La hausse du chômage en France au cours des derniers mois a touché la ville de Paris, même si cela s’est fait, dans des proportions moindres que dans le reste de l’hexagone. Suite à une hausse du taux de demandeurs d’emploi de 1,4 % en novembre, contre 3,2 % dans l’ensemble du territoire, la municipalité a décidé de durcir ses mesures de lutte contre le chômage, notamment envers les demandeurs d’emploi les plus en difficulté.
Cette action se décline en deux pôles : aide apportée aux Rmistes et soutien aux PME parisiennes, principalement celles engagées dans les champs sociaux et écologiques.
Aides aux Rmistes
Depuis 2004, la gestion du RMI est effectuée par les départements ; en 2008, 271 millions d’euros ont été accordés par la Ville pour les allocations versées aux personnes et pour l’insertion professionnelle.
Le dernier bilan de la capitale est globalement positif puisque entre 2001 et 2006, le nombre de retour à l’emploi a doublé. Le nombre d’allocataires du RMI a baissé de 18 % depuis 2005 et il atteint aujourd’hui 51 400 personnes. En 2008, la Ville a favorisé le retour à l’emploi de 8 000 Rmistes.
Forte de ce bilan, Paris s’est fixé de nouveaux objectifs comme celui d’atteindre 12 000 retours à l’emploi d’ici 2014. Le budget pour l’année 2009 qui sera validé au début du mois de février propose la répartition de 56 millions d’euros entre la création d’emploi (13 millions d’euros) et les mesures d’accompagnement social et d’aide à la vie quotidienne pour les demandeurs les plus exclus.
Quatre priorités ont été définies :
1. la formation
* 300 places supplémentaires créées en formation qualifiante dans les secteurs les plus en tension (aide à la personne, ascensoristes...) avec des passerelles linguistiques dans les cas où la pratique du français est un frein à l’obtention d’un emploi. Chaque année, 60 % des personnes ayant bénéficié de ces formations décrochent un emploi durable.
* soutien à la création d’entreprise ou d’activité pour les Rmistes grâce à des couveuses d’entreprises et des micros crédits.
* ouverture de structures locales comme les Maisons du Développement ou les Ecoles de la Deuxième Chance qui proposent aux jeunes sortis du système scolaire sans qualification d’établir un parcours de formation vers l’emploi. Sur les 80 jeunes accueillis annuellement, 60 % ont trouvé un emploi en sortant de la structure. L’objectif pour les années à venir est d’accueillir 150 jeunes.
2. mise en contact allocataires/employeurs
* multiplication des forums de recrutement sur le modèle de Paris pour l’Emploi favorisant la mise en relation des demandeurs et des recruteurs.
* développement des marchés d’accès directs à l’emploi en lien avec des entreprises de travail temporaire comme Adecco ou Manpower.
3. création d’emploi d’ « utilité sociale » dans les secteurs de l’économie sociale et solidaire
Création de structures d’insertion par l’activité économique pour aider les personnes ne pouvant pas accéder à la filière classique de recherche d’emploi.
Création de nouvelles régies de quartiers dont la mission est d’embellir le quartier et de l’entretenir.
4. soutien aux 8 000 artistes Rmistes en leur proposant de concevoir des projets professionnels viables.
Aides aux PME
La Ville s’engage à faciliter la vie des entreprises. Depuis plusieurs années, elle a mis en place un fonds de garantie pour les PME ; ce dispositif permet de faciliter l’accès au crédit par des garanties d’emprunts.
En 2009, le nombre de garanties accordées sera doublé. Paris s’engage dans le domaine de l’investissement.
Le budget de 8,3 milliards d’euros est en augmentation de 18 % par rapport à la mandature précédente. Pour
2009, ce budget s’élève à 1,9 milliard d’euros. Cela représente une part importante de marchés à saisir pour les PME parisiennes. Ceux-ci concernent :
1. les marchés liés à la politique municipale en faveur du logement avec 900 millions de travaux (+ 300 millions d’euros par rapport à 2008)
2. les travaux du tramway qui engagent 300 millions d’euros en 2009
3. le Plan Climat qui prévoit des travaux de réfection dans les bâtiments municipaux ; diagnostics thermiques, rénovation de l’équipement, limitation de la consommation d’énergie, maîtrise des dépenses des éclairages publics en sont différents axes.
Forte de l’exemple des Vélibs qui ont inspiré les plus grandes capitales mondiales, la Ville a créé une agence de l’innovation qui permet à des PME parisiennes de tester de nouveaux produits dans le domaine public. Ce tremplin permet aux plus efficaces d’entre elles, d’accéder à de nouveaux marchés.
Le pacte PME vise, quant à lui, à favoriser l’accès des entreprises parisiennes à des marchés publics : en novembre 2008, 22 entreprises innovantes ont présenté leurs projets dans les domaines écologiques, lors d’un speed-dating efficace, aux acheteurs de 13 directions de la Ville de Paris.
La volonté de la capitale d’offrir de l’aide aux PME soucieuses du respect de l’environnement et du développement durable se double de mesures destinées à aider les propriétaires parisiens à réaliser des travaux d’adaptation à la lutte contre le réchauffement climatique dans leurs logements