Dans la retranscription de la table ronde, nous avons préféré parler de candidate plutôt que de candidat.
Même si la profession s’ouvre aux hommes, nous avons néanmoins préféré nous exprimer directement à nos lectrices, majoritairement concernées par cette table ronde.
RECRUT : Quelles sont les tendances du marché de l’emploi de la secrétaire ?
Noémie Loubaton, OfficeTeam Interim :
OfficeTeam Interim est spécialisé dans la délégation d'assistantes et secrétaires en travail temporaire.
Nous déléguons chez nos clients des assistant(e)s et des secrétaires spécialisés que ce soit pour des besoins ponctuels, à savoir quelques jours, ou des missions de plus longue durée qui s’étalent sur plusieurs mois.
Le marché de l’emploi pour les assistantes et secrétaires se porte actuellement bien. Les besoins des entreprises ne concernent pas seulement quelques postes mais sont très variés.
Aujourd’hui, nos clients recrutent pour leurs différents services (direction générale, direction commerciale, marketing, logistique, du personnel, achats, export, …) et recherchent aussi bien des profils confirmés et juniors.
Cette demande des entreprises est partiellement due à la conjoncture économique : si en 2000 et 2001, l’effet « start-up » nous a été bénéfique et nous a permis de déléguer un certain nombre d’intérimaires dans les dotcoms, l’année 2002 est tout aussi propice à l’intérim : en effet, beaucoup d’entreprises se montrent prudentes et optent pour le travail temporaire plutôt que les recrutements en CDI car elles ne savent pas encore si leurs accroissements d'activité vont perdurer.
Il y a donc beaucoup d’opportunités pour nos candidats.
Christine Schmidt, Ordinter :
Nous avons avons perçu une baisse des recrutements de nos clients après les évènements douloureux du 11 septembre, mais elle concernait surtout les entreprises internationales, et l’activité reprend son rythme habituel depuis le deuxième trimestre 2002.
Nous sommes spécialisés dans l’intérim tertiaire et recrutons chaque année de nombreuses assistantes, bilingues ou non, dans le cadre de missions de quelques semaines à plusieurs mois.
Les opportunités de missions restent donc nombreuses et variées pour les assistantes. Qu’elles se rassurent (s’il en est besoin) : nos clients auront toujours besoin de secrétaires et d’assistantes !
Fiona Bain, TM INTERNATIONAL :
Nous sommes un cabinet de recrutement spécialisé exclusivement dans la sélection des secrétaires et assistantes bilingues (anglais-français) ou multilingues.
Nous avons effectivement ressenti un ralentissement sensible à partir de novembre 2001.
Parallèlement à la baisse des offres d’emploi, nous avons constaté que beaucoup de candidates hésitaient à quitter leur emploi. Cependant, l’offre, tout comme la demande, a bien redémarré depuis début avril.
Martine Desitter, Heidrick & Struggles :
Je m’occupe du recrutement des assistantes au sein de notre cabinet. Nous comptons une équipe de 16 assistantes, toutes expérimentées.
La crise que le marché de l’emploi a traversée s’est traduite par une forte stabilisation de notre équipe.
Dorothée Danahy, Dorothy Danahy SAS :
Dorothy Danahy SAS est un cabinet spécialisé dans le recrutement de Secrétaires et d’Assistantes bilingues.
A ce titre, nous percevons les évolutions du marché de l’emploi avant les autres.
Nous avons ainsi pu observer durant la crise, que nos clients gelaient leurs recrutements par anticipation.
Il en est de même côté candidates.
Les assistantes qui viennent nous voir aujourd’hui nous disent parfois « Je ne suis pas pressée.
Appelez-moi, si vous pensez avoir une opportunité pour moi. » Il y a effectivement une reprise de l’emploi de secrétaires et d’assistantes actuellement.
Nous savons quand nos clients gèlent leurs recrutements.
Ils le font moins en ce moment. Un élément qui nous permet par exemple d’anticiper une reprise est la demande de la part de nos entreprises clientes de recruter des Assistantes dans les départements Ressources Humaines ou dans les départements Communication.
RECRUT : Quel services proposez-vous aux Jeunes Diplômées ?
Fiona Bain, TM INTERNATIONAL :
La confiance que nos entreprises clientes nous témoignent est le fruit d’une collaboration fondé sur des critères de sélection qui sont avant tout les leurs.
Pour répondre à leurs exigences, notre sélection des meilleures candidates est d’autant plus rigoureuse.
Ainsi, les jeunes diplômé(e)s ayant réussi le processus de recrutement au sein de notre cabinet, ont toutes les chances de répondre aux attentes de ces grandes entreprises internationales.
Laura Lanzone, Femmes et Carrières :
Femmes et Carrières est une société de conseil spécialisée dans le recrutement de secrétaires et assistantes.
Nous avons des postes pour des candidats de tous niveaux : de la secrétaire junior avec un BTS Assistant de direction/Assistant Secrétaire trilingue à l’assistante de direction/assistante de Président.
En général, un anglais courant est requis, mais nous avons aussi des postes à pourvoir où un bon niveau professionnel suffit.
Nous prenons notre métier de conseiller très au sérieux : Il m’arrive souvent de donner des conseils aux jeunes diplômés et aux stagiaires sur leur CV, l’entretien et leur recherche d’emploi.
Rechercher un emploi peut s’apparenter à un parcours d’obstacles ! Si un candidat n’est pas satisfait de son entretien, je lui propose immédiatement de revenir pour un second rendez-vous.
J’organise aussi des simulations d’entretien pour ceux qui souhaitent s’entraîner.
Un des critères de sélection pour nous est la motivation. Il est très important de montrer que l’on a vraiment envie de travailler et de s’impliquer.
Dorothée Danahy, Dorothy Danahy SAS :
Nous entretenons une relation de confiance avec nos clients, et nous en faisons bénéficier nos candidates.
En effet, nous connaissons tellement bien les besoins en recrutement de nos clients que nous savons souvent que la candidate que nous présentons est certaine de les satisfaire.
Cette confiance réciproque, entre l’entreprise et notre cabinet, n’est possible que parce que nous établissons également une relation de confiance avec la candidate.
Si elle nous dit qu’elle ne veut pas faire de juridique, nous n’allons pas lui proposer un tel poste. Nous l’écoutons, nous la conseillons pour définir l’entreprise en meilleure adéquation avec ses attentes.
Nous savons que si elle est satisfaite de l’entreprise que nous lui présentons, elle deviendra une excellente ambassadrice de notre cabinet de recrutement et nous permettra de fidéliser toujours davantage notre client.
Nous apprécions donc que les candidates tiennent compte de nos conseils, surtout lorsque ceux-ci leur permettent d’avoir de bons entretiens dans nos entreprises clientes.
Vanessa Gouez, Deloitte & Touche :
Nous entretenons effectivement des relations de confiance avec les cabinets de recrutement.
Je suis en particulier chargée du recrutement des assistantes au sein du Cabinet Deloitte & Touche.
Notre entreprise, présente dans 140 pays, emploie 95000 personnes. Uniquement en France, nous comptons environ 500 assistantes et secrétaires (dont environ 200 sur notre site de Neuilly-sur-Seine).
Nous recherchons à la fois des candidats juniors et des candidats expérimentés car le contenu de nos postes est varié.
Nos canaux de recrutement sont forcément diversifiés, car nous sommes très exigeants dans le recrutement de nos collaborateurs.
Pour recruter, nous recueillons de nombreuses candidatures spontanées (nous recevons, au total, 30 000 candidatures par an !), nous allons à la rencontre des jeunes diplômés directement dans leur école, et nous faisons appel à des professionnels du recrutement, sociétés d’intérim et cabinets de recrutement, avec lesquels nous avons rédigé des partenariats long terme.
Nous sélectionnons quelques partenaires et nous prenons le temps d’instaurer une parfaite communication entre eux et nous.
