Rencontre avec Henry Bazerque, Commissaire général du salon Avenir International Avenir Export Avenir Expat qui se tiendra du 30 au 1er juin au Cnit de Paris La Défense.

Quelles ont les personnes concernées par le salon Avenir International ?

Henry Bazerque : Notre salon traite de toutes les problématiques rencontrées d’une part par les entreprises qui veulent développer leur activités sur les marchés étrangers en exportant plus et mieux et souhaitent améliorer leur gestion des expatriés et, d’autre part, depuis l’année dernière, de celles qui concernent les individus qui veulent partir vivre, travailler ou investir à l’étranger.

A ce titre, nous avons ouvert une zone ouverte au grand public fréquentée par des étudiants, par ceux qui exercent en profession libérale, par des retraités, par des demandeurs d’emploi… bref par tous ceux qui pensent que l’on peut réussir à l’étranger !

Les étudiants que nous accueillerons sont tout autant ceux qui souhaitent entamer une carrière internationale que ceux qui souhaitent rencontrer des écoles pouvant leur dispenser des formations aux carrières internationales. 

Les professions libérales, elles, sont plutôt en demande vis-à-vis des moyens les plus pratiques de gérer leur installation à l’étranger. Les demandeurs d’emplois, quant à eux, viennent chercher des opportunités soit pour rebondir à l’étranger ou encore pour trouver un emploi dans un groupe international ou une ONG. Enfin, les retraités, eux, viennent essentiellement pour trouver des opportunités d’investissement afin de vivre une retraite au soleil et, bien sûr, obtenir toutes les informations pratiques nécessaires à la mise en place de leur projet (installation, protection sociale, fiscalité…).

Quelles sont aujourd’hui les grandes tendances de l’expatriation ?

Henry Bazerque : Il y a tout d’abord les pays qui souhaitent recevoir des immigrants : le Canada et l’Australie en sont les grands champions. On peut ensuite parler de pays dans lesquels la présence française est la plus forte, notamment en Europe, avec dans l’ordre suivant la Suisse, l’Allemagne, la Belgique, le Royaume- Uni et pour finir l’Espagne et, hors Europe, les Etats-Unis et ensuite le Canada. Il faut savoir que nous ne sommes que 2,3 millions de Français à vivre hors de nos frontières - environ

1,2 million selon les chiffres du Quai d’Orsay mais il faut préciser que ce chiffre ne recense que les Français qui ont été au consulat se faire immatriculer et, sauf pays à risque, la démarche n’est pas forcément faite. Nous ne sommes pas en Europe les champions de l’expatriation, les Anglais, par exemple, sont plus de huit millions hors de leur frontière !

Chaque année, à l’occasion du salon, nous confions une étude à la Sofres auprès d’environ 2 000 Français vivant à l’étranger. Parrainé cette année par Europcar, ce sondage permet de dresser un portrait robot de l’expatrié : celui-ci a entre 40 et 50 ans, c’est un homme, mais pour en savoir plus, il faudra se rendre sur le salon !

Les secteurs les plus porteurs pour l’expatriation restent l’hôtellerie-restauration et la technologie.

En effet, un boulanger s’exportera mieux qu’un médecin et un ingénieur mieux qu’un commercial. Les métiers à fort savoir-faire, qu’il soit technologique ou gastronomique, sont les plus recherchés.

Quel message souhaiteriez vous faire passer à tous ceux qui hésitent encore à s’expatrier ?

Henry Bazerque :  Aux entrepreneurs dont les produits ou services sont exportables, je dirais : « Changez d’horizon, adoptez un point de vue à 180° et faites voyager vos produits. En les confrontant à d’autres marchés, vous les rendrez compétitifs et vous étendrez vos parts de marché. Sans oublier de vous prémunir des risques inhérents à l’exportation (garanties de paiement, risques politiques…) et tout en gardant un œil bien ouvert sur vos capacités de production… Exportez ! ».

Aux particuliers, je dirais : « Partez pour réussir… », c’est d’ailleurs le thème du salon, « … mais ne partez jamais pour fuir ! »

Sachez tout de même que 93 % des Français interrogés dans notre sondage avouent être heureux de leur sort et que parmi eux plus de 70 % n’envisagent pas de rentrer avant quelques années, voire l’âge de la retraite !