Par Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat chargé de l’Emploi, auprès de la ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi
Sur le front de l’emploi, les jeunes sont en général les plus exposés aux retournements de conjoncture, c’est pour cela que le gouvernement s’est pleinement mobilisé pendant la crise.
Un plan d’urgence doté de 1,3 milliard d’euros et dédié à l’emploi des jeunes a été annoncé par le Président de la République le 24 avril 2009.
L’objectif de ce plan ? Mettre ou remettre 500 000 jeunes sur les rails de l’emploi.
Des résultats très encourageants ont pu être obtenus grâce à la forte mobilisation de l’ensemble des acteurs auprès du public jeune, qui a permis d’accélérer la montée en charge des divers dispositifs : en mars 2010, le chômage des jeunes recule pour le cinquième mois consécutif (-4500), et sur un an, la progression du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans est limitée (+2,6%).
L’une des priorités définie par le gouvernement a été de soutenir l’alternance, c’est-à-dire le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation.
L’alternance, j’en suis convaincu, c’est une des meilleures réponses aux difficultés d’insertion durable des jeunes et aux besoins de recrutement et de fidélisation des entreprises.
Nous avons engagé, avec le dispositif « zéro charges », les aides directes au recrutement, les 500 développeurs de l’apprentissage ou encore la mission Proglio, des actions fortes en faveur de l’alternance dès juin 2009.
La rentrée de septembre 2009 a ainsi été sauvée. Au second semestre 2009, plus de 300 000 contrats en alternance ont été enregistrés, c’est-à-dire plus qu’en 2008 (+ 2%) et qu’en 2007 (+ 5%) sur la même période.
L’objectif entre juin 2009 et juin 2010 du plan en faveur de l’emploi des jeunes était de 490 000 nouveaux contrats en alternance, à deux mois et demi de l’échéance, 78,8% de la cible a déjà été atteinte.
Mon souhait est d’aller encore plus loin dans le développement de l’alternance. Outre la décision prise, à l’occasion du sommet social du 10 mai, de prolonger les aides en faveur de l’alternance jusqu’à la fin de l’année, il nous faut franchir un pallier supplémentaire quantitatif et qualitatif, en levant un certain nombre d’obstacles.
Dans le cadre du Grand emprunt voulu par le Président de la République, 500 millions d’euros sont prévus pour améliorer les centres de formation existants et en créer de nouveaux, et pour prévoir des places d’hébergements supplémentaires.
J’ai décidé aussi de lancer en janvier 2010 les Ateliers de l’apprentissage et de l’alternance, avec un site participatif (ateliers-apprentissage.fr) et je vous invite d’ailleurs à venir consulter les conclusions des groupes de travail ainsi que les contributions des internautes.
Pilotés par des DRH, les groupes de travail se sont penchés sur trois grandes problématiques : comment inciter les jeunes à entrer en alternance, comment développer l’alternance partout et pour tous, et enfin comment inciter les entreprises à s’engager davantage dans l’alternance.
Parmi les propositions qui m’ont été faites, je retiendrais l’idée de créer une journée d’information sur l’alternance dans les collèges et les lycées, de rapprocher le statut de l’apprenti de celui de l’étudiant ou encore de créer un Meetic de l’alternance.
C’est dans ce contexte que le président de la République et le Premier ministre, lors du sommet social du 10 mai, m’ont confié la mission de présenter d’ici à l’été, un plan d’action en faveur de l’alternance à horizon 2015, avec pour objectif 800.000 jeunes suivant une formation par alternance.