Pour la quatrième édition, Coca-Cola France et NEOPLANETE ont organisé le « prix du design durable » à Paris. Le concours avait pour but la création d’objets qui reflètent la vision du recyclage avec des emballages de produits de grande consommation. Les candidats ont encore une fois fait preuve d’ingéniosité en confectionnant des produits à la fois écologiques et esthétiques. En plus de l’heureuse gagnante, deux participantes se sont vues remettre le prix honorifique des internautes !  Recrut.com est parti à la rencontre de la lauréate 2013, Cécile Fabre, qui a réalisé à vingt-deux ans un rucher ultramoderne en hommage aux abeilles ! Dans le quinzième arrondissement de Paris, à côté des locaux de BFM/RMC (la demoiselle est très demandée !), rencontre avec une jeune française pleine de talents…

Recrut.com : Pourquoi avez-vous voulu participer au concours du design durable organisé par Coca-Cola ?

Cécile Fabre : Tout d’abord, j’ai entendu parler du concours sur le site internet de mon école et il y avait même des affiches du concours partout sur les murs, ce qui est motivant ! Mon école (une école de design à Nantes – Nantes Atlantique) est très tournée vers ce genre de concours, c’est très formateur pour les jeunes. Pour être honnête, c’est le premier concours que je passe !

En quoi consiste ce concours ?

Cécile Fabre : Le concours consistait à créer un objet esthétique avec des matériaux recyclés (emballages alimentaires, canettes, bouteilles en plastique…). Le concours était ouvert aux moins de 30 ans et il y avait au départ 65 dossiers de candidature ! Sur les 65 dossiers déposés, 10 candidatures ont été retenues. Ensuite, les 10 participants ont été coachés par l’équipe des SISMO pour peaufiner leur projet. C’est la première année que le concours se déroule de cette manière ! Leurs conseils m’ont énormément aidé et, en plus, cela a permis d’établir une égalité des chances pour les 10 candidats sélectionnés car on avait tous le même support de travail !

Comment vous est venue l’idée du rucher ?

Cécile Fabre : Tout simplement parce que c’est un sujet d’actualité ! J’ai lu un article sur les abeilles et cela m’a donné plusieurs idées. Ensuite, je suis partie à la rencontre d’apiculteurs dont j’ai trouvé le numéro dans l’annuaire. A partir de ce moment, j’ai observé les abeilles et les professionnels m’ont tous donné des conseils précieux, des échantillons, tout en me contant des anecdotes sur la vie fascinante des abeilles. J’ai vraiment pris le temps de m’intéresser à leur milieu de vie, ce qui m’a donné envie de construire une ruche qui puisse être parfaitement adaptée à leurs besoins.

Pouvez-vous nous parler concrètement de ce projet ?

Cécile Fabre : Mon rucher est composé de deux parties : le corps et la hausse.

Le corps est l’endroit où vivent les abeilles (donc le corps accueille l’essaim) et la hausse est la partie dévissable du rucher (on la met quand on veut récolter le miel). La hausse transparente et dévissable du rucher permet d’observer la vie des abeilles en toute sécurité, chose qui n’est pas possible dans les milieux ruraux où les abeilles sont confinées ! En ce qui concerne la pratique de la récolte du miel,  l’apiculteur actionne un chasse-abeille la veille de la miellée (les abeilles vont donc se réfugier dans le corps du rucher) et le lendemain, l’apiculteur peut récolter le miel ! 

Avez-vous eu besoin de main d’œuvre pour ce projet ou avez-vous tout fabriqué vous-même ?

Cécile Fabre : J’ai demandé beaucoup de conseils aux apiculteurs mais dans la pratique, j’ai réalisé ce projet toute seule ! En réalité, je n’étais pas partie pour gagner, je voulais absolument faire un projet qui me ressemble.

Combien de temps vous a été nécessaire pour la réalisation du rucher ?

Cécile Fabre : En ce qui concerne l’idée du projet, j’ai eu du mal car j’avais beaucoup d’idées en tête et ce n’est pas évident de mettre tout ça en forme ! La réalisation de l’idée finale s’est faite deux jours avant la clôture des candidatures !

Lors du concours, avez-vous découvert des projets qui vous ont inspiré personnellement ?

Cécile Fabre : Tous les projets du design durable étaient passionnants ! C’est ce qu’il y a de bien dans ce concours, toutes les réalisations étaient ingénieuses dans des domaines totalement différents. D’ailleurs, j’avais pensé à l’idée du composteur et du pot de fleur, lesquels j’ai trouvé parfaitement réalisé lors du concours !

Que ressentez-vous après avoir gagné ce concours ?

Cécile Fabre : je ne réalise pas encore. Je ne suis pas toujours très à l’aise en public, surtout que je pensais pas du tout gagner au départ ! Evidemment, on a tous passé le concours pour gagner, mais je ne pensais pas avoir cette chance. Je suis vraiment très émue !

Depuis la remise du prix, est-ce que vous vous consacrez au développement de ce projet ?

Cécile Fabre: Non, c’est encore un peu tôt (les résultats ont été dévoilés le 24 juin dernier !). De plus je vais travailler tout l’été ! Cela n’empêche que j’ai d’ores et déjà pris rendez-vous avec l’équipe des SISMO pour l’industrialisation du rucher. Par la suite, il faudra donc trouver une ou plusieurs entreprises qui soient intéressées pour commercialiser le produit. Pour cela, le carnet d’adresses de l’équipe des SISMO sera le bienvenu ! À l’heure actuelle, on ne voit pas les ruchers car ils sont cachés sur les toits et il n’y a pas de lien entre les abeilles et les citoyens, quel dommage !

Le mot de la fin, que pouvez-vous nous dire sur cette expérience ? 

Cécile Fabre : Je suis très contente de vivre cette expérience ! Je me sens bien encadrée, je sais où je vais, je sais le chemin que mon projet va prendre et c’est super car il y a un vrai suivi après la remise du prix. Je ne me sens pas lâchée en pleine nature et c’est rassurant !

Florine Prévot