Les jeunes diplômés redoutent souvent leur premier entretien de recrutement, craignant de ne pas être à la hauteur. Apprendre à se vendre nécessite aujourd’hui une véritable préparation mentale.
Gérard Fedida, Dirigeant et fondateur du cabinet de recrutement Still Working nous explique les attentes des recruteurs et ce à quoi les candidats sont régulièrement confrontés.
En matière de recrutement, la première impression est capitale. En effet, le candidat est jaugé dès son entrée dans l’entreprise en fonction de sa présentation, sa façon de dire « bonjour », de se présenter, de se tenir dans la salle d’attente, etc…
Pour reprendre une phrase de Sacha Guitry « Méfiez-vous de votre première impression, c’est souvent la bonne».
Le premier entretien d’embauche permet à l’employeur de savoir ce qui se cache derrière le Curricu-lum Vitae (CV) du candidat ; s’il va pouvoir s’intégrer dans son entreprise.
Il est donc important que le recruteur retrouve dans ses propos les mots clés figurants sur son CV, sans avoir besoin de déchiffrer ce qu’il veut dire.
Le chef d’entreprise attend du jeune diplômé qu’il ait un projet, une perspective d’avenir au sein de l’entreprise, du savoir-vivre, du bon sens, qu’il fasse preuve d’honnêteté et qu’il ait suffisamment de maturité pour pouvoir assumer ses erreurs lorsqu’il en commet.
Le recrutement peut être collectif pour gagner du temps mais également pour évaluer la présence d’esprit du candidat. Les questions s’enchaînent alors rapidement afin d’apprécier son aplomb, sa stabilité nous explique Gérard Fedida, Fondateur du cabinet de recrutement Still Working.
Suivant le poste proposé et la personnalité du candidat, l’entretien dure en moyenne entre une et deux heures.
« Généralement, plus la candidature correspond au poste et plus longue sera l’entrevue. Dans le cas contraire, l’entretien est écourté et une phrase type telle que « on vous rappellera » ou encore « nous avons d’autres candidats à voir » peut être lancée au candidat dont le profil ne convient pas au détail du poste.
Aujourd’hui, le cycle de décision est beaucoup plus long qu’il y a 4 ans, cela peut prendre plusieurs se-maines pour obtenir une réponse de l’entreprise.
Dans les années 2000, il n’était pas rare de voir un candidat repartir à la fin de l’entretien avec son contrat de travail en poche ou dans les jours qui suivent indique Gérard Fedida.
L’augmentation du nombre de candidats sur le marché de l’emploi fait la part belle aux recruteurs qui deviennent de plus en plus pointilleux.
Le niveau d’exigence a sensiblement évolué ce qui conditionne la sélection du candidat. Ce dernier est devenu attentif à son comportement et se voit régulièrement dans l’obligation de relancer l’entreprise qui l’a reçu.
Lors de l’entretien, le recruteur peut tenter de le déstabiliser s’il constate des zones d’ombres sur son CV ou si un doute persiste sur son parcours afin d’analyser ses réactions face à une situation donnée.
De même, le ton peut parfois être plus dur pour évaluer la capacité du candidat à s’adapter à son ou ses futurs interlocuteurs. Cependant, dans la majeure partie des cas, l’employeur va plutôt avoir tendance à le mettre en confiance afin de garder une certaine neutralité lors de l’entrevue et le laisser ainsi se dévoiler de lui-même.
Les questions à approfondir portent sur les raisons qui ont amené le jeune diplômé à faire ses choix (d’entreprise, d’école ou de formation, etc…) et ce qu’il en a retiré.
L’entretien d’embauche est avant tout un échange entre deux individus, un choix mutuel et le but est que le mariage soit réussi.
Il est important de rappeler qu’une erreur de recrutement peut être désastreuse, embaucher implique un réel investissement de la part de l’entreprise et c’est encore plus vrai aujourd’hui.
Le recruteur se doit donc malgré tout de poser des questions ouvertes car il ne peut pas se permettre de se tromper dans son choix final.
