Le magazine

Voir le dernier numéro




Rechercher un article

Dans le titreDans le texteTout

Le contrat de génération : Une voie qui a de l’avenir ?

15/11/2013

Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte lecture tranquille

Depuis peu, il existe un nouveau dispositif dans le domaine de l’emploi : le contrat de Génération qui implique un senior en fin d’activité et un jeune qui est là pour apprendre. Mis en place par le gouvernement Ayrault, ce dernier prend peu à peu place sur le marché de l’emploi en France. Concrètement, le gouvernement verse une aide aux employeurs pour une durée de 3 ans, de plein droit aux entreprises de moins de 50 salariés (ou appartenant à un groupe de moins de 50 salariés), et après conclusion d'un accord collectif pour les entreprises employant entre 50 et 300 salariés. Les entreprises de plus de 300 salariés (ou appartenant à un groupe de plus de 300 salariés) sont exclues du dispositif d'aide.

Le contrat de génération favorise d’une part l’accès à un emploi durable au jeune, et d’autre part, le maintien en emploi du senior avant son départ de la retraite. Il offre également l’avantage non négligeable du transfert des compétences et du savoir-faire, ce qui évite à l’entreprise de perdre des éléments précieux. À la rédaction, nous avons eu l’opportunité d’interroger Emmanuel Guirand, Responsable des Ressources Humaines du groupe Serfim (Holding dans l’environnement et les travaux publics) et Jean Perier, futur retraité. Rencontre avec ces deux personnalités pour faire le point sur ce nouveau dispositif.

Quels sont les avantages du contrat de génération ?

E. Guirand : Pour l’employeur, le plus gros avantage est de voir s’opérer au sein de son entreprise une transmission du savoir-faire, des expériences et des compétences entre le futur retraité et le jeune qui vient d’arriver.

J.Perier : C’est très positif, surtout vis-à-vis du senior, car le jeune le remplace dès son départ à la retraite !

Concrètement, comment s’est traduite la mise en place de ce type de contrat ?

E.Guirand : En tant qu’entreprise appartenant à un groupe de plus de 300 salariés nous sommes soumis à l’obligation de conclure un accord ou un plan d’actions avant le 30/09 mais nous ne bénéficions pas de primes de l’Etat lorsque nous formalisons un contrat. Toutefois, lorsque la visite du Ministre du Travail, de l’Emploi, des Relations Professionnelles et du Dialogue Social, Monsieur Michel SAPIN, s’est profilée, c’est tout naturellement que nous avons mis en place ce type de contrat. En effet, celui-ci correspondait à une pratique déjà ancienne chez SERDEX et dans le groupe SERFIM.

On parle de la possibilité d’aménagement des conditions de travail pour les seniors, est-ce votre cas ? 

J. Perier : Absolument ! Et de toute façon, c’est inévitable. Vous savez, à 55-60 ans, on a plus la même énergie qu’à 20 ans. C’est pour cela qu’en tant que futur retraité, on est affecté à des postes moins pénibles, on est libéré de certaines obligations, et du coup on a du temps pour former le jeune que l’on encadre.

Dans quelles conditions le binôme s’est-il formé ? A-t-il fallu embaucher quelqu’un ?

E.Guirand : Le jeune qui travaille avec monsieur Perier était déjà chez nous en tant qu’apprenti en alternance et il attend d’avoir son diplôme pour travailler à temps plein chez nous. Le binôme était donc évident, le jeune avait besoin de bénéficier de l’expérience et du savoir-faire que seul le senior peut lui apporter. On est très attaché à nos méthodes de travail et on préfère que les compétences soient transmises par quelqu’un qui connait l’entreprise, quelqu’un sur le terrain qui peut apprendre au jeune tout ce dont il a besoin.

Combien de personnes sont concernées par le contrat de génération dans votre entreprise ?

E. Guirand : Potentiellement cela concerne approximativement entre 50 et 60 jeunes et donc seniors chez Serfim (près de 1400 salariés à fin 2012).

Jouez-vous un rôle de tuteur pour le jeune ?

J.Perier : Bien sur ! Dans le cadre de son contrat, il a déjà un tuteur et je ne me substitue pas à lui. Mais c’est indispensable pour moi de lui transmettre ma propre expérience. En tant que senior, on ne peut pas se permettre de faire les choses à moitié car c’est le jeune qui fera bientôt notre travail. En plus, cela valorise le travail des seniors et montre au jeune le comportement à adopter dans l’entreprise. En tant que senior, il faut avoir l’envie de donner et être pédagogue pour former les jeunes de demain.

Quelle est la durée de votre contrat de génération ?

J.Perier : La durée du contrat est de 10 mois pour mon cas (de février à déc. 2013)

Qui a été à l’initiative du contrat de génération ?

E. Guirand : La visite de Michel Sapin a été un vrai moteur pour nous ! Nous avons eu des échanges avec le Direction Régionale de l’Emploi et le cabinet du Ministre pour définir une formalisation du contrat. Le plus important pour nous était que le senior et le jeune soient totalement impliqués dans la démarche.

Quels sont les inconvénients de ce type de contrat ? Quelles modifications pourrait-on apporter ?

J.Perier : Il n’y en a pas ! C’est ce qu’il y a de bien dans ce contrat, il n’y a pas de mauvais côtés. Le jeune travaille quand il n’a pas cours, il n’y a pas de contrainte et le senior peut déléguer les tâches les moins faciles au jeune. Comme cela a été dit, on pratiquait déjà ce genre de binôme auparavant, sauf que cela ne faisait pas partie d’un contrat.

Quelle est la différence entre les anciens accords seniors obligatoire depuis 2010 et les contrats de génération mis en place récemment ?

E.Guirand : Concrètement, les accords seniors avaient pour but unique d’accompagner les seniors jusqu'à la retraite. On s’est rendu compte que quand les retraités partent de l’entreprise, il y a un grand vide, et on ne veut pas que les compétences et savoir-faire des anciens disparaissent aussi avec eux. Aujourd’hui, le contrat de génération permet pour le senior de donner du sens à sa fin de carrière pour le jeune de favoriser l’intégration et pour l’entreprise de conserver les compétences acquises. C’est don un contrat Gagnant / Gagnant / Gagnant !

       

Les derniers articles

  • Origine et nationalité : facteurs de discrimination en entreprise ?
  • Les langues étrangères sont-elles en voies de disparition en France ?
  • L'épanouissement personnel dans son job
  • Journée mondiale de l’égalité des chances le 5 décembre
  • L'emploi et la formation dans la propreté.
  •  

     









    isefac_ok-1.jpglogo_110x70pixels.jpgeuromaster.jpgsncf.jpg


    © 2024 Recrut.com