C’est la grande nouveauté de ce début mars : la prime d’activité. Présentée l’été dernier par le gouvernement Valls et effective dès le 1er janvier 2016, elle vise à aider les revenus les plus modestes, tout en rendant l’emploi plus intéressant que n’importe quel système d’aide. C’est donc la fin du mythe du chômeur volontaire, dont le retour à l’emploi baisserait son pouvoir d’achat.
On fait le point !
La prime d’activité vise à remplacer deux aides actuellement disponibles : la PPE (prime pour l’emploi) et le RSA (revenu de solidarité active). Les faiblesses de ces dernières étaient depuis longtemps pointées du doigt : versement avec un an de décalage pour la PPE, formulaire de demande hautement complexe pour le RSA… Résultat, on estime que seul un tiers des possibles bénéficiaires jouissait effectivement de ces aides.
Cette nouvelle prime poursuit le même objectif, qui est de venir en aide aux travailleurs pauvres. De quoi mettre fin à quelques perversions du système, qui rendait parfois le chômage financièrement plus avantageux qu’un emploi faiblement rémunéré.
Le montant de la prime n’a pas encore été précisé, mais les premières rumeurs évoquent un montant maximal compris entre 215 et 250 euros. Le gouvernement a d’ailleurs d’ores et déjà prévenu que certains actifs toucheront moins d’argent qu’avec l’ancien système. Les grands « gagnants » de la réforme seront les travailleurs touchant 80% du SMIC (soit environ 960 euros mensuels).
On estime à cinq millions le nombre de personnes concernées par cette nouvelle aide, qui vise principalement les salariés touchant entre 0,5 et 1,2 fois le SMIC (c’est-à-dire entre 570 et 1 400 euros net par mois).
La grande nouveauté concerne les jeunes. Bien surreprésentés chez les chômeurs et les personnes en situation de pauvreté, ils ne pouvaient prétendre au RSA Activité. Désormais, les actifs de 18 à 25 ans pourront bénéficier de cette prime d’activité, et cela même s’ils ne sont pas à un plein temps.
Attention : bien que versée à titre individuel, la prime sera calculée en prenant en compte la situation du foyer. Autrement dit, il faudra préciser les revenus de votre conjoint, le nombre d’enfants à charge, etc.
D’où les variations suivantes concernant les seuils d’éligibilité :
- 1 400 euros (1,2 SMIC) pour un célibataire sans enfant
- 2 200 euros pour une personne seule ou un couple mono-actif avec un enfant à charge
- 2 900 euros pour un couple actif avec un enfant à charge
Si le jeune actif vit encore chez ses parents, seuls les foyers aux revenus modestes pourront prétendre à la prime.
Le versement de la prime d’activité ne sera pas automatique ; celle-ci devra faire l’objet d’une demande. La procédure de demande sera cependant grandement simplifiée, afin de ne pas reproduire les erreurs du RSA.
La prime sera versée mensuellement et les réexaminée trimestriellement.