Depuis le début du confinement, les entreprises recourent massivement au chômage partiel, et ce sont aujourd’hui 12 millions de salariés qui sont concernés par le dispositif.
Consciente de l’ampleur et de la gravité de la situation, Muriel Pénicaud, Ministre du travail, a très rapidement souhaité profiter de cette période si particulière pour inciter les salariés à se former :
«Former plutôt que licencier, c’est une approche qui est importante car pour les salariés en chômage partiel, c’est un moment où il ne se passe rien alors que la plupart du temps ils n’ont pas le temps d’aller en formation»
L’ambition du gouvernement était donc d’inciter la formation professionnelle des salariés en chômage partiel en :
· Simplifiant les démarches avec la signature d’une convention entre l’Etat (la Direccte) et l’entreprise
· Prenant en charge les coûts pédagogiques à 100 %
Pour autant, gagner en compétences grâce à la formation professionnelle via ce dispositif FNE -Formations renforcé - spécial COVID-19 n’est pas aussi simple que cela aurait pu l’être.
De la simplicité originelle à la complexité administrative
La promesse de simplicité s’est très rapidement révélée être trompeuse. En effet, si l’idée d’origine était de se rapprocher de la Direccte, c’est désormais les OPCO, qui gèrent ces formations. Et trouver les coordonnées de l’OPCO concerné relève déjà d’une véritable enquête policière.
Bon nombre d’organismes de formation ont souhaité s’adapter en mettant en place ce dispositif qui, au départ devait donner lieu à accord de principe en 48 heures. En l’absence de réponse dans ce délai, l’accord était réputé validé. Dans les faits, cet accord de principe n’est pas reconnu par les OPCO, qui soulignent qu’ils ne sont pas tenus par les engagements de la Direccte. Et sans accord, pas de financement. Les dossiers ont donc commencé à s’accumuler sur les bureaux des organismes de formation.
Une lourdeur administrative fatale à un grand nombre de formations
Les professionnels de la formation regrettent que la simplicité d’origine (une convention simplifiée, un devis, et un accord écrit de l’employé) ne se soit complexifiée pour des raisons, qui leur échappent. Beaucoup d’OPCO demandent des informations complémentaires, d’autres demandent aux clients de créer des espaces sur leur site Internet une semaine après la demande. Or au départ, ce dispositif devait répondre à l’urgence du moment.
« C’était une bonne idée, dommage qu’on n’ait pas réussi à la mettre en œuvre totalement et pleinement. Il faudra y penser pour l’avenir. »