L’entrée massive des femmes sur le marché du travail est l’un des phénomènes majeurs de la seconde moitié du XXème siècle.
Toutefois, alors qu’elles présentent de meilleurs résultats scolaires que les hommes et qu’elles se lancent plus souvent dans les études supérieures, elles rencontrent plus de difficultés que les hommes face à l’emploi. Ce constat est d’autant plus significatif dans certains secteurs, comme celui de l’énergie. En effet, ce dernier affiche une réelle pénurie féminine.
Focus sur un phénomène actuel.
Lors de la formation initiale, à l’issue de la classe de seconde et à résultats scolaires identiques, l’orientation des filles et des garçons divergent nettement. En effet, une majorité des filles optent pour une formation littéraire, tandis que les garçons choisissent majoritairement la filière scientifique.
Dans le niveau supérieur, les données régionales, comme les données nationales, mettent en évidence ces mêmes différences sexuées d’orientation. Par exemple, dans les principales spécialités de l’enseignement professionnel, notamment dans le domaine de la production et en particulier celui de l’énergie, la mixité est très rarement atteinte.
D’ailleurs, outre le fait que les femmes ne sont que 15% à choisir les métiers de la production, on retrouvait en 2010 seulement 1%* d’entre elles dans la filière de l’énergie et du génie climatique.
Chiffre bien regrettable lorsqu’on prend conscience que le secteur de l’énergie s’impose comme l’un des plus grands pourvoyeurs d’emploi. En effet, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale, l’énergie est réellement au cœur des enjeux. Les recruteurs sont avant tout des grands groupes internationaux : EDF, Areva, GDF-Suez...
Quel type de métiers dans l’énergie ?
Dans les très grands groupes, l’essentiel de l’activité se situe sur les sites de production et d’exploitation (raffinerie, centrale nucléaire…), en France comme à l’étranger, à des niveaux technicien ou ingénieur. Mobilité et maîtrise de l’anglais sont donc de rigueur. C’est dans les métiers de la maintenance et de la sûreté des installations que les besoins augmentent. Avec l’ouverture récente à la concurrence du marché du gaz et de l’électricité en France, les profils commerciaux sont également recherchés.
Promouvoir l’accès des femmes aux métiers de l’énergie
Fort du constat de cette absence de mixité, l’état et la région ont décidé de s’engager aux côtés des entreprises pour favoriser l’accès des femmes aux métiers de l’énergie.
Ainsi, les entreprises du secteur prévoient concrètement, et à court terme, d’embaucher des agent(e)s techniques, des technicien(ne)s et des technicien(ne)s supérieur(e)s.
Le partenariat régional s’avère ainsi essentiel pour accroître, d’une part, la place des femmes suivant une formation continue, promouvoir progressivement l’accès à des métiers traditionnellement perçus comme « masculins » (chauffage, plomberie, climatisation et froid), remédier aux pénuries de main d’œuvre dans un secteur qui présente des besoins forts de recrutement et concrétiser les engagements en matière de développement de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.
Pour ce faire, il est indispensable de favoriser la formation des femmes de plus de 16 ans, qu’elles soient salariées ou demandeuses d’emploi. C’est le GEFEn (groupement d’Etablissements de Formation à l’Energie) qui s’en chargera. L’occasion de faire un point sur le secteur avec Denise Piau, Conseillère en Formation Continue du GEFEn.
*Source : Répartition filles-garçons dans le système éducatif francilien, MENJVA-MESR DEPP.
Pauline de Waele