L'AFIJ, Association pour Faciliter l'Insertion professionnelle des Jeunes diplômés réalise régulièrement des enquêtes sur les jeunes s'étant inscrits à ses services pour étudier leurs condition d'accès à l'emploi. Les résultats sont particulièrement intéressants puisqu'ils concernent des populations des diplômés récents.
Cette étude présente les conclusions de deux enquêtes. La première a été réalisée en juin 1998 sur un échantillon de 1200 jeunes diplômés en 97, inscrits à l'AFIJ au cours de l'année qui a suivi l'obtention du diplôme.
La deuxième a été réalisée en juin 1998 sur un échantillon de 1200 jeunes, diplômés en 1996, inscrits à l'AFIJ au cours de l'année qui a suivi l'obtention de leur diplôme.
Ses résultats sont originaux dans la mesure où ils sont obtenus à partir des réponses de jeunes diplômés de tous niveaux: du bac + 2 au doctorat. Un an après l'obtention de leur diplôme en 1997, 73% des jeunes diplômés ont un emploi et 27% sont sans emploi.
Ces derniers peuvent être considérés comme chômeurs de longue durée.
Comment les jeunes accèdent à un emploi ?
La durée de la recherche d'emploi est relativement longue: les résultats de l'enquête sur les sortants 1996, réalisée deux ans après l'obtention du diplôme sont significatifs.
67 % ont accédé à un emploi dans la première année (dont 40% dans les 6 premiers mois), 17% dans la seconde et 14% restaient sans emploi au bout de deux ans.
Les résultats obtenus par type de formation font apparaître certaines différences.
L'accès à un premier emploi dans l'année qui suit l'obtention du diplôme est de 72% pour les diplômés des Grandes Ecoles, de 70% pour les titulaires d'un BTS ou d'un DUT et de 64% pour les diplômés des Universités.
(Ce dernier chiffre recouvre bien sûr des situations très diverses selon le niveau du dernier diplôme obtenu et la discipline universitaire de ce diplôme.
Comment obtient-on son premier emploi ?
40% des jeunes diplômés ont obtenu leur premier emploi suite à la réponse à une annonce. 28% le doivent à une candidature spontanée, 27% à leur réseau relationnel et 6% ont été embauché suite à un stage.
Ces chiffres confirment ceux obtenus lors de la première enquête AFIJ. Ils mettent en évidence l'importance des annonces d'offres d'emploi et des candidatures spontanées (68% au total). Mais plus d'un quart des jeunes continuent à trouver leur emploi par relation.
Quant aux jeunes qui n'ont pas d'emploi au bout d'un an (33%), seuls 40 % d'entre eux n'ont exercé aucun emploi pendant l'année. Les autres ont connu de courtes expériences de travail: 28% ont travaillé moins de trois mois14% de 3 à 6 mois et 18% pendant plus de 6 mois.
Une recherche d'emploi "faible"
Le temps hebdomadaire consacré à la recherche d'emploi du jeune diplômé est relativement faible. 38% y consacrent moins de 10 heures, 39 % de 10 à 20 heures, 21% de 20 à 30 heures et seulement 3% plus de 31 heures par semaine.
Au bout de deux ans, ce temps de recherche est encore plus faible: 46% des JD y passent moins de dix heures par semaine. Pourtant, ils sont une grande majorité (89%) à avoir un projet professionnel précis après un a de recherche d'emploi.
Les jeunes diplômés sont ils mobiles ?
La mobilité géographique déclarée par les jeunes est forte et s'accentue avec le temps de recherche.
Ils sont 63% à se déclarer mobiles au niveau national et international au bout d'un an de recherche.
Seuls 20% d'entre eux limitent leur recherche d'emploi à leur département. Ils ne sont plus que 9% dans ce cas au bout de deux ans de recherche.
En fait, on constate une mobilité réelle. 50% des jeunes seulement accèdent à l'emploi dans leur région d'origine. 16% dans la région autre que leur région d'origine où ils ont obtenu leur dernier diplôme, 32 % trouvent leur emploi dans une région totalement différente.
L'Ile de France constitue un e exception significative: les franciliens restent très majoritairement dans leur région.
Quels emplois pour les jeunes diplômés ?
Parmi les jeunes diplômés qui ont un emploi, 72 % avaient un projet professionnel précis en entamant leur recherche.
Leur emploi apparaît en adéquation à ce projet pour 46% , et en adéquation moyenne pour 32 % d'entre eux.
Au total, 39 % des jeunes diplômés déclarent considérer leur emploi comme un emploi d'attente. Il s'agit d'une proportion forte qui explique le taux élevé de rupture de contrat de travail, y compris des CDI, de la part des jeunes.
La nature des postes occupés explique en partie cette insatisfaction. Ils sont 20% à assurer un poste d'exécution sans évolution prévisible. 28% accupent un poste d'éxécution avec évolution possible, 22% ont obtenu un poste d'encadrement.
Même si la majorité des jeunes dilômés (52%) exercent des responsbailités dans leur premier emploi, 70 % n'accèdent pas au statut cadre en première embauche.
