La conjoncture économique actuelle entraine irrémédiablement une perception dégradée du marché de l’emploi de la part des français. Ainsi, seulement 20% des étudiants sont confiants, 17% pour les salariés du privé, 13% pour les salariés du public et 9% pour les demandeurs d’emploi. Toutefois, malgré cette morosité ambiante, l’intérim semble tirer son épingle du jeu. En effet, il reste toujours identifié comme une solution pragmatique d’accès rapide à l’emploi et d’acquisition de compétences professionnelles. Regards croisés sur l’intérim en France et en Europe.
Une étude est effectuée tous les ans par l’observatoire des métiers de l’emploi, sur l’initiative du Prisme (professionnels de l’intérim, services et métiers de l’emploi). La thématique tourne autour de la vision de l’intérim en France et en Europe. Chaque année, un accent particulier est mis sur trois pays : la Suède, la Belgique et le Portugal en 2013. Pour l’élaboration de cette enquête 2013, les analystes ont sélectionné un échantillon représentatif de 1 000 intérimaires, mais ils ont également questionné des salariés du public et du privé, des demandeurs d’emploi, des étudiants et des salariés des trois pays européens. Cette étude incontournable nous a donné des pistes de réflexion pour l’élaboration de cet article.
Portrait des intérimaires en 2012
D’où viennent les intérimaires ?
Une grande majorité des personnes qui entrent dans l’intérim étaient sans emploi, tandis que 28% sont étudiants et 12% sont en poste. Dans le détail, on observe une diversité des parcours avant l’entrée en intérim :
- 45% des personnes interrogées ont déjà eu une expérience de CDI
- 42% ont déjà été employés en CDD
- 34% n’ont jamais eu d’expérience ni en CDD ni en CDI.
Quelles sont les motivations initiales ?
Dans un contexte de crise économique, les intérimaires ont adopté à 78% un comportement pragmatique, c’est-à-dire qu’ils voient ce type d’emploi comme une transition efficace vers un emploi durable. Puis vient la logique de formation évoquée par 32% des personnes (acquérir une première expérience professionnelle), suivi de l’insertion (15%) et d’une logique individuelle pour 16% d’entre eux (souplesse du rythme de travail).
Quel est le parcours professionnel des intérimaires ?
En mars 2012, 100% des personnes interrogées étaient en intérim. Un an plus tard, on constate que 42% d’entre elles sont toujours dans ce type d’emploi, 11% sont en CDI, 8% en CDD, 25% sont au chômage avec indemnité, 7% sont chômeurs sans indemnité, 1% sont stagiaires et 1% inactifs.
Globalement par rapport à 2012, les chiffres se sont dégradés : 67% des personnes interrogées l’année passée étaient en situation d’emploi, contre 61% aujourd’hui.
Quel profil intérimaire se démarque particulièrement ?
On retrouve surtout des salariés en intérim de 50 ans et plus, dans la catégorie des ouvriers qualifiés.
Quel est le temps passé en intérim en moyenne ?
41% des gens ont passé en moyenne 9 mois et plus en intérim. Ceux qui ont la plus forte densité d’emploi sont les hommes entre 30 et 49 ans, ayant un profil d’ouvrier qualifié.
Pauline de Waele