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La santé : des recrutements en hypertension

14/05/2008

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Le secteur de la santé est de ces secteurs en forte tension en termes de recrutement. Avec le départ à la retraite des babys boomers, devenus les papys boomers, le problème n’est pas en passe d’être résorbé…

La santé va mal ?

Et son personnel ?

Sabrina, infirmière dans un grand hôpital parisien depuis 7 ans, nous conte les raisons pour lesquelles elle a choisi cette profession et nous confie son opinion sur la situation actuelle du ; secteur de la santé.

Anonyme Sabrina, pour damer le pion au sacro-saint devoir de réserve des fonctionnaires.

Pourquoi avoir choisi le métier d’infirmière ?

Sabrina : Probablement est-ce la une question d’empathie… J’avais besoin de me sentir professionnellement utile d’un point de vue humain… Les infirmières ont pour mission de prendre soin des malades, d’apaiser leurs maux, de les rassurer, leur redonner espoir. C’est un métier difficile mais tellement riche d’humanité !

Quelle est votre spécialisation ?

Je ne suis pas spécialisée. Je travaille au SICS, le Service infirmier de compensation et de suppléance.

Ce service a été crée à la suite du passage aux 35 heures du secteur hospitalier. Il est destiné a assurer la continuité des soins par la formation d’un personnel polyvalent, amené à compléter les effectifs dans les différents services.

C’est une sorte de dispositif d’intérim, interne a l’hôpital. Je suis donc amenée a travailler dans tout type de service : médecine interne, neurochirurgie, psychiatrie, pédiatrie…

La polyvalence m’offre la possibilité d’acquérir un maximum de techniques. J’apprends en permanence. La routine ne fait pas partie de mon quotidien…

Au lycée, je me suis orientée dans un cursus spécialise en chimie.

J’ai ensuite enchaîné avec un BTS. Puis, j’ai multiplie les petits boulots, avant d’intégrer la pharmacie centrale des hôpitaux.

Un beau jour, je me suis décidée a faire ce que j’avais réellement envie de faire, a savoir travailler a aider les autres. Je me suis donc inscrite en école d’infirmière.

Quelles qualités pensez-vous être indispensables pour exercer le métier d’infirmière ?

Il est indispensable pour un infirmier d’être dévoué a ses patients. C’est du domaine du truisme, mais il ne faut pas être avare quand on exerce une profession qui a à voir avec le don de soi... Je dirais également qu’il faut avoir de la patience.

Il faut toujours savoir rester patient avec les patients… Il faut garder a l’esprit que la souffrance peut parfois rendre agressif, voire carrément fou…

Il faut avoir un caractère bien trempé, avoir le cœur bien accroché, car nous sommes confrontés a de dures réalités.

Les visions atroces font partie de notre quotidien. Ce n’est pas un métier pour petites natures ! Et de ce fait, il nécessite des qualités certaines de résilience. Cela dit, au quotidien, petit a petit, l’on finit par apprendre a maitriser son empathie.

Enfin, ce métier commande de ne pas être apathique, quand être d’un naturel sympathique peut par contre aider…

L’une des missions d’un infirmier est d’égayer un peu la vie de ses patients, de leur apporter de la chaleur humaine.

La routine vous désensibilise-t-elle ?

Pas vraiment... Il m’arrive de rentrer chez moi déprimée…

Nous sommes en contact permanent avec la détresse et la souffrance des patients...

Avec le temps, je me suis endurcie mais on ne peut se blinder au point de devenir totalement indifférent à la souffrance d’autrui, à moins, à mon sens, de ne pas être fait pour exercer cette profession…

Personnellement, j’essaye de cloisonner… Mais quand le chagrin monte trop brutalement en moi, j’en parle. Il est indispensable d’évacuer la tristesse, sous peine qu’elle finisse par vous ronger.

Sur le terrain, je me concentre sur l’action. Je pense à mes gestes techniques. Je me fais également un devoir, malgré tout, de travailler dans la bonne humeur et de la communiquer aux patients.

Cela dit, le métier d’infirmier réserve également son lot de joie. Le réconfort apporté aux patients, le sentiment de leur être utile, et la reconnaissance qu’ils nous témoignent contribuent a palier a la dureté du métier.

Qu’est-ce que vous détestez dans votre profession ?

La paperasse ! Mais elle est indispensable car nous exerçons un métier à risques. Il faut être minutieux, rigoureux, assurer un suivi efficace, pour optimiser la sécurité des patients dans leur traitement médical.

Vu de l’intérieur, comment se porte le secteur hospitalier ?

Assez mal… Notre charge de travail est énorme et les effectifs ne sont pas assez conséquents.

Il faudrait plus de personnel. C’est le remède ! Cela nous permettrait de faire plus de relationnel avec les patients, d’être plus a leur écoute.

Les soins techniques sont prioritaires, mais la communication l’est tout autant. Nous sommes presses au quotidien par le manque de temps. Cela entraine une carence au niveau de la gestion humaine des patients. C’est très regrettable à mon sens.

Les 35 heures sont-elles, à votre sens, une aberration dans le secteur hospitalier ?

Les 35 heures ont un impact positif pour tout le personnel soignant en activité.

Nous avons plus de plages de repos. Le repos est indispensable pour rester performant et efficace, surtout dans un métier énergie phage. Par contre, les recrutements supplémentaires, qui, à l’origine étaient la raison d’être du passage aux 35 heures, n’ont pas suivi.

Nous sommes en manque criant de personnel... Avis a vos lecteurs et lectrices : nous avons besoin de bras dans le secteur hospitalier !

Comment vous voyez-vous évoluer dans votre profession dans les années à venir ?

A plus ou moins court terme, j’aimerais travailler en salle de réveil, assister les anesthésistes et, d’ici une dizaine d’années, m’inscrire a l’école des cadres.

J’aime mon métier, mais pas au point de me satisfaire de ma rémunération…

Je touche 1 600 euros net par mois en travaillant un week-end sur deux… Nous travaillons beaucoup plus qu’avant et avons plus de responsabilités.

Il y a de nouvelles compétences inscrites dans le dernier décret de compétences infirmières qui date de 2002. Il serait grand temps de revaloriser la profession d’infirmier du point de vue pécuniaire…

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