Nos cabinets de recrutement partenaires nous connaissent effectivement très bien et sont parfois amenés à nous présenter des candidates, en anticipant sur nos besoins futurs.
Les candidates qu’ils nous demandent impérativement de rencontrer ont, la plupart du temps, des profils intéressants. Nous utilisons souvent ce principe de «veille active».
Un autre atout pour nous de travailler avec un cabinet de recrutement, c’est le rôle de conseil qu’il remplit auprès des candidates et le retour qu’il nous fait de la façon dont la candidate a vécu et perçu les entretiens de recrutement au sein de l’entreprise.
Que ce soit pour nous ou pour la candidate, l’intervention du cabinet est très importante dans la réussite du recrutement.
Je ne peux qu’inviter les jeunes diplômées désirant faire carrière dans les métiers de l’assistanat et du secrétariat à contacter les cabinets de recrutement pour optimiser leur recherche d’emploi.
Mais elles doivent également multiplier leurs axes de recherche en envoyant des candidatures spontanées en entreprise.
Evelyne Allenne, Asylen Consulting :
Asylen Consulting est un cabinet de recrutement spécialisé dans le recrutement de personnel juridique et comptable.
Nous travaillons avec de nombreux cabinets d’avocats et entreprises au niveau des directions juridique et financière et connaissons bien leurs besoins en terme de recrutement.
Si, à la suite d’un entretien, une candidate n’est pas retenue en sélection finale chez notre client, nous pouvons la recontacter quelques mois, voire un an plus tard pour lui proposer de nouvelles opportunités.
Nous suivons ainsi professionnellement nos candidates sélectionnées.
Christine Schmidt, ORDINTER :
Les relations que nous entretenons avec les candidates qui se présentent sont également inscrites sous l’angle du conseil.
Si elles viennent rencontrer l’une de nos agences, c’est qu’elles savent que l’intérim peut leur apporter l’expérience et la reconnaissance nécessaires pour optimiser leur parcours professionnel.
Mais les jeunes diplômées ne savent pas toujours identifier l’environnement professionnel dans lequel elles seront le plus à l’aise.
Nous devons donc dans un premier temps les écouter, et leur proposer de passer les différents tests de notre démarche d’évaluation.
En effet, cette démarche nous permet d’évaluer les compétences et connaissances, mais aussi les attitudes professionnelles, et surtout les préférences en terme d’environnement de travail (travail en équipe ou autonomie du poste, avec ou sans pression, centré sur les directives ou demandant des initiatives, …).
On s’aperçoit alors souvent que les secteurs qui semblaient les attirer (communication, marketing…) ne sont pas toujours les plus adaptés à leurs préférences de travail !
D’autre part, si elles ont des lacunes techniques, nous pouvons leur faire bénéficier de notre centre de formation bureautique intégré où elles se perfectionneront sur les logiciels standards du marché.
Toutes ces étapes sont donc essentielles pour nous permettre d'accompagner ces jeunes diplômées vers leur premier emploi, et leur proposer ensuite un enchaînement de missions qui constitueront un véritable parcours professionnel enrichissant.
Noemie LOUBATON, OfficeTeam :
Nous proposons également beaucoup de postes pour les jeunes diplômées. Les entreprises recherchent des profils juniors pour différents services.
Pour une jeune diplômée, l’intérim est l’occasion de découvrir plusieurs facettes du métier de secrétaire, de se familiariser avec les entreprises, leurs différents services et de découvrir, au fil des missions, plusieurs secteurs d’activités.
Via l’intérim, les candidats se forgent une expérience.
Certains trouvent le type de structure ou le service qui leur convient le mieux. Lorsqu’un candidat junior se montre professionnel durant sa première mission, nous faisons en sorte de lui permettre d’enchaîner plusieurs contrats.
Mais notre rôle ne se limite pas à lui trouver une mission.
Nous sommes également de véritables conseils, notamment pour un(e) jeune diplômé(e). Nous pouvons construire son début de carrière.
Nous l’aidons à mieux se connaître, mieux se présenter, mieux se vendre,…
J’ai pour habitude de leur dire qu’il y a beaucoup de candidates sur le marché de l’emploi et qu'ils doivent se différencier.
Pour cela, ils ont besoin de savoir quels sont leurs atouts par rapport à leurs « concurrents », quels sont leur points forts et ce qu’ils doivent améliorer.
En prenant le temps de les écouter, de les conseiller, on trouve toujours une qualité à mettre en avant, une motivation ou une expérience qui saura faire la différence.
Nous l’aidons à optimiser sa candidature. OfficeTeam Intérim est aussi son partenaire.
RECRUT :
Les jeunes diplômés aujourd’hui !
Evelyne Allenne, Asylen Consulting :
Un premier constat s’impose : il faut distinguer les secrétaires/assistantes qui ont réalisé des études courtes de celles ayant suivi des études longues.
Pour les jeunes diplômées ayant réalisé des études courtes, je constate une importante baisse de niveau général.
Sur une promotion, seules les quatre ou cinq premières font état d’un bon profil professionnel au plan technique : bonne maîtrise de l’anglais et du français (orthographe et grammaire), des logiciels word, excel et powerpoint.
Pour la majorité des postulantes, il y a 2 à 3 fautes d’accords de grammaire dans un courrier, ou une mauvaise maîtrise des logiciels word et excel.
Le système éducatif est certainement à remettre en cause, et l’objectif de 80% de réussite au bac se traduit par une baisse significative du niveau général.
Un autre problème se pose : celui de la maturité professionnelle.
Si je place une candidate chez l’un de mes clients, elle a passé avec succès les tests techniques mis en place en partenariat avec mon client.
Je n’ai donc aucune inquiétude sur ses qualités professionnelles.
La personnalité est un autre critère très important.
Il faut que les jeunes diplômées se remettent en cause. J’ai placé des jeunes candidates - 20 ans - non dimensionnées au niveau du diplôme, mais dotée de maturité et de potentiel, palliant ainsi d’autres faiblesses.
Les jeunes diplômées ayant réalisé des études longues (DESS, licences, maîtrises), font « souvent peur aux entreprises » dans les postes d’exécutantes. Les employeurs craignent qu’elles s’ennuient très rapidement ou qu’elles ne soient pas opérationnelles dans les tâches basiques.
Durant la période d’embellie économique, ces candidates ont obtenu plus facilement des postes d’assistanat.
Aujourd’hui, alors que le marché de l’offre est de plus en plus exigeant, les diplômées titulaires d’un BTS sont mieux armées pour trouver rapidement un emploi de secrétaire, car elles sont censées maîtriser les techniques de base du secrétariat.
Vanessa Gouez, Deloitte et touche :
Nous sommes certes très exigeants dans nos critères de recrutement, néanmoins, une candidate qui n’a pas fait un BTS de secrétariat peut intégrer notre société, si sa personnalité est intéressante, si elle fait preuve d’une véritable ouverture d’esprit et souhaite s’investir.
Le profil BTS secrétariat trilingue ou assistanat de direction est évidemment le mieux adapté à nos besoins.
Nous dispensons des modules de formation spécialement adaptés au métier du secrétariat, aussi bien d’ordre technique qu’organisationnel ou d’expression orale, qui permettent à chacun de progresser.
Nous avons inauguré, le 8 avril dernier, notre e-Campus, grâce auquel nos collaborateurs ont la possibilité de suivre librement des formations linguistiques ou bureautiques via le système du « e-learning ».
Chez nous, les secrétaires et assistantes ont la possibilité d’évoluer car nos postes sont diversifiés. En effet, nous avons réfléchi sur la façon de travailler au sein de notre cabinet et nous nous sommes organisés en conséquence.
Dorothée Danahy, Dorothy Danahy SAS :
Nous constatons malheureusement que beaucoup d’écoles ne proposent plus de formation à la frappe. Elles demandent à leurs élèves de se former elles-mêmes.
