Le thème de l’enseignement des langues en France est au cœur des débats. En février 2012, Luc Chatel dévoilait ses propositions pour l’apprentissage des langues à l’école dès le plus jeune âge et tout au long de la vie.
La politique internationale menée par l’ensemble du globe implique une pratique de plus en plus courante d’une ou de plusieurs langues étrangères. Une occasion de faire un point sur les différentes branches d’enseignement de ce secteur en France.
L’enseignement au primaire, collège et lycée
La pratique d’une première langue débute dès l’école élémentaire de nos jours, et ce, de manière de plus en plus précoce. En effet, si tous les enfants des classes de CE2, CM1 et CM2 suivent des cours de langue, cet enseignement s’étend peu à peu aux classes de CP et CE1. A leur entrée au collège, les élèves poursuivent leur apprentissage avant de débuter une seconde langue vivante en classe de 4e.
Le lycée connaît plusieurs changements: depuis la rentrée 2010, tous les élèves de seconde générale doivent étudier deux langues étrangères alors qu’auparavant ce n’était qu’une option. En outre, tous les lycées doivent instaurer un partenariat avec un établissement étranger. Il s'agit ainsi de développer les séjours linguistiques et de permettre aux élèves d'échanger avec un correspondant. Les méthodes pédagogiques évoluent également : l’enseignement se fait désormais par groupe de compétences, c’est-à-dire par niveau et non plus par classe. Enfin, on donne à tous les lycéens la possibilité d’étudier une troisième langue.
La formation initiale
L’enseignement secondaire
Université : la filière LEA
L’enseignement des langues étrangères peut se poursuivre ensuite dans l’enseignement supérieur en France. Les universités, en premier lieu, proposent des formations spécifiques : c’est notamment le programme appelé LEA, langues étrangères appliquées. Il est présent dans 51 universités, ce qui représente environ 36 000 étudiants
Cette filière est composée des formations de deuxième et troisième cycle universitaires, de niveau Bac+3 et bac+5. Elle inclut l’étude d’au moins deux langues étrangères et des matières d’application. Ces dernières varient en fonction des universités françaises mais on retrouve en règle générale l’économie, le droit du travail, des affaires.., l’étude de l’histoire et des civilisations des langues étudiées, de la communication, de l’informatique, de la comptabilité, du management et des statistiques. Ce cursus comprend une licence et plusieurs masters, ainsi que la possibilité de partir pendant un semestre ou une année entière dans une université partenaire en licence 3 ou master. Ces échanges se font grâce aux programmes Erasmus (pour l’Union Européenne), CREPUG (pour le Québec), IDEP (pour les Etats-Unis), ou grâce à d’autres accords internationaux.
Cette filière présente l’avantage de se baser sur la professionnalisation des étudiants en visant le monde de l’entreprise. Elle les prépare à une vaste gamme de métiers, allant de la traduction au marketing en passant pas le tourisme ou même l’aide humanitaire. Une étude de l’APEC a indiqué qu’un tiers des étudiants diplômés de LEA trouvait leur premier emploi dans le commerce ou le marketing, 25% dans la communication et 10% dans le tourisme.
Université : filière LLCE
La filière LLCE (langues, littérature et civilisation étrangères), qui s’adresse plus spécialement aux passionnés de littérature, mène notamment aux concours du CAPES. Elle s’apparente à des études de lettres, mais dans une langue étrangère. Au programme figurent la grammaire, l’expression écrite et orale, le vocabulaire, la compréhension, la linguistique, la phonétique, la littérature, l’histoire...
A l’issue de ce cursus, il apparaît que les langues qui offrent le plus de postes sont l’anglais en tête de liste (900 postes en 2010), puis l’espagnol (315 postes en 2010) et enfin l’allemand (125 postes en 2010).
Les écoles de traduction-interprétation
En France, il existe une dizaine d’écoles de traduction et d’interprétation, privées ou publiques, qui forment aux métiers de traducteur technique, d’interprète et de spécialiste du commerce international. Un excellent niveau en langues est exigé.
On distingue parmi toutes ces écoles :
- L’ESIT (Ecole supérieure d’interprètes et de traducteurs) : elle dispense plusieurs filières accessibles sous certaines conditions. La section interprétation est ainsi ouverte aux étudiants titulaires d’une licence qui ont passé 12 mois consécutifs à l’étranger et maîtrisent parfaitement 2 ou 3 langues. La section traduction est quant à elle accessible aux détenteurs d’une licence et à ceux qui maîtrisent deux langues étrangères.
- L’ISIT(Institut de management et de communication interculturels) : Rattaché à l’institut catholique de Paris, il propose une formation en 5 ans intitulée « communication interculturelle et traduction » destinée aux bachelier sur tests, un cursus juridique appliqué à l’international et une filière interprète de conférence (accessible en première année aux titulaires d’une licence).
- L’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales) : elle est la grande école des langues rares. Elle forme des fonctionnaires, des traducteurs, des interprèteset des spécialistes des relations internationales dans plus de 70 langues. En 1er cycle, l’institut délivre en 2 ou 3 ans un diplôme unilingue de langue et civilisation orientales (DULCO) dispensé en une cinquantaine de langues. La sélection s’effