Leur mission : assurer la sécurité des concitoyens. Leur lieu de travail : du grand air des boulevards au confinement des cellules. Eux, ce sont les surveillants pénitentiaires, les chargés de protection rapprochée, les agents de sécurité… Autant de professionnels dont les métiers sont souvent décriés et pourtant indispensables, très méconnus et pourtant plein d’opportunités.
Focus sur une pépinière d’emplois.
Au quotidien, l’agent de sécurité est « vigil », voire « gorille », cette figure que l’on s’imagine aisément patibulaire, tout de noir vêtue et les bras croisés. Dans les faits, il s’agit surtout de la plus grosse réserve d’emplois du milieu de la sécurité. Ils sont aujourd’hui 140 000 en France, et leur nombre risque d’exploser en raison du calendrier sportif (la France accueille l’Euro de football en 2016, avec un potentiel rebond en 2024 avec les Jeux Olympiques).
Profil / Vous faites preuve de sang-froid, êtes patient et concentré, capable de rester vigilent des heures durant. Votre condition physique doit vous permettre de rester longtemps debout et de éveillé tout au long de vos rondes de nuit. Enfin,vous êtes assez à l’aise à l’écrit pour être en mesure de rédiger des comptes-rendus, procès-verbaux et rapports.
Missions / Vous surveillez les lieux publics, détectez les comportements suspects et gérez les situations d’urgence (malaises, altercations…). Contrairement aux idées reçues, vous n’êtes pas armés mais faites la liaison avec les forces de l’ordre et/ou les équipes médicales. Votre mission est susceptible de varier en fonction de votre employeur : salle de concert, aéroport, magasin…
Formation / La profession d’agent de sécurité est accessible à tous les niveaux de diplôme ; un bac +3/5 donne accès directement à des fonctions d’encadrement. Le CAP Agent de prévention et sécurité reste la voie la plus évidente pour accéder à ce métier. Des formations spécifiques permettent de se spécialiser dans certaines branches du secteur : secourisme, incendie, intervention anti-vol…
Trois impératifs pour endosser l’uniforme d’agent de sécurité : être majeur, avoir un casier judiciaire vierge et détenir une carte professionnelle (délivrée par le préfet pour une durée de cinq ansà.
Perspectives / Grâce à son expérience et via des formations, l’agent de sécurité peut se spécialiser : sécurité incendie, opérateur de télésurveillance, agent cynophile (en ronde avec un chien)… Les possibilités sont multiples. Les plus entreprenants pourront même créer leur propre service de sécurité privée.
Ceux que l’on appelle communément les « gardiens de prison » sont dans une situation quelque peu paradoxale : bien connus car souvent mis sous le feu de la rampe (combien de films ou de séries mettant en scène l’un des leurs ?), ils souffrent cependant d’une bien mauvaise image auprès du grand public. En cause : les multiples surveillants violents, stupides ou cruels entrés dans l’inconscient collectif. Par conséquent, les jeunes recrues se font rares et les professionnels cherchent désespérément de quoi renforcer leurs équipes.
Profil / Vous êtes résistant au stress, vous savez prendre du recul et suspendre tout jugement. Vous aimez travailler en équipe, au contact des autres.
Missions / Vous encadrez les détenus dans toutes leurs activités quotidiennes, déplacements et activités. Vous êtes en charge des fouilles, de la distribution des repas en cellule et de la vérification du courrier. Vous préparez également l’après en favorisant la réinsertion.
Formation / Pas de formation spécifique, mais un concours accessible aux détenteurs du brevet des collèges ou d’un CAP entre 19 et 45 ans, de nationalité française et au casier judiciaire vierge. Celui-ci consiste en un questionnaire écrit de logique et de culture générale, ainsi qu’une rédaction sur un sujet d’actualité ou d’opinion. En cas de réussite, place aux épreuves physiques et à l’entretien qui débouche, pour les heureux élus, sur une période d’apprentissage en alternance de huit mois à l’ENAP d’Agen (47), au cours de laquelle ils apprennent
Perspectives / Les surveillants pénitentiaires sont fonctionnaires d’état et jouissent donc de tous les avantages liés à ce statut. Conscient du caractère exigeant des métiers qui le composent, le milieu pénitentiaire facilite la mobilité et l’évolution de ses salariés.
Le surveillant pénitentiaire peut ainsi, après avoir cumulé un certain nombre d’années de service, viser des fonctions spécialisées au sein des équipes informatiques, d’intervention ou d’animation sportive. Il peut également monter les échelons : brigadier, premier surveillant, lieutenant, capitaine et jusqu’à commandant ; la rémunération connaît bien sûr la même progression que les grades. Sous certaines conditions, le surveillant pénitentiaire peut même devenir chef d’un établissement de moins de 200 détenus.
Il doit être partout, tout le temps. Souvent au côté de personnalités au centre de l’attention, on exige pourtant de lui d’être le plus invisible possible. Lui, c’est le garde du corps, le célèbre bodyguard que l’imaginaire populaire se représente perpétuellement muet, souvent élégant, l’oreille bien en évidence. Dans la pratique, les agents de protection rapprochée (APR) des hautes personnalités ont des profils différents, selon qu’ils opèrent pour le secteur public ou dans le privé.
Profil / Vous êtes d’une rigueur et d’une résistance au stress extrêmes, savez analyser rapidement une situation et réagir en conséquence. En parfaite condition physique, vous savez manier une arme et vous défendre en combat rapproché. Vous savez être à la fois imposant et d’une discrétion absolue.
Pour travailler dans le public, vous devez être de nationalité française et mesurer au minimum 1m68 pour les hommes (1m60 pour les femmes).
Missions / Assigné à la protection d’une personne en particulier (certains gardes du corps restent en charge du même client des années durant), vous imaginez et appliquez les protocoles de sécurité à mettre en place lors des différents déplacements.
Formation / Dans le privé, les conditions pour postuler sont les mêmes que pour le poste d’agent de sécurité : CAP d’agent de prévention et de sécurité ou Certificat de Qualification Professionnelle et expérience terrain. Les employés du public dépendent du Ministère de l’Intérieur et sont recrutés via la Police Nationale (SPHP : service de protection des hautes personnalités). C’est donc cette dernière qu’il vous faudra intégrer, par le biais d’un concours de la fonction publique. Les épreuves sont nombreuses : tests physiques et psychotechniques, épreuve de tir avec arme à feu, entretien individuel…
Perspectives / Membre de la Police nationale, l’APR peut demander à diriger une équipe (et donc se charger essentiellement du versant stratégie et coordination de la sécurité) ou être muté dans un autre corps. Dans le public, les perspectives sont identiques à celle de l’Agent de sécurité.