La légère stagnation du mois de décembre (+0,2%) aura été de courte durée. Pôle Emploi a recensé à la fin janvier 43 900 demandeurs d'emploi (sans activité) supplémentaires, dont 21 100 en raison d'un «effet statistique» dû à une réforme des radiations, portant leur nombre à 3 169 300 (+1,4% sur un mois, +10,7% sur un an), a annoncé mardi le ministère du Travail. Un chiffre jamais atteint depuis juillet 1997. A ce rythme, le record de janvier 1997 (3 195 500 inscrits) pourrait être dépassé dans deux mois.
Cette forte hausse est due en partie à des changements de pratiques des radiations administratives début janvier. Celles-ci ont désormais lieu au moment de lanotification.
Seule mini-surprise, la confirmation de la baisse sur un an des inscriptions suite à un licenciement économique (- 8,8 %) qui ne représentent toujours que 2,6 % des entrées, alors que la liste des plans sociaux s'allonge chaque jour. Hormis en 2009, année noire sur le front du chômage, jamais une hausse n'a été aussi exponentielle sur une si brève période.
Face à ces chiffres moroses, l'exécutif s’engage à essayer de limiter l'hémorragie, grâce à l'injection massive d'emplois subventionnés dans l'économie: un demi-million de contrats aidés, 100.000 emplois d'avenir pour les jeunes sans qualification, quelques dizaines de milliers de contrats de génération… Michel Sapin a martelé sur Canal + qu'inverser la courbe du chômage avant la fin 2013 était toujours l'objectif du gouvernement, «quand nous disons que, d'ici la fin de l'année, il est possible, pas seulement souhaitable, ce n’est pas seulement un vœu, d'inverser la courbe du chômage, c'est parce que nous savons que les politiques porteront progressivement leur fruit».