La formation des demandeurs d’emploi franciliens va être renforcée en 2012. Se former devient un enjeu important pour rebondir professionnellement. 

Interview avec Benoit Willot, chargé de mission formation à Pôle emploi Ile-de-France

Pourquoi faire appel à la formation quand on est demandeur d’emploi ?

Une formation relative à un nouveau métier ou sur des compétences transversales (linguistiques p.ex.) permet d'acquérir de nouvelles connaissances et de s’adapter au marché du travail. A Pôle emploi Ile-de-France, on dispose d’une large gamme d’outils qui sont adaptés à différents parcours. Que ça soit pour faciliter une prise de poste et sécuriser l’entrée dans l’emploi, pour aider à monter en compétence et en qualification ou pour faciliter une reconversion ou une mobilité professionnelle.

Comment font ceux qui ne savent pas encore quelle formation choisir ?

On peut leur proposer un atelier de recherche de formation ou une prestation « comment construire son projet professionnel », avec des équipes spécialisées dans l’orientation professionnelle.

L’année dernière, combien de places de formations vous avez financé ?

En 2011, 15 000 places de formation ont été financées en Ile-de-France. Cela représente une hausse de 26% par rapport 2010. Cette année, on va encore plus renforcer les formations.

Comment vous construisez votre offre de formation ?

Pour décider quelles formations on finance, on croise trois données. Tous les ans, on analyse le marché du travail francilien, on mène une enquête auprès des employeurs pour connaître leurs besoins.

On reçoit également des informations de nos référents formation dans chaque agence pôle emploi. Par ailleurs, on agit en complémentarité par rapport aux autres acteurs de la formation. On se concerte avec le conseil régional, les missions locales, les branches professionnelles  et les organismes paritaires qui financent la formation professionnelle (OPCA).

Est-ce qu’il faut être indemnisé par Pôle emploi pour accéder à la formation ?

Non, toute personne inscrite à Pôle emploi peut en bénéficier. C’est un grand bénéfice de la fusion ANPE – Assédic. Et en plus, depuis 2009, toutes les personnes en formation sont rémunérées. Par ailleurs, souvent leurs frais de formation, inscription, transports, hébergement, repas sont pris en charge par Pôle emploi ou par l’un de nos partenaires.

Pour secteurs vous financez le plus de formations ?

La majorité des formations sont proposées dans le secteur de la santé, social (p.ex. prépa aux concours d’aides soignants et puériculture), les services à la personne et la vente. C’est dans ces secteurs que les embauches sont importantes. Suite à une formation dans ces domaines, on est sûr d’avoir un emploi.

La logistique et le transport, ce sont également des secteurs concernés ?

Toute à fait, ça fait partie de notre offre de formation. Dans la logistique, on cherche beaucoup de chauffeurs de bus, conducteurs de camion et des spécialistes de la gestion des stocks dans les entrepôts de la région parisienne. Par exemple, Casino dispose d’une plate-forme logistique de 28 000 m2 à Gonesse (Val d’Oise), un lieu spécialisé dans le stockage et le transport des produits frais.

Ces marchandises sont livrées tous les jours dans les magasins Franprix et Leader Price de la région. Pour assurer cette logistique, il faut des spécialistes dans le domaine.

Quid de l’immobilier ?

En 2011, nous avons financé aussi des formations de diagnostiqueur immobilier. Suite à une nouvelle réglementation, les diagnostiqueurs immobiliers ont besoin d’un certificat professionnel.

Désormais, il ne faut pas être seulement spécialiste de l’amiante ou des thermites, il faut aussi savoir faire un diagnostic complet en matière d’énergie. 

Quels conseils vous donnez à ceux qui veulent faire une formation ?

Un projet de formation, ça exige beaucoup d’investissement personnel, de l’énergie et du temps. Il faut préparer son projet, en parler longtemps à l’avance, il ne suffit pas de regarder spontanément un catalogue de formation. Pour se former, il faut anticiper, il ne faut pas improviser, sinon cela complique le projet de formation.