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L'intérim, un tremplin vers l'emploi

05/01/2004

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De plus en plus de jeunes diplômés se tournent vers l’intérim pour trouver leur premier emploi. Les opportunités de missions sont variées et les recrutements plus réactifs. En adoptant vous aussi la stratégie de l’intérim, vous vous donnerez les moyens d’acquérir l’expérience professionnelle recherchée par les entreprises. Solution pour se faire connaître et reconnaître par un éventuel futur employeur, le travail temporaire permettra également à certains de se faire une idée plus précise de leur orientation de carrière. Alors, n’hésitez pas à pousser la porte des agences les plus proches de chez vous !

Si, en France, environ 80% des salariés du secteur marchand (tous les salariés sauf les agents de l’Etat et collectivités locales) sont en CDI, d’autres formes d’emploi, telles l’intérim, se sont développées pour répondre aux besoins des entreprises.

« Pour un grand nombre d’entreprises, l’intérim est d’abord une solution adaptée aux circonstances : il offre la souplesse et la flexibilité qui leur permet de pallier le manque de visibilité de leur activité.

En effet, la plupart des entreprises utilisent l’intérim pour faire face rapidement à un surcroît d’activité ou pour répondre au pied levé à une absence inopinée.

Mais de plus en plus d’entreprises reconnaissent ajouter à ces missions classiques, une mission de « veille-compétences » dans la perspective d’embauches éventuelles », remarque un responsable du FAF.TT (Fonds d’Assurance Formation du Travail Temporaire).

Un marché qui se renforce depuis 10 ans

En dépit du ralentissement de son taux de croissance amorcé en mars 2001, l’intérim continue de s’imposer.

En 2002, deux millions de personnes en France ont effectué au moins une mission d’intérim au cours de l’année.

En volume de travail, et selon la définition du MES-DARES des équivalents emplois temps plein*, ce nombre équivaut à 570 067 salariés intérimaires, soit 2,1% de la population active.

Si ce nombre s’élevait à 602 464 salariés en 2001 (soit l’équivalent de l’industrie automobile et des activités immobilières) et à 604 335 salariés en 2000 (année record), la baisse sensible de 5,4% de l’emploi intérimaire survenue en 2002 s’explique déjà par la faiblesse du taux de croissance : l’augmentation du PIB n’a pas dépassé 1,2% sur l’année. Elle est également imputable à un processus de désindustrialisation.

En effet, en 2002, 90 200 emplois ont été supprimés dans l’industrie, soit une diminution de 2,2% de ces effectifs employés sur un an. Or, près de la moitié de l’activité de l’intérim dépend des secteurs industriels.

En dépit du recul enregistré depuis 2001, l’observation des chiffres sur les dix dernières années montre que la place occupée par l’intérim s’est renforcée : le nombre de salariés intérimaires en équivalent emplois temps plein a doublé en 10 ans.

* Les équivalents emplois temps plein sont calculés par le MES-DARES en fonction des jours travaillés (et non des heures).

Les secteurs les plus porteurs

L’ensemble des secteurs économiques est concerné mais la dynamique de tertiarisation de l’emploi intérimaire s’est confirmée en 2002. Ainsi, 34,3% des intérimaires ont été délégués dans le secteur tertiaire en 2002, contre 32,7% en 2001.

Cette part croissante des activités tertiaires s'explique par l'augmentation des activités de services dans l'économie. Elle s’est opérée au détriment de l'industrie, secteur traditionnellement le plus friand d’intérimaires.

Le poids de l’emploi industriel dans l’intérim est en effet passé sous la barre des 50%, pour la première fois en 2002, pour atteindre 48,1%.

La part relative du secteur du bâtiment et des travaux publics est, elle, restée stable par rapport aux deux années précédentes : elle a représenté, en 2002, 17% de l’ensemble des intérimaires.

De façon plus générale, travail temporaire est synonyme de grand vivier d'emplois, avec des missions de plus en plus diversifiées en terme des compétences recherchées.

De plus en plus de jeunes

L’âge moyen des intérimaires est de 29 ans, 36 % ont moins de 25 ans (les moins de 25 ans ne représentent, en revanche, qu’environ 8 % de la population active salariée) et 12 % seulement plus de 45 ans (source DARES-SETT).