Lorsque l’on dit à une Jeune Diplômée qu’elle va devoir faire trois heures de frappe par jour, elle nous regarde avec de gros yeux. Les jeunes diplômées oublient trop souvent que la frappe est la base du métier.
Beaucoup souhaitent travailler dans la communication, le marketing, la mode, les cosmétiques, en ne réalisant pas toujours que la compétence essentielle de l’assistanat est la frappe, et l’organisation, par exemple.
La vitesse de frappe est importante. C’est parce qu’une assistante va passer de 25 à 60 mots minute, qu’elle va pouvoir évoluer.
En effet, grâce à la maîtrise des techniques du secrétariat, elle va pouvoir passer plus de temps sur des tâches qui demandent plus d’autonomie, et qui lui permettront d’évoluer professionnellement.
Il en est de même pour la maîtrise de la sténographie, ou l’écriture rapide. Aujourd’hui, quand on leur parle de sténographie, les candidates réagissent souvent avec un peu de rejet. Seuls certains établissements scolaires proposent encore des cours de sténographie.
L’apprentissage de la sténographie ou de l’écriture rapide, c’est aussi la base du métier. Or aujourd’hui, c’est une technique qui peut faire la différence entre deux candidates en concurrence pour un même poste.
Je me souviens d’une jeune femme qui après avoir obtenu son BTS d’Assistante de Direction l’année dernière, a intégré (par l’intermédiaire de notre cabinet), pour son premier poste, une banque, en tant qu’Assistante Junior.
Après une année dans cette établissement bancaire, elle a décidé de nous recontacter afin que nous l’aidions à intégrer une entreprise internationale avec un poste plus évolutif.
Nous avons alors proposé sa candidature auprès d’une entreprise de produits de luxe, pour assister l’Assistante du Vice-Président.
Ce qui a fait la différence en phase finale du recrutement a été sa connaissance de la sténographie.
Aujourd’hui, les jeunes diplômées qui mettent toutes les chances de leur côté sont celles qui savent faire preuve d’un peu d’humilité, de souplesse, de motivation et d’un grand enthousiasme dans la recherche de leur premier emploi.
Elles doivent maîtriser les techniques de base, et grâce à la maîtrise de ces techniques, et à leur motivation, elles progresseront très rapidement dans l’entreprise.
Fiona Bain, TM INTERNATIONAL :
Depuis la mise en place des 35 heures, certain(e)s jeunes diplômé(e)s évoquent les horaires de travail comme un facteur déterminant dans leur recherche d’un poste.
Toutefois, je conseille souvent aux candidates ambitieuses de faire preuve de souplesse et d’investissement personnel pour faire évoluer leur poste.
RECRUT : Quelle est l’incidence des 35 heures sur le travail des secrétaires?
Martine Desitter, Heidrick & Struggles :
Les assistantes bénéficient chez nous de 12 jours de RTT qu’elles peuvent prendre à leur convenance.
Cette gestion du passage aux 35 heures leur convient tout à fait et leur semble préférable à une réduction hebdomadaire imposée du temps de travail.
Vanessa Gouez, Deloitte & Touche :
Les 35 heures ont été mises en place chez Deloitte & Touche dès l’année 1999. L’accord vise les populations cadre et non cadre. Nous avons tenu compte des spécificités de chacun de nos services ou métiers.
Soit nos assistantes bénéficient des 35 heures par semaine, soit de 37 heures plus RTT (1 journée), soit de 39 heures plus RTT (2 journées).
Notre nouvelle organisation a ainsi prôné la mise en place de binômes de secrétaires qui assistent chacune un associé et son équipe, mais qui interviennent pour se remplacer mutuellement lorsque l’une d’elle est absente.
Nous favorisons ainsi l’esprit d’équipe, nos secrétaires s’entraident. Nous n’avons par contre pas de service de secrétariat volant.
Nous demandons maintenant aux assistantes d’être de plus en plus autonomes et de former un vrai partenariat avec l’associé qu’elles assistent.
Une parfaite maîtrise des techniques du secrétariat leur permettra de gagner du temps et de pouvoir ainsi développer d’autres aspects de leur poste et d’acquérir d’autres compétences.
Plus que jamais, les assistantes représentent l’élément central des services de l’entreprise, elles sont garantes de leur stabilité et de la bonne gestion des flux d’information.
Dorothée Danahy, Dorothy Danahy SAS :
Les 35 heures ont par certains côtés affecté le travail des secrétaires dans les entreprises. Généralement, elles ont plus de congés, mais elles travaillent deux fois plus. Les grandes structures préfèrent souvent appliquer les RTT.
Les conséquences des 35 heures sont donc plus de congés mais également un peu plus de stress. En conséquence, il y a de plus en plus de binômes d’assistantes au sein de certaines entreprises.
Il est aujourd’hui courant de rencontrer un Dirigeant entouré de deux assistantes : une junior et une senior, ou une bilingue et une non bilingue.
Je suis ravie de constater qu’un tel « mariage » marche. Auparavant, une Secrétaire n’acceptait pas toujours de partager sa fonction avec une autre Secrétaire.
Grâce aux 35 heures, une Secrétaire Junior peut être prise en charge par une Assistante expérimentée qui lui apprendra les ficelles du métier.
Laura Lanzone, Femmes et Carrières :
Travailler en binôme pour un dirigeant est une excellente opportunité, pour lui comme pour un jeune diplômé. La secrétaire débutante fait équipe avec une assistante sénior qui va lui apporter beaucoup tant sur le plan du savoir-faire que du savoir-être.
Christine Schmidt, Ordinter :
L’apparition des binômes d’assistantes entraîne certes un changement, dans les mentalités et dans l’organisation du travail : dans certains cas, il s’agit de binômes de deux assistantes de même niveau de compétences mais répartissant leurs interventions sur des plages horaires différentes ; dans d’autres cas, les profils de postes sont différents et complémentaires, et ce sont alors les tâches qui sont réparties entre les deux assistantes (une sénior / une junior ; une bilingue / l’autre une concentrée sur les tâches de secrétariat / l’autre sur l’aspect organisation).
Fiona Bain, TM INTERNATIONAL :
Dans les sociétés internationales, l’un des postes qui offre de réelles perspectives aux jeunes diplômées est celui de l’assistante junior bilingue en binôme avec l’assistante senior non bilingue.
L’assistante senior étant expérimentée, elle peut apprendre aussi tout le métier de l’assistanat de direction à l’assistante junior qui intervient davantage sur les dossiers bilingues.
Souvent, l’assistante dotée d’une excellente maîtrise de l’anglais se voit confier des responsabilités intéressantes comme l’interface avec les filiales internationales, la relecture de documents de reporting, ou encore la réalisation de présentations sur PowerPoint en français comme en anglais.
RECRUT : Quels conseils donner aux Jeunes diplômées ?
Dorothée Danahy, Dorothy Danahy SAS :
Il faut prendre un peu de recul par rapport aux propositions de poste que l’on peut leur faire. Il faut qu’elles se fassent conseiller.
Nous sommes d’ailleurs là pour cela. Ainsi, travailler en binôme avec une Assistante Senior, cela peut être très formateur, mais cela peut également être très néfaste pour la carrière d’une jeune diplômée.
Si elle collabore avec une Assistante expérimentée qui aime son métier et surtout qui aime transmettre son savoir, c’est super.
Si par contre, elle tombe sur une Assistante Senior qui ne sait pas déléguer, et qui ne lui laisse faire que les petites besognes, alors cette jeune Secrétaire pourra avoir une idée négative de cette profession.
Nous pouvons souvent éviter de telles déconvenues. Autre conseil, il ne faut pas avoir de fausses idées sur le métier.
Les jeunes diplômées sont toutes attirées vers les entreprises de communication ou du secteur du luxe et de la mode.
Or, si l’on offre le choix à une Assistante Senior, elle va préférer une entreprise plus professionnelle (audit, société de conseil, directions de grandes entreprises, etc…), à une entreprise plus « fashion ».
Ne vous laissez pas éblouir par ces secteurs. Aujourd’hui, une assistante doit être curieuse, vouloir apprendre et découvrir, savoir apporter de nouvelles idées.
Elle a de plus en plus un rôle de coordinatrice et doit pouvoir le mettre en pratique dans tout type de secteur, dans tout type d’entreprise.
Laura Lanzone, Femmes et Carrières :
Dans la mesure où un jeune diplômé a peu d’expérience professionnelle, le stage d’application a beaucoup d’importance. Il doit être mis en valeur sur son CV.
A la fin du stage, l’étudiant doit faire le point sur ce qu’il a appris notamment sur les difficultés et les succès rencontrés.
L’entreprise apprécie surtout la maturité chez un stagiaire, sa capacité à prendre du recul et à s’investir. Nous tenons compte de ces qualités dans notre appréciation globale.
Un stage à l’étranger est bien évidemment très valorisant. Grâce à nos contacts avec des sociétés basées à Paris, Londres et Bruxelles, nous sommes en mesure de proposer aux étudiants des stages à la carte.
Nos relations permanentes avec des établissements scolaires (lycées qui préparent le BTS Assistant de direction/Assistant secrétaires trilingues, IPLV d’Angers, Advancia de la CCIP, Universités, etc…) nous permettent de pourvoir une dizaine de stages par mois.
Fiona Bain, TM INTERNATIONAL :
Trouver un stage à l’étranger ou même en France, n’est pas toujours chose simple. Internet facilite la tâche mais il est essentiel que les candidat(e)s fassent preuve de pro-activité et de persévérance en n’hésitant pas à relancer leur cible suite à leur envoi d’un CV.
TM International apprécie non seulement les stages effectués par les jeunes diplômé(e)s mais également la prise d’initiatives dans leur recherche.
Christine Schmidt, Ordinter :
Le stage est effectivement un moment idéal pour apprendre, pour confronter ses connaissances au sein de l’entreprise, et pour faire preuve d’un maximum d’initiatives et de curiosité.
Nos conseillers en recrutement sont donc très attentifs à ces périodes de stages ou de contrat d’alternance, qui constituent bel et bien une première expérience significative.
Evelyne Allenne, Asylen Consulting :
Il faut être exigeante dans la recherche de son stage, car dans les faits, beaucoup de stages restent très superficiels. Faites-vous conseiller par vos professeurs avant d’accepter définitivement un stage.
Fiona Bain, TM INTERNATIONAL :
Il existe toujours une véritable confusion dans la définition de niveau de langues. Souvent les candidates ne savent pas comment évaluer leur anglais.
Sont-elles bilingues ? Parlent-elles couramment ou n’ont-elles que des notions d’anglais ?
Pour les recruteurs, l’entretien téléphonique est ainsi devenu indispensable dans l’évaluation du bilinguisme. Qu’elles n’hésitent pas à nous appeler pour vérifier leur niveau !
Christine Schmidt, ORDINTER :
Maîtriser une langue étrangère est effectivement un atout indéniable, mais il faut quand même insister sur le fait que nombre de postes proposés aux assistantes ne nécessitent pas la pratique de l’anglais.
Chez Ordinter, les tests du niveau de langue n’interviennent qu’après une première phase d’entretien : ils ne sont donc pas éliminatoires.
Mais nous nous attacherons toujours à proposer aux candidates bilingues des missions où elles pourront pratiquer et améliorer leurs compétences linguistiques.
Evelyne Allenne, Asylen Consulting :
Il y a effectivement un phénomène de mode sur la pratique de l’anglais. Certaines entreprises exigent la pratique de l’anglais, pour des postes qui ne le nécessitent pas forcément.
Il reste néanmoins de nombreux postes d’assistantes intéressants à pourvoir pour des candidates non bilingues. Il faut le préciser, même si bien entendu, il est préférable de maîtriser l’anglais.