L'affaire remonte à 2005, quand un cadre embauché en 2001 par la banque Natixis se voit refuser un poste qu'il convoitait en interne. Il apprend alors que son supérieur aurait refusé cette promotion en raison de sa couleur de peau. Il saisit la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) qui conclue, après enquête, à l'existence d'une discrimination. Un état des lieux confirmé par le Conseil des prud'hommes de Paris. Maître Annie Moreau, avocate de ce salarié de 41 ans, a déclaré à l'AFP : "c'est une décision assez exeptionnelle qui vient rappeler que l'employeur a une responsabilité de faire respecter la loi, y compris celle sur la discrimination".
Natixis a donc été condamnée à verser 37 711 euros de dommages et intérêts à ce salarié en raison du préjudice matériel, et 10 000 euros pour le préjudice moral. Elle doit également verser 1 000 euros à la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) qui a participé aux débats en tant qu'intervenant volontaire, en soutien du salarié. L'avocat de Licra, Maître Avi Bitton, alors déclaré à l'AFP que cette décision montrait qu'aucun secteur n'était protégé. "Ce n'est pas parce qu'elle est une grande banque qu'elle est à l'abri d'une condamnation judiciaire en matière de discrimination" a t'il précisé.
Pauline de Waele