Les jeunes (moins de 25 ans) sont nombreux à se tourner vers l’intérim : s’ils représentaient 7,7% de la population salariée en 2002, ils totalisaient en revanche 36,1%  en équivalent emplois temps plein de l’ensemble des intérimaires.

Catégories socioprofessionnelles

L’un des lieux communs qui circulent à tort sur l’intérim, selon lequel le secteur ne proposerait que des emplois peu ou non qualifiés, n’a plus lieu d’être. Selon des sources MES-DARES, un processus d’élévation du niveau moyen des intérimaires est en œuvre.

La part de toutes les catégories socioprofessionnelles dans l’intérim a progressé entre 1999 et 2002, au détriment de la catégorie des ouvriers non qualifiés dont la part est passée de 46,1% en 1999 à 42,8% en 2002.

Sur cette même période, la part des ouvriers qualifiés s’est accrue de 0,8 point, celles des employés, des professions intermédiaires et des cadres ont augmenté respectivement de 0,9,1,1 et 0,6 point.

Si l’on se penche sur la répartition des jeunes intérimaires par catégorie socioprofessionnelle, les moins de 25 ans représentaient, l’année dernière, 25,3% des cadres intérimaires (contre 24 % en 2001), 31% des professions intermédiaires, 42% des employés, 29,1%  des ouvriers qualifiés et 42,7% des ouvriers non qualifiés.

Plus particulièrement encore en Ile-de-France et en Rhône-Alpes, les professionnels interrogés s’accordent à constater que l’intérim, depuis deux ou trois ans, attire des jeunes de plus en plus diplômés.

Première recherche d’emploi ? Arrêtez de vous focaliser sur l’obtention d’un CDI !

« Il faut savoir oublier les idées reçues sur la recherche d’un premier emploi. L’intérim permet aussi de se construire une expérience professionnelle », insiste René Ramos, co-fondateur d’Ar-Men, agence de travail temporaire parisienne.

La démarche de l’intérim est de plus en plus fréquemment adoptée par les jeunes diplômés, plus souvent par choix que par contrainte. Les raisons qui les motivent s’articulent autour d’une dimension pratique et stratégique.

La dimension pratique

Premier avantage, l’intérim vous permettra de trouver un emploi plus rapidement que par le biais d’un recrutement classique. Et rien ne vous empêche de rechercher parallèlement un poste en CDI.

La durée moyenne des missions étant de deux semaines, vous aurez le temps, entre deux missions, de vous rendre à vos entretiens de motivation. Il vaut mieux cumuler les missions que d’avoir des “ trous ” sur son CV.

La dimension stratégique

La motivation suivante s’inscrit davantage dans une démarche volontariste. La dimension formatrice de l’intérim est encore un atout supplémentaire de ce type d’expérience.

Le travail temporaire est, à la fois, synonyme de qualification et de moyen d’acquérir l’expérience professionnelle recherchée par les entreprises.

Pour un intérimaire de moins de 25 ans sur trois, l’intérim est la solution qui lui permet d’acquérir une première expérience professionnelle.

• Moteur d’intégration professionnelle

De plus en plus de jeunes intègrent le marché de l’emploi grâce à l’intérim. Ainsi, selon l’enquête FPETT (Fonds Professionnel pour l’Emploi dans le Travail Temporaire) / CSA datée d’octobre 2002, pour près de 4 intérimaires sur 10 (39 %), une mission d’intérim a été leur premier emploi.

Et le fait que les moins de 25 ans représentent 36,1 % de la population des intérimaires mais seulement 7,7 % de la population active salariée montre clairement combien l’intérim joue un rôle majeur dans leur insertion professionnelle.

Opportunité donc d’obtenir son premier emploi mais aussi le suivant !

Car le travail temporaire représente à la fois le moyen d’acquérir une qualification mais aussi l’expérience professionnelle recherchée par les entreprises, critère important pour obtenir un CDI.

La succession de missions et les actions de formation proposées par le secteur vous permettront de vous perfectionner et/ou d’élargir votre champ de compétences.

Et plus vous vous perfectionnerez, plus vous élargirez votre champ de compétences, plus votre candidature séduira les recruteurs. Dans le contexte actuel d’une conjoncture économique plus tendue, avec un volume de demandes d’emploi supérieur à l’offre, ce facteur n’est pas à ignorer.

