On oppose souvent les Européens, sédentaires, aux actifs Américains, prêts à traverser le pays pour répondre à une offre d’emploi. Cette différence a semble-t-il vécu. En effet, selon une enquête* portant sur la mobilité des Français, moins de la moitié des salariés travaillent et résident aujourd’hui dans leur région d’origine.
Les Français ont la bougeotte ! Aujourd’hui, seuls 44 % des actifs travaillent dans leur région d’origine, et ils sont également 54 % à se dire prêts à quitter leur région actuelle.
Ces résultats cachent de grandes disparités selon les zones. Ainsi, l’on est bien plus attaché à sa terre au Nord, où 58 % des salariés sont nés sur place. En revanche, seuls 30 % des actifs en PACA en sont originaires. Le climat y serait-il pour quelque chose ?
La mobilité varie également en fonction des professions. Ainsi, les ingénieurs, banquiers et professionnels du marketing quittent bien plus aisément leur région d’origine que les employés de l’assistanat et de la comptabilité.
Dans une très large majorité des cas (66 %), les « exilés » ont quitté leur terre natale pour répondre à une opportunité professionnelle (41 % les concernant, 25 % pour suivre un conjoint). A noter, d’ailleurs, que la carrière est un motif de départ bien plus puissant chez les célibataires (45 %), les cadres (49 %) et les résidents d’Ile-de-France (59 %).
Plus intéressant encore, l’enquête s’est penchée sur les raisons qui pouvaient motiver certains à rester sur leurs terres natales. Résultats : 40 % expriment le souhait de rester près de leur famille et entourage, tandis que 32 % estiment qu’ils ne seront tout simplement pas plus heureux ailleurs.
Monter sur Paris : un rêve ? Pas vraiment à en croire les résultats de l’étude, qui montrent que seuls 16 % des répondants souhaitaient s’y installer. Au contraire, 80 % des Franciliens se disent prêts à quitter la ville lumières et ses banlieues pour la province. Les causes de ce désamour sont principalement la qualité de vie (85 %) et le coût exorbitant de la vie (57 %). Quitter Paris, c’est donc dans l’imaginaire francilien la promesse de vivre mieux, pour moins cher. Malgré tout, la capitale jouit encore de la concentration des activités et de son dynamisme économique ; seuls 42 % des actifs y sont originaires de l’IDF.
L’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs ! C’est en tout cas la conclusion qui s’impose à 29 % des « exilés », qui décident finalement de revenir vivre dans leur région d’origine.
* Etude menée par Page Personnel et Michael Page auprès de 6 414 répondants, entre le 27 juin et le 29 juillet 2014.