Une fois l’entretien terminé, la formule utilisée par l’employeur peut donner une idée au candidat de sa prestation.
Plus la date à laquelle l’entreprise est censée le recontacter est précise et plus il a de chance d’être retenu.
De même, s’il n’y a pas eu de précision, plus les choses traînent et plus le candidat peut s’attendre à une réponse négative affirme le dirigeant.
Aujourd’hui, les places sont chères sur le marché du travail ; c’est pourquoi bon nombre de candidats ne partent pas gagnants lors de leur premier entretien d’embauche.
Afin de se préparer au mieux et de mettre toutes les chances de leur côté, il leur est vivement conseillé de connaître par cœur non seulement leur CV mais également leur parcours professionnel.
L’objectif étant de ne jamais être pris en défaut lors de l’entretien, évitez donc de trop gonfler votre CV. Une telle préparation est censée apporter la dose de confiance nécessaire à la réussite de l’entrevue.
La parfaite adéquation entre le candidat et le poste à pourvoir induit un entraînement aux futures interrogations du recruteur. I
l est bon de répéter (seul ou avec un ami) afin de tester votre élocution et la qualité des questions que vous comptez poser à l’employeur.
Si vous êtes très timide, mal à l’aise ou que vous avez des difficultés à vous exprimer, s’inscrire à des cours de théâtre peut vous aider.
Le candidat doit montrer qu’il s’intéresse à la société qui est sur le point de le recruter. Arriver à l’heure, être habillé correctement… est évidemment indispensable.
Lors du déroulement de votre parcours, il est important de valoriser les stages et de mettre en évidence les études effectuées tout en gardant une certaine humilité.
Il est également préférable d’éviter de laisser transparaître son émotivité, car cela peut laisser penser que la question vous dérange.
De même, prendre les questions insolites (signes astrologique, particularités, etc…) émises au cours de l’entrevue avec philosophie est toujours apprécié par l’employeur, tandis que les signes d’agressivité sont à bannir absolument. Selon le poste proposé, mieux vaut formuler des réponses précises, ciblées et signifier l’intérêt que vous portez à votre interlocuteur.
La prise de note est généralement bien vue en prêtant attention à ne pas s’étaler sur le bureau du recruteur et garder son calepin sur ses genoux.
Les informations ainsi recueillies peuvent vous servir à préparer le deuxième entretien. L’honnêteté est toujours de rigueur ; pourtant tout dire peut jouer en votre défaveur, par exemple, ne critiquez jamais les entreprises ou vous étiez, même si cela vous semble justifié.
En outre, parler des avantages (primes exceptionnelles, ticket restaurant, etc…) ne doit pas être abordé dès le premier entretien (tout comme le salaire) à moins d’y avoir été invité par le recruteur conseille le fondateur du cabinet de recrutement Still Working.
Pour conclure, Gérard Fedida informe les jeunes diplômés que la conjoncture économique difficile oblige les candidats à revoir leurs exigences à la baisse.
Aujourd’hui, l’objectif premier est de trouver un emploi. Par conséquent, il ne faut pas être trop difficile au début sur le poste ou le titre mais ne pas se brader non plus.
Il est bien plus valorisant de faire ses preuves une fois rentrer dans l’entreprise que d’avoir un titre attrayant sans réelles actions intéressantes.
Le candidat doit montrer sa motivation et relancer sans s’affoler si l’entreprise ne donne pas de réponse.
En cas d’échec, il peut être utile de demander les raisons de ce refus sans contredire ou argumenter afin de prendre conscience des points à améliorer.
Un signe d’agressivité ne pourra que conforter la décision qui a été prise.
Cependant, beaucoup d’entreprises refusent encore de s’expliquer ou ne donnent pas toujours les véritables raisons qui ont motivé leur décision par défaut de temps ou d’arguments solides.
Il ne faut pas se décourager pour autant et saisir les opportunités qui semblent correspondre à vos besoins, voire élargir son champ d’action.