Par conséquent, l’intérim est une des solutions qui permet de se faire connaître et reconnaître par un éventuel futur employeur.

• Un tremplin pour décrocher un CDI

Ainsi, comme 91 % des intérimaires interrogés dans l’enquête FPETT (Fonds Professionnel pour l’Emploi dans le Travail Temporaire) / CSA datée d’octobre 2002, vous pouvez considérer l’intérim comme utile pour retrouver un emploi permanent.

Il n’est pas rare, en effet, que des jeunes décrochent leur premier contrat professionnel au sein de l’entreprise où ils ont effectué leur mission d’intérim. Pour un tiers des intérimaires, le travail temporaire constituerait un sas d’accès à l’emploi en CDD ou en CDI.

Le pourcentage  d’intégration en CDD ou en CDI est particulièrement élevé pour les jeunes diplômés et peut même atteindre les 70% dans des secteurs très spécialisés.

Car l’attitude des entreprises vis-à-vis des jeunes intérimaires s’est, elle aussi, modifiée à la faveur de ces derniers dont le passage en entreprise est reconnu comme une véritable première expérience, voire comme une période d’essai pouvant aboutir sur un CDI. 77 % des entreprises déclare recruter des intérimaires en CDI.

« Les entreprises sont sensibles aux collaborateurs qui s’engagent en intérim :  c’est la preuve d’une grande facilité d’intégration, qualité très recherchée. Beaucoup concrétisent cette collaboration par une intégration en CDI », confie René Ramos.

• Pour savoir où vous allez et pourquoi

De plus en plus fréquemment, le travail temporaire est également, pour les jeunes diplômés, un bon moyen pour confirmer ou infirmer leur choix d’orientation professionnelle, pour découvrir la taille de structure ou l’environnement les plus adaptés à leur personnalité. Trop de jeunes se précipitent vers un secteur réputé porteur sans réfléchir et sont finalement déçus.

Votre interlocuteur privilégié : l’agence d’intérim

Le secteur d'activité de l'intérim était représenté, en France, en 2002, par 950 entreprises qui s’appuient sur un réseau de 5 500 agences.

Grâce à leur répartition sur l’ensemble de l’Hexagone et à leur connaissance du tissu industriel et économique local, les entreprises de travail temporaire (ETT) sont idéalement placées pour favoriser localement la rencontre entre l’offre et la demande.

Elles s’avèrent un observatoire idéal pour identifier les pénuries d’emploi ou recenser les métiers émergeants. Plus que de simples “ fournisseurs de main d’œuvre ”, elles disposent d’un réel savoir-faire en matière de gestion prévisionnelle des emplois et de conseil en ressources humaines.

Elles permettent d’accéder à un large choix de postes et de missions et créent des opportunités d’emploi.

La relation avec l’ETT

L’enquête “ Provenance, devenir et regard des intérimaires sur l’intérim ” conduite en 2000 par le CSA à la demande du SETT (Syndicat des Entreprises de Travail Temporaire) a montré qu’une grande majorité (67 %) des intérimaires qui travaillaient plus de sept mois sur une année étaient en relation avec une seule agence. 84 % d’entre eux s’estimaient satisfaits, voire très satisfaits, des relations entretenues avec leur agence.

L’agence de travail temporaire aide à la gestion des carrières, son rôle étant de vous apporter un enchaînement de missions aussi régulier que possible.

Ce rôle peut aller très loin : ainsi certaines ETT ont-elles mis en place des entretiens individuels d’évaluation afin de mieux connaître l’évolution des souhaits de leurs intérimaires.

Elles sont aussi de plus en plus nombreuses à proposer des formations pour renforcer “ l’employabilité ” de leurs intérimaires. Et la profession est unanime : les publics peu ou pas qualifiés sont les premiers à en bénéficier. Dans certains cas, la relation avec l’agence se substitue presque totalement à celle qu’entretient un salarié en CDI avec son employeur.

Liberté de choix pour certains profils et certains métiers

En dépit de la remontée du chômage, ceux qui ont des qualifications très pointues restent libres dans le choix de leurs missions ; à tel point que certains intérimaires n’hésitent pas à adopter des comportements stratégiques face aux agences de travail temporaire et à négocier leur salaire.

