L'émergence des nouvelles technologies a conduit à un effacement progressif des frontières entre privé et professionnel. La relation devient presque charnelle avec la présence permanente à ses côtés d'un smartphone professionnel.
Parmi les entreprises ayant obtenu le label « Top Employeurs » à travers le monde, la plupart conviennent aujourd'hui qu'un salarié heureux de travailler est aussi un salarié qui profite de son temps libre.
C'est aujourd'hui l'entreprise qui pose les limites pour le bien-être de ses collaborateurs : réunions exclusivement entre 9 heures et 17 heures, break obligatoire entre midi et deux pour pouvoir pratiquer une activité physique, encouragement à éteindre son smartphone professionnel pendant les week-ends...
Et pour encourager la prise de distance avec les outils numériques et réhabiliter la rencontre et le dialogue direct, Canon a par exemple instauré une journée trimestrielle sans emails.
Toutefois, ne soyons pas naïfs, les nouvelles technologies rendent poreuse la frontière entre vie professionnelle et personnelle quoi qu'il en soit. Aussi certaines entreprises permettent aujourd'hui à leurs collaborateurs d'utiliser leurs ressources pour leurs usages personnels : consultation d'Internet au bureau, mais aussi acceptation de la livraison de colis sur leur lieu de travail, et offres de services à la personne.
Si les conciergeries d'entreprise se sont fortement développées, c'est aussi parce qu'elles correspondent à des attentes, pas forcément pour retenir indéfiniment les collaborateurs sur leur lieu de travail.
La motivation au travail sort aussi renforcée par une meilleure prise en compte des aspirations de chacun. L'américain Dan Pink, spécialiste des questions de motivation et des RH, démontre avec brio que les récompenses traditionnelles et en particulier l'argent ne sont que partiellement efficaces. A la carotte et au bâton, il est désormais préférable de préférer l'autonomie, maîtrise et pertinence.
Exemple ? Google dont les salariés consacrent 20 % de leur temps à des projets « personnels » au sein de l'entreprise. Ces 20 % ont donné naissance à quelques-unes de ses meilleures innovations de Google ces dernières années.
Le bien-être au travail n'est pas une formule creuse de consultant. La crise d'identité et de confiance des RH, la difficulté des entreprises à fidéliser, même en période de crise, doivent nous pousser à réinventer notre engagement mutuel.