L’environnement offre un large éventail de possibilités pour qui veut mettre ses compétences techniques au profit d’une cause d’actualité.
Deux grandes filières offrent d’importants débouchés dans le secteur vert : l’eau et les déchets. Le premier représente environ 50 000 emplois en France, le deuxième presque le double. Les trois quarts des postes à pourvoir concernent des métiers de terrain, impliquant prélèvements, contrôle des installations et maintenance, mais également tri et traitement. Ainsi, l’agent de tri a pour mission d’identifier et de séparer les déchets afin de permettre leur recyclage ou leur incinération. De son côté, le technicien en traitement d’eau potable, très recherché par les distributeurs, les collectivités territoriales ou les syndicats, s’assure du bon fonctionnement de l’usine. Il recherche les éventuels pannes et s’occupe des réparations si besoin est.
Il doit donc posséder de bonnes notions, de mécanique et maîtriser le processus de traitement de l’eau, ce qui exige des connaissances en chimie et biologie.
De nouveaux métiers
Si ces deux domaines d’activité sont en plein développement, ils n’ont pas subside changement majeur ces dernières années.
En revanche, « la vraie révolution se situe dans le conseil et l’accompagnement verts. Ce sont des métiers qui ont commencé à émerger il y a environ quatre ans et qui sont rapidement montés en puissance », explique Gaël Virvoulet, administrateur de l’association France Nature Environnement (FNE). A titre d’exemple, il cite les chargés de mission en prévention des déchets, qui étaient une centaine il y a à peine deux ans, alors qu’on en recense presque un millier à l’heure actuelle.
Plus grand public, l’animateur éducateur à l’environnement et au développement durable est généralement titulaire d’un BTS, d’un DUT ou d’un brevet d’État. Il intervient par exemple dans des écoles, des associations ou des entreprises afin d’exposer les gestes simples qui contribuent à la préservation de l’environnement. « Ces métiers ne comportent pas uniquement une dimension technique : ils impliquent tous un accompagnement dans la modification des comportements. » A l’image des très recherchés conseillers énergie.
Leur rôle : proposer des solutions d’isolation, renseigner sur le chauffage solaire, mais aussi informer sur les aides financières pour encourager leurs clients à adopter un comportement responsable.
Des débouchés... mais une certaine prudence
« Les débouchés se situent plutôt à bac +5, car les postes à pourvoir exigent des capacités de réflexion, de construction d’un programme, d’audit qui peuvent être acquises au cours d’un cursus d’ingénieur ou avec un master. » Toutefois, les profils moins qualifiés ne sont pas en reste : d’après Gaël Virvoulet, sur le plan technique, les besoins sont tels que les offres de compétences ne répondent pas encore aux demandes des entreprises.
Plus nuancée, Catherine Tervaux, directrice d’une agence Menway située à Paris, tient à lancer un avertissement à qui serait tenté de s’enrôler dans la filière verte : « les métiers sont nobles et valorisants... donc très attractifs. » L’engouement pour le développement durable et la préservation de la nature est aujourd’hui tel qu’elle craint une affluence de candidats dans les années à venir, pour des postes qui ne seront peut-être pas aussi nombreux que ça. Une solution simple, selon Gaël Virvoulet, consiste pour un candidat à « savoir à l’avance quel type d’activité l’intéresse le plus, car on ne travaille pas seulement dans l’environnement : on choisit une thématique en particulier.
Préservation
... de la nature, gestion des déchets, traitement des eaux usées, sensibilisation... Les possibilités sont multiples. »
Les formations
Pour le moment, il existe bien des cursus généralistes sur l’environnement, ils se sont d’ailleurs multipliés depuis dix ans, mais rien de très spécifique : « ces métiers sont en émergence, ils ont encore à être repérés par l’Éducation nationale.»
L’avantage, c’est qu’en conséquence, les professionnels du secteur proviennent d’horizons très divers qui permettent une pluralité de points de vue, et les recruteurs restent ouverts aux profils atypiques.
Un point à ne pas négliger : les formations complémentaires. Certains métiers purement techniques n’ont rien de nouveau mais intègrent une dimension environnementale depuis peu, notamment dans le bâtiment. Par exemple, les techniciens d’installation peuvent se spécialiser dans la pose de panneaux solaires, les chefs de chantier décider de ne se consacrer qu’à des travaux éco-responsables, les commerciaux exercer dans un domaine vert...
Les réorientations en cours de carrière sont toujours possibles.
La niche des énergies renouvelables
D’après les estimations du Syndicat des énergies renouvelables (SER), l’éolien génère chaque jour 33 nouveaux emplois en Europe. Entre 2006 et 2020, ce sont 220 000 postes qui doivent être créés dans l’énergie en France, dont une grande majorité dans le solaire photovoltaïque (26%) et l’éolien (25 %). Les agro-carburants et le bois représenteront plus de 40 000 emplois chacun et le solaire thermique 32 000. « On assiste à un développement assez exceptionnel dans la production d’énergies renouvelables, et ce depuis environ deux ans et demi », constate Gaël Virvoulet.
La plupart des postes liés aux énergies propres existaient déjà et exigent simplement une adaptation, mais de nouveaux métiers sont également apparus, comme celui de diagnostiqueur. Ce professionnel doit établir un bilan lors de la vente ou de la location d’un bien immobilier (logement, local commercial, hôtel...) afin de calculer la consommation d’énergie du bâtiment.
Le diagnostic de performance énergétique est obligatoire depuis juillet 2007.
Les évolutions techniques font leur apparition si rapidement qu’il est difficile de prévoir quelles compétences seront fondamentales pour exercer une fonction dans l’environnement dans quelques années.
Une certitude cependant : les prises de conscience et les obligations légales donnent un joli coup de pouce au secteur, qui semble avoir de beaux jours devant lui.
Zoom sur le technicien en environnement
Exerçant son métier dans une collectivité locale ou une entreprise industrielle, le technicien en environnement possède des connaissances générales en biologie, chimie et sciences physiques. Il peut être amené à travailler en collaboration avec des spécialistes de chaque domaine (eau, air, sol...). Sa particularité : il est présent aussi bien sur le terrain, effectuant des prélèvements et contrôlant l’impact de l’action humaine sur l’environnement, que dans un bureau pour analyser ses résultats et mettre en place des solutions écologiques à faire respecter par la structure qui l’emploie.
La rigueur est donc de mise : le technicien en environnement doit se tenir au courant de l’évolution des lois afin de les faire appliquer.
Les formations pour accéder à ce type de postes sont nombreuses : un baccalauréat technologique ou professionnel, par exemple en sciences et techniques de laboratoire, électronique ou statistiques, peut suffire. Toutefois, pour accéder à des postes à responsabilité en tant que jeune diplômé, l’idéal est d’obtenir un BTS ou un DUT dans l’un de ces domaines.