De fortes disparités apparaissent en fonction du type de formation du jeunes diplômé.
60% des jeunes diplômés issus des grandes écoles bénéficient d'un statut cadre, pour seulement 36% de ceux issus de l'université.
Le contrat de travail est à durée indéterminé pour 43% d’entre eux seulement. 43% sont par contre en CDD, 8% ont recours à l'intérim et 8% bénéficient de contrats spéciaux.
Cela signifie que 57% des jeunes ayant un emploi au bout d'un an seront à nouveau en recherhce d'emploi durant la seconde année après leur diplôme.
Les entreprises du secteur privé accueillent 72% des jeunes diplômés. L'associatif concerne 7% d'entre eux et 21% optent pour un eploi dans le secteur public ou para public.
Pour les jeunes ayant rejoint des entreprises, il s'agit en premier lieu de PME pour 54% d'entre eux (23% dans les petites entreprises et 31% dans les entreprises moyennes).
Le secteur des service attire 49% d'entre eux, vient ensuite l'industrie avec 30%, le commerce avec 18% et le BTP pour seulement 4%.
Quels salaires pouvez vous prétendre ?
Les salaires d’embauche se répartissent comme suit selon le niveau d’étude du diplômé. 78 % des candidats de niveau bac +2 et 78 % des candidats de niveau bac +3 ont obtenu un salaire d’embauche inférieur à 8500 francs brut (40% commencent au SMIC).
Les salaires d’embauche des candidats de niveau bac +4 sont plus élevés puisqu’ils sont 57% à gagner entre 6700 et 10500 francs, 27 % d’entre eux gagnent néanmoins le SMIC en premier salaire d’embauche. les disparités de salaires sont plus fortes pour les diplômés Bac + 5. 7% touchent le SMIC en premier salaire.
17% gagnent entre 6700 et 8500 francs. 20% gagnent entre 8500 et 10500 francs, et 26% entre 10500 et 12500 francs. Ils sont déjà 30% à obtenir un salaire supérieur à 12500 francs en première embauche.
Tels sont les principaux enseignements des deux études menées successivement par l’AFIJ. Les informations recueillies concernent exclusivement des étudiants déjà inscrits aux services de l’association.
Les services de l’AFIJ
N’hésitez pas à visiter les locaux de l’AFIJ au 28 rue d’Assas dans le 6ème arrondissement. (tel : 01 44 39 74 50). En 1998, plus de 210 000 jeunes ont utilisé les services de l’Afij.
Une partie de ces jeunes sont inscrits à l’AFIJ (40 000), fréquentent ses centres de documentation, participent aux modules de formation ou aux Rencontres, tandis que d’autres bénéficient de conseils ou d’informations en restant anonymes (Minitel 3615 AFIJ, 1,01 F/mn , internet www .afij@ org ).
Les modules de formation
N’hésitez pas à vous inscrire aux modules de formation gratuits ouverts aux jeunes diplômés sur simple inscription au préalable (tel : 01 44 39 74 50).
Une série de thèmes vous sont proposés : “ Réaliser ses candidatures spontanées, Comment organiser la recherche de son premier emploi, répondre à une petite annonce, Exprimer et valoriser ses acquis, etc… ”.
Les rencontres thématiques
En 1998, 204 rencontres thématiques ont été organisées par l’association. Ces rencontres vous proposent des contacts directs avec les professionnels et débouchent toujours sur des opportunités d’entretiens d’embauche. Vous trouverez chacune de ces manifestations annoncées dans l’agenda RECRUT.
L’action de l’AFIJ ne s’arrête pas là. Des milliers d’offres d’emploi sont collectées et consultables librement sur le minitel et le site internet de l’association.
par ailleurs, l’AFIJ a mené trois expérimentations en 98 : sur le travail à l’international, en faveur des jeunes diplômés issus des quartiers en difficultés et des JD allocataires du RMI.
Dans le dernier éditorial de la lettre de l’AFIJ, son président, monsieur Dominique LEVEQUE présente les priorités de l’AFIJ en 1999 : “ En 1999, l’AFIJ développe ses activités générales sur les sites où elle est présente ; elle va progressivement mettre en œuvre des moyens nouveaux (espaces nouvelles technologies…).
Elle multiplie les actions en direction des jeunes diplômés les plus en difficulté : JD des quartiers en difficulté, chômeurs de longue durée, allocataires du RMI… Elle poursuit la construction de collaborations de terrain avec tous les acteurs de l’insertion.
L’AFIJ travaille à l’élaboration de nouveaux partenariats. Géographiquement, sa priorité est de conforter ses installations locales tout en développant sa présence en région parisienne (qui accueille un tiers des sortants de l’enseignement supérieur).
Enfin, elle lance lance la première version de son site internet : www . afij .org avec comme ambition de présenter des informations originales sur l’emploi : offres de premier emploi, résultats d’enquêtes, rencontres avec les professionnels… et des pistes sur les sites utiles à la recherche d’emploi. “