Le secteur français de la grande distribution est l’un des plus compétitifs d’Europe. Selon le panorama de branche 2009 publié par la FCD, Fédération du commerce et de la distribution, il regroupe plus de 11 250 points de vente et emploie 635 800 personnes, pour un chiffre d’affaires annuel de 205 milliards d’euros. C’est un modèle qui s’exporte largement : les géants français de la distribution sont tous implantés dans d’autres pays d’Europe et souvent, sur d’autres continents.
La grande distribution ?
On appelle grande distribution l’ensemble des groupements de commerce de détail de biens de consommation. Ces groupements, de tailles diverses, possèdent une enseigne commerciale commune qui leur permet d’acheter en gros les produits proposés à la vente et de bénéficier ainsi des prix les plus compétitifs. S’opposant par essence au commerce de détail, le secteur de la grande distribution occupe une place majeure, et en constante augmentation dans le secteur économique du commerce.
Les magasins bénéficient des avantages d’un grand groupe : communication à l’échelle nationale, prix d’achat négociés au plus bas, création de marques propres à l’enseigne…
Leur implantation dans une région, dans une zone industrielle ou commerciale est favorable à son expansion économique : ils génèrent de l’activité et la tendance au regroupement des enseignes de grande distributions dans des pôles commerciaux à la périphérie des villes se généralise.
En France, l’initiateur du concept est Félix Potin, dont les magasins n’ont disparu du paysage français que très récemment, en 1996. Il a été le premier à établir les bases d’une nouvelle relation au commerce : les prix, fixes, étaient affichés dans les rayons, et les marchandises préemballées dans les usines, n’attendaient plus que la mise en rayon – alors qu’à l’époque, elles étaient emballées en boutique, par l’épicier.
Les magasins
• Hyper et supermarchés
Les hypermarchés sont, d’après les dernières données de l’INSEE, au nombre de 1669 en France fin 2009. Leur surface moyenne est d’environ 5 000 m². Ils doivent répondre à certain nombre de critères pour mériter leur appellation
• Accès en libre-service,
• Usage généralisé des chariots,
• Présence d'un parking et d'une station-service
• de 25 000 à 40 000 références produit,
• Taux de marque réduit sur tout l'assortiment
• Surface de vente minimale de 2 500 m²
Les plus célèbres d’entre eux sont : Leclerc, Carrefour, Auchan, Casino et le chiffre d’affaires des 100 plus importants s’élevait pour 2009 à près de 19,5 milliards d’euros et employait 400 000 personnes. Ce qui constitue une baisse de 3,6 % par rapport aux résultats de l’année précédente. Cette tendance devrait se stabiliser compte tenu de l’amorce de reprise de l’économie de consommation. Cette absence de vitalité profite bien entendu au secteur du hard discount qui récupère les parts de marché délaissées de la grande distribution classique.
Les supermarchés sont près de 5 fois plus nombreux que les hypermarchés (5 500 en 2008). Souvent franchisés, leur chiffre d’affaire avoisine les 65 milliards d’euros. Ils sont eux aussi soumis à une réglementation précise :
• Surface comprise entre 400 à 2 500 m²
• De 3 000 à 5 000 références
• Entrepôts intégrés aux magasins
• Magasins de proximité en centre ville
Monoprix est le meilleur exemple de « magasin populaire » à Paris. Le groupe a d’ailleurs adopté le terme de Citymarché qui résume sa philosophie de vente. La surface de ce type d’enseigne est d’environ 1 500 m² et tous les produits sont en libre service. La particularité de ces commerces est de proposer des services de proximité et de posséder des marques propres au groupe tant dans le domaine du textile, de la beauté que de la décoration. Attention : malgré la dénomination de magasin populaire, il ne s’agit en aucun cas de produits bas de gamme. Au contraire !
Commerce de proximité par excellence, les superettes détrônent peu à peu les épiceries de quartiers. Ouvertes en continu, parfois même le dimanche, elles ont de nombreux produits en rayon mais à des prix souvent bien supérieurs à ceux que l’on trouve dans des supermarchés. Parmi les services proposés, celui de la livraison à domicile recueille les suffrages de beaucoup de clients. Leur surface s’étend de 120 à 300 m² environ. Ces enseignes, telles que Huit à Huit, Proxi … font partie de la grande distribution : franchisées, elles appartiennent à de grands groupes. Leur CA est évalué à 29,2 milliards d’euros.
Les grands magasins ont un statut un peu à part dans le monde de la grande distribution, principalement parce qu’ils sont spécialisés ou associés à une image positive, celle du luxe à la française ; c’est le cas notamment des grands magasins parisiens tels que le Printemps, les Galeries Lafayette ou encore le Bon Marché. Cependant, le mode de fonctionnement est identique à celui qui régit les hypermarchés alimentaires. Le choix d’articles proposés est plus important que dans les magasins populaires et les marques diffusées plus nombreuses. Leur clientèle est exigeante et les services qui lui sont offerts doivent être à la hauteur de ses attentes. C’est pourquoi, nombreux sont ceux qui se sont dotés de services tels que coiffeurs, centre de soins, coach en image personnelle…
Des marques comme la FNAC, Décathlon, Darty, sont également des acteurs de ce domaine des grandes surfaces spécialisées. Ils possèdent une large gamme de produits, pour satisfaire tous les budgets.
• Le hard discount
Phénomène assez récent, le hard discount existe cependant depuis la fin des années 1980 en France. Ces enseignes ont connu des années de croissance ininterrompue entre 1993 et 2004 (elles totalisaient alors 13 % des part de marché du secteur). Cette croissance s’est un peu essoufflée depuis que les grandes surfaces ont réagi en proposant elles aussi, des produits à bas prix, les MDD (marques de distributeurs).
Ces MDD dont le positionnement prix et qualité répondent aux exigences du plus grand nombre ont vu leur poids dans le CA des enseignes augmenter de 2 points, à hauteur de 32 %, ce qui est considérable. Elles ont envahi l’ensemble des segments, y compris le Bio ou les produits écologiques. Elles permettent aux distributeurs classiques de concurrencer sur leur terrain les spécialistes du Hard Discount.
Cependant, leurs affaires sont florissantes : de plus en plus de ménages aux moyens modestes y font leurs courses, mais des personnes de classes aisées y font également des achats ciblés : produits de consommation courante comme le sucre, la lessive… D’ailleurs, les références produits sont limitées : environ 1 300 par magasin. Rognant sur les budgets de décoration, de publicité, de stratégie marketing, ces marques peuvent plus aisément proposer leurs produits à des prix défiant toute concurrence.