Avec un taux de croissance de 10% en 2008, le secteur des services à la personne est en pleine expansion. Il étend chaque jour un peu plus son domaine d’activité proposant de nouveaux services à de nouvelles personnes. Mais, que recouvre réellement cette appellation, quels sont les derniers chiffres du secteur, quels profils correspondent aux emplois proposés et surtout, quel avenir pour ces professions ?
Recrut.com présente un panorama de ces métiers communément regroupés sous le terme générique de « services à la personne »
Définition et chiffres
Les services à la personne regroupent l’ensemble des services contribuant au mieux-être des citoyens à leur domicile. Ils connaissent une forte croissance, correspondant à une demande sociale importante et diversifiée, à laquelle l’Etat entend répondre par une politique de soutien.
Fin 2008, le secteur des services à la personne employait plus de 2 millions de personnes et a permis la création de :
• 103.000 emplois en 2006
• 130.000 en 2007
Selon les sources de l’Agence Nationale des Services à la Personne, on estime à 16 000 le nombre d’organismes possédant l’agrément « service à la personne ».
Il s’agit donc d’une source non négligeable d’emplois dont toutes les ramifications n’ont pas encore été exploitées.
Les différents services proposés
On distingue 3 grands domaines de services :
• les services à la famille : garde d’enfants, accompagnement des enfants dans leurs déplacements, soutien scolaire, cours à domicile, assistance informatique et Internet, assistance administrative,
garde-malade, etc. ;
• les services de la vie quotidienne : travaux ménagers, collecte et livraison de linge repassé, préparation de repas à domicile, livraison de repas ou de courses à domicile, petits travaux de jardinage, petit bricolage, gardiennage, entretien et surveillance temporaires des résidences principales et secondaires, mise en relation et distribution de services, etc. ;
• les services aux personnes dépendantes : assistance aux personnes âgées, assistance aux personnes handicapées, aide à la mobilité et transport, accompagnement dans les promenades et les actes de la vie courante, conduite du véhicule personnel, soins esthétiques à domicile, soins et promenade d’animaux domestiques, etc.
Parmi eux, ce sont les services aux personnes dépendantes qui connaissent le plus de succès. Principalement parce que ces services sont moins traditionnellement proposés au noir (contrairement aux baby-sitting, heures de ménage ou cours particuliers). Les demandeurs, qu’il s’agisse de la personne âgée elle-même ou de sa famille exigent de l’expérience et de la qualification. Le taux d’utilisation d’aide à domicile pour les personnes âgées est de :
• 16,9% pour les 70-79 ans.
• 33,7% pour les plus de 80 ans.
En revanche, les familles monoparentales (pourtant ciblées par les services à la personne), ne sont que 6% à faire appel à un prestataire de service à domicile.
Le secteur peine encore à attirer de nouvelles catégories socioprofessionnelles pour différentes raisons, qu’elles soient culturelles ou financières.
Petit tour d’horizon des points noirs du secteur :
L’image du secteur
• Le secteur des services à la personne souffre encore aujourd’hui d’un manque de visibilité : ce n’est qu’en 2004 que la notion a été défi nie, pour unifier les nombreuses appellations qui étaient alors utilisées.
• La méconnaissance des avantages fiscaux proposés aux utilisateurs des services à la personne a freiné l’accès à ces services aux particuliers les moins fortunés.
En effet, malgré les aides fiscales, l’emploi d’aide à domicile reste fortement lié aux revenus : 32,9% des 10% de ménages les plus aisés y font appel.
• Il est parfois difficile aux clients potentiels de s’y retrouver parmi les différents organismes qui proposent des services. Les opérateurs structurés sont principalement des associations d’aide à domicile, des associations intermédiaires et des entreprises d’insertion. Mais ils sont le plus souvent peu connus du grand public ou en tout cas, non identifiés comme appartenant au secteur des services à la personne.
Le développement du secteur
Les services à la personne emploient aujourd’hui plus de 1,9 million de personnes.
C’est le secteur de l’économie française dont la croissance a été la plus forte au cours des quinze dernières années en termes de création d’emplois.
Ce dynamisme mérite d’être souligné, quand la majeure partie des emplois ainsi créés sont des emplois de proximité non délocalisables, nécessitant la mise en place de relations de confiance.
Dans la continuité du premier plan de développement des services à la personne lancé en 2005, Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi, a lancé à la fi n du mois de mars le plan 2 des services à la personne qui s’adresse aux professionnels et futurs professionnels du secteur. En effet, face au nombre grandissant de personnes souhaitant aujourd’hui exercer dans les services à la personne, il devient indispensable d’améliorer la formation et l’accès à ces nouveaux métiers.
L’un des objectifs principaux du plan 2 visera donc à améliorer la professionnalisation ainsi que la qualité de l’emploi des salariés, en renforçant notamment la formation ainsi que le nombre d’heures travaillées. Le fonctionnement du Cesu sera également assoupli par la mise en place d’une avance sur le crédit d’impôt.
Les personnes faisant appel à des prestataires de services à la personne n’auront donc plus à attendre un an avant d’être remboursées de 50% des dépenses engagées au cours de la première année. Le déblocage de ces freins permettrait de doubler le taux de croissance des effectifs employés au cours des trois prochaines années.
Profils de recrutement
Les profils sont tout aussi nombreux que les aides proposées. Si la plupart des postes proposés n’exigent pas de diplômes particuliers, certains autres, en revanche, sont accessibles prioritairement aux candidats ayant suivi une formation spécifique.
Si le secteur peine parfois à trouver des candidats, c’est aussi parce que l’image négative des petits boulots est solidement associée au secteur dans l’esprit des Français : elle est souvent synonyme d’un travail peu qualifié, à temps partiel, d’horaires décalés et flexibles, d’employeurs multiples, de faible rémunération, d’isolement, d’absence de statut reconnu et de perspectives de carrière, et de manque de filières de formation.
Or, le gouvernement et les professionnels du secteur travaillent à changer cette image en définissant clairement des qualifications précises et efficaces pour chacun des services proposés.