Parallèlement, quelle que soit la conjoncture, on rencontre toujours des pénuries de recrutement pour certains profils ou certains métiers sur lesquels on rencontre des tensions.

Les infirmiers/ères, à titre d’exemple, sont aujourd’hui suffisamment en position de force pour choisir jusqu’au service dans lequel ils/elles/ veulent travailler.

Enfin, n’oublions pas l’évolution démographique. Selon un scénario bâti par l’APEC, une pénurie de main d’œuvre est à prévoir dès 2004 en raison du départ à la retraite de la génération du baby-boom et de l'arrivée sur le marché du travail de jeunes diplômés de classes d'âge moins nombreuses.

En janvier 2002, l'APEC estimait notamment qu’entre 2002 et 2010 il manquerait en France quelques 440 000 cadres (secteur privé et public) soit un déficit de 40 000 cadres par an. Ce déficit en forces humaines devrait concerner chaque catégorie socioprofessionnelle.

Et stimuler fortement l’intérim. Et placer la balle dans le camp des intérimaires.

Baisse des périodes d’inactivité

Les intérimaires travaillent en moyenne six mois dans l'année. Selon l’enquête “ Provenance, devenir et regard des intérimaires sur l’intérim ” , 31 % d’entre eux ont travaillé dix mois ou plus dans l'année, dont 18 % sans interruption.

En 2000, chaque intérimaire a effectué, en moyenne, six missions. En fait, le nombre de missions effectuées varie fortement selon les personnes. Un quart des intérimaires ont effectué une seule mission alors qu’à l’opposé un cinquième en ont effectué plus de dix.

Aujourd’hui, il est devenu plus facile d’enchaîner mission sur mission, la tendance étant en effet à la baisse des périodes d’inactivité. En effet, seuls 32% des intérimaires ont connu au cours des douze derniers mois des périodes sans mission, alors qu’ils voulaient travailler en intérim ; ils étaient 59% cinq ans plus tôt.

En 2000, sur un flux de près de deux millions d’intérimaires sur l’année, une moyenne annuelle de 300 000 seulement se sont inscrits à l’ANPE à l’issue de leur mission (7%).

Les intérimaires sont ainsi quatre fois moins nombreux que les salariés qui terminent un CDD à s’inscrire au chômage.

Ils ont l’avantage d’être épaulés par leur agence d’intérim qui, satisfaite et en confiance, leur trouvera une autre mission ou une formation courte afin de lui permettre d’être opérationnel sur un autre type de mission.

Une expérience bien vécue

L’enquête FPETT (Fonds Professionnel pour l’Emploi dans le Travail Temporaire) / CSA datée d’octobre 2002 révèle que 91% des intérimaires estimaient leur passage par l’intérim utile pour trouver un emploi. A cet avantage s’ajoute également tout un ensemble de bénéfices personnels.

Ainsi 87 % considéraient que le travail temporaire leur avait permis d’améliorer leurs capacités d’adaptation, 84% leur connaissance de l’entreprise et 82% d’accroître leur expérience professionnelle. 81 % avaient gagné en autonomie et 76% en sens des responsabilités (voir graphique).

Nombreux sont les a priori négatifs qui circulent à propos de l'intérim. Ces idées reçues n’ont plus lieu d’être. Le travail temporaire a évolué.

Aujourd’hui, avec une protection plus forte des intérimaires, il est parvenu à un juste équilibre entre souplesse de l’emploi et sécurité des salariés.

La consolidation du statut social de l’intérimaire, désormais équivalent à celui d’un salarié embauché en CDI, s’est poursuivie au cours de l’année 2002 et de nouvelles garanties ont été mises en place en matière de santé et sécurité au travail, travail de nuit et de régime de prévoyance.

Déjà en 2000, les résultats de l’enquête “ Provenance, devenir et regard des intérimaires sur l’intérim ” soulignaient que 63 % des intérimaires jugeaient leur situation meilleure, en matière de rémunération, que celle des CDD et 53 % estimaient qu'ils disposaient d'autant, voire de plus d'avantages sociaux, que les CDI ou les CDD.

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