (personnes souffrants d'addiction, en rupture sociale...), la coiffure à domicile s’est développée et connaît depuis 10 ans une croissance moyenne de 6 % par an. Par conséquent, plus de 70 000 personnes, en général à mobilité réduite, se font coiffer directement chez elles, imposant progressivement les coiffeurs dans le domaine médical et médico-social. Mais, les coiffeurs sont ils véritablement prêts et formés pour aborder les patients dans de bonnes conditions ? Tel est l’intérêt de la première formation de Socio-coiffure, mise en place par Marie-Pierre Darthayette en 2011 uniquement à Biarritz.
La socio-coiffure est un nouveau métier visant à donner une approche différente des soins médicaux apportés aux personnes malades ou fragilisées. « Elle favorise une approche non-médicamenteuse au profit d’un accompagnement individuel », comme en témoigne Jean-Marie, cadre animateur dans une maison de retraite. Selon lui, « en France les soins sont très médicalisés et l’aspect social est souvent oublié. Ce métier permettra notamment de travailler sur l’image et la place des personnes âgées dans notre société. » Il va encore plus loin et explique que le métier de socio-coiffeur « doit obtenir une véritable place au sein des équipes soignantes ».
Que ce soit sur le plan physique, psychologique et social, la socio-coiffure cherche à assurer la meilleure qualité de vie possible aux personnes tout au long de leur traitement. A la différence du coiffeur traditionnel, le socio-coiffeur a pour mission de redonner une identité à ces personnes. Véronique, ayant suivi la formation socio-coiffure, donne cette définition de la socio-coiffure : « la socio-coiffure c’est être, tandis que la coiffure c’est paraître.» Elle précise qu’être un socio-coiffeur c’est « être présent avant, pendant et après le traitement pour les accompagner, ce qu'un coiffeur classique sans formation serait incapable de faire correctement. C’est un investissement personnel important.» Une de ses anecdotes souligne un des points essentiels de la socio-coiffure : redonner la confiance en soi. « Un jour, après avoir posé une prothèse capillaire à la demande d’une personne âgée qui ne sortait plus de sa chambre, elle s’est immédiatement rendue à la cafétéria et s'est mise à discuter avec des personnes extérieures ! » La socio-coiffure, c’est aussi le moyen de favoriser le lien social avec les autres qui semble parfois oublié. De plus, une relation se créé entre le socio-coiffeur et les patients puisqu'elles trouvent une personne certes étrangère à leurs proches et à leur cercle d’amis, mais entièrement à leur écoute. Cette oreille attentive leur permet d'oublier tout l'aspect médical alentour et de se sentir comme dans un véritable salon de coiffure !
Envie de changement et de quitter la coiffure dite « classique » ? Les coiffeurs sont nombreux à vouloir se réorienter, c’est la raison pour laquelle la formation de socio-coiffure est ouverte uniquement aux coiffeurs déjà titulaires d’un CAP au minimum. Les deux principales raisons qui poussent à la reconversion des coiffeurs professionnels sont les suivantes : les effets secondaires liés à l’exercice de son activité en salon (problèmes d’allergie, de circulation, les TMS …) qui contraignent à changer d’orientation et aussi les envies de perspectives d’évolution en adéquation avec les valeurs morales défendues. En offrant la possibilité de s’épanouir dans un nouveau métier sans pour autant abandonner sa vocation, la socio-coiffure peut être la solution ! Bien que la formation soit facultative pour exercer cette activité, elle est néanmoins essentielle. C’est pourquoi depuis 2011 il est possible de se former au métier grâce à la création de la SOCO Academy. Unique, elle permet la mise en pratique de soins de coiffure de prothèses capillaires et de conseils auprès de personnes souffrantes et fragilisées.
240 heures d’apprentissage sont nécessaires pour les former le mieux possible aux multiples besoins spécifiques auxquels ils seront confrontés. Répartie sur 6 mois (une semaine par mois),cela peut sembler court et rapide mais "on ne peut pas faire plus long car les coiffeurs exercent leur activité en parallèle", l’explique la dirigeante, Marie-Pierre Darthayette. Cette formation est alors supervisée par un comité scientifique, un conseil de perfectionnement et une équipe pédagogique, composée d’enseignants diplômés d’état et de praticiens spécialisés dans leurs domaines (oncologues, dermatologues, cadres de santé, psychologues, infirmières hygiénistes, aide-soignantes … ).
• Intégration des équipes pluridisciplinaires grâce à l’apprentissage des différentes pathologies et du fonctionnement des divers environnements.
• Psychologie de l’être-humain
• Prospection et clientèle : comment rentrer en relation avec les patients ou avec l’entourage de ceux lorsqu’ils ne sont plus en mesure de prendre des décisions ?
• Méthodologie professionnelle
• Sécuriser son activité en apprenant à négocier un contrat de prestation de service
• Gestion administrative et financière
L’objectif de la formation repose donc sur la professionnalisation du savoir-être. La formation donne alors toutes lesclefs en main pour être capable de s’adapter à tous les types de situation et de rendre à chacun son intégrité physique et psychologique. A cela s’ajoute une formation à la psychologie pour apprendre à aborder les pathologies comme l’autisme ou encore l’Alzheimer …