Contrairement à la plupart des professions, accessibles par des concours et diplômes (la France aime ces derniers à la folie !), les pompiers misent avant tout sur la motivation et l’expérience du terrain. C’est pourquoi ils ont développé un système unique de volontariat, qui permet aux personnes qui le souhaitent de mener des missions de sauvetage en parallèle de leur carrière.
Les SPV (sapeurs-pompiers volontaires) représentent aujourd’hui 80 % des effectifs.
Malgré cela, les pompiers font face à une pénurie de candidats et peinent à renouveler leurs effectifs. Ils sont aujourd’hui un peu plus de 193 000 en France, avec pour objectif de franchir le cap des 200 000 en 2022.
Le volontariat en quelques mots
Pour qui ?
Le SPV (sapeur-pompier volontaire) a
· entre 16 et 60 ans. Les mineurs devront fournir un accord écrit des représentants légaux.
· la pleine jouissance de ses droits civiques et un casier judiciaire cohérent avec les fonctions de pompier
· une condition physique et médicale compatible avec les missions proposées
A noter : si, pour des raisons de logistique, le volontaire doit nécessairement résider en France, il ne lui est pas demandé de jouir de la nationalité française.
ATTENTION !
A Paris et en banlieue parisienne, le volontariat s’effectue uniquement par le biais du service civique. Il est donc réservé aux jeunes entre 18 et 25 ans, pour une durée de dix mois non renouvelables.
Les conditions de l’engagement
Le volontaire s’engage pour cinq ans, renouvelables tacitement en fonction des conditions d’âge et de condition médicale/physique. La première année constitue une période probatoire de formation.
S’il est salarié, son engagement s’impose à son employeur, qui ne peut refuser son départ en mission qu’à condition d’un impératif lourd pour l’entreprise. Cette absence sera déduite de son salaire, mais le volontaire sera par ailleurs indemnisé (à hauteur de 7,61 € par heure, non imposables).
Les avantages du volontariat
S’engager en tant que volontaire auprès des sapeurs-pompiers présentent de nombreux avantages, au premier rang desquels :
- la possibilité de découvrir l’univers des pompiers sans s’engager à plein temps ;
- l’accès privilégié à des concours internes, moins sélectifs. Le volontariat peut donc constituer une première étape vers une professionnalisation ;
- l’opportunité de mener deux carrières différentes en parallèle ;
- la perception d’un complément de salaire appréciable.
Raviver la flamme des vocations
Malgré la très belle réputation dont jouit la profession, celle-ci traverse une période de reflux préoccupant : les effectifs se sont réduits de 15 000 volontaires entre 2006 et 2017.
Le découragement puis le renoncement trouvent trop souvent leur origine dans un manque de reconnaissance ou de considération perçu à différents niveaux : de la part de la communauté nationale, chez les élus, ou de la part des autorités, auprès de la hiérarchie, ou tout simplement au plan local
Devant un tel constat, il a été promis de revaloriser l’engagement des volontaires, une déclaration qui a débouché sur le dépôt d’un projet de loi.
Celui vise à instaurer des incitations au volontariat, notamment la mise en place d’un système de cotisation retraite spécifique et d’une indemnité pour les employeurs.
Devenir pompier dès le collège ! Depuis 2000, il est possible de se préparer au volontariat dès le plus jeune âge grâce au dispositif JSP (jeunes sapeurs-pompiers). Destiné aux adolescents entre 11 et 18 ans, il permet de suivre une formation tout au long de l’année scolaire sur une période de quatre ans, à l’issu de laquelle le jeune passe des épreuves et se voit remettre un brevet national de sapeur-pompier. Les JSP représentent 15 % des volontaires et étaient 27 800 en 2018 (un chiffre en légère progression sur trois ans). Les responsables politiques invitent cependant à développer la communication auprès des collégiens et lycéens. |