Depuis quelques mois, l’actualité de la formation professionnelle était plutôt calme.
Cependant, les habitudes s’installent dans les entreprises et les salariés sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à leur avenir professionnel, avenir qui passe souvent par quelques périodes de formation.
La formation professionnelle … rappel
Depuis 2007, la formation professionnelle a été l’objet de reformes visant à la rendre plus efficace et plus accessible. Cinq ans après, le bilan en est plutôt positif puisque les salariés sont de plus en plus nombreux à y avoir recours et les entreprises de plus en plus favorables à la formation de leurs employés. L’objectif principal de ces réformes était bien de réduire les inégalités d’accès à la formation continue et à gommer, autant que possible, les écarts entre les personnes qui avaient eu accès à une formation initiale efficace professionnellement, et les autres. La dernière réforme date de 2009 et a mis en place de nouvelles mesures de financement, la portabilité du DIF,l’ élargissement des moyens d’accéder au CIF, ainsi que de nombreuses mesures en faveur des l’orientation des jeunes et des demandeurs d’emploi.
A ce jour, la formation professionnelle s’organise en trois axes :
CIF : Le congé individuel de formation (CIF) est le droit, pour le salarié, de s'absenter de son poste de travail pour suivre une formation de son choix. Il s’adresseàtout salarié lié par un contrat de travail à son employeur, public ou privé. Ce droit s'exerce dans les mêmes conditions quelle que soit la taille de l'entreprise, sa forme juridique ou encore son secteur d'activité. Pour en bénéficier, le salarié devra justifier d'une activité de 24 mois, consécutifs ou non, en qualité de salarié, dont 12 mois d'ancienneté dans l'entreprise. Il peut bénéficier, sous certaines conditions, d'une prise en charge de sa rémunération et des frais liés au congé de la part de l'organisme paritaire collecteur agréé au titre du CIF (OPACIF) ou encore d'organismes dont la compétence est limitée à une entreprise ou un groupe d'entreprises (AGECIF).
DIF : Le droit individuel à la formation (DIF) a pour objectif de permettre à tout salarié de se constituer un crédit d'heures de formation de 20 heures par an, cumulable sur six ans dans la limite de 120 heures. L'initiative d'utiliser les droits à formation ainsi acquis appartient au salarié, mais la mise en œuvre du DIF requiert l'accord de l'employeur sur le choix de l'action de formation. La formation a lieu hors du temps de travail sauf disposition conventionnelle contraire ; elle est prise en charge par l'employeur selon des modalités particulières. Différentes formules permettent de se former tout au long de sa vie professionnelle, le DIF est donc l'un de ces dispositifs. Le salarié devient ainsi acteur de son évolution professionnelle en choisissant de développer ses compétences individuelles.
Le plan de formationest mis en place par l’entreprise. Il décrit les objectifs à atteindre par la formation, les actions à mettre en œuvre, la planification et le chiffrage. Il peut également prévoir des actions de bilans de compétences et de validation des acquis de l'expérience et proposer des formations qui participent à la lutte contre l'illettrisme. L'élaboration du plan de formation est assurée par l'employeur, après consultation des représentants du personnel. Le départ en formation du salarié dans le cadre du plan de formation est assimilé à l'exécution normale du contrat de travail : l'intéressé demeure, pendant toute la durée de la formation sous la subordination juridique de l'employeur. De ce principe, découlent les droits et devoirs du salarié pendant la formation. Le financement du plan de formation est à la charge de l'entreprise. Le plan de formation distingue 2 catégories de formation qui sont :
· les actions visant à assurer l'adaptation du salarié au poste de travail ou liées à l'évolution ou au maintien dans l'emploi dans l'entreprise,
· les actions ayant pour objet le développement des compétences des salariés.
Ce qu’en pensent les managers
Un récent sondage dont les conclusions viennent de paraître dans l’Express indique qu’en pleine période de crise, les managers misent sur la formation professionnelle pour améliorer les compétences des salariés et des nouveaux arrivants. En résumé, les entreprises interrogées estiment de plus en plus important de privilégier la formation professionnelle : elles sont 72 % à promouvoir la formation pro, alors qu’elles n’étaient que 69 % en 2011 et 50 % en 2009.
Ce sont principalement les métiers techniques qui sont poussés à se former ; et pour cause, la pénurie croissante de profils adaptés aux besoins du marché rend la formation professionnelle absolument indispensable. Une rapide remise à niveau des compétences des salariés est souvent nécessaire, plus particulièrement dans les secteurs de l'ingénierie, de la prévention-sécurité et de la métallurgie.
Il ressort également de ce sondage que malgré les difficultés financières liées à la crise, les managers n’hésitent pas à augmenter leur budget formation ; la raison en est simple : ils jugent globalement les effets des formations sélectionnées plutôt efficaces. Les outils retenus varient selon les entreprises et les profils : certains préfèrent faire appel à des prestataires extérieurs là où d’autres se sentent plus en sécurité avec des salariés de l’entreprise, plus expérimentés.
Dans tous les cas, les outils sont souvent différents d’une année sur l’autre, preuve, s’il en était besoin, que la formation professionnelle est en perpétuelle mutation et que les managers cherchent toujours les outils les plus adaptés et les plus modernes pour répondre à leurs exigences d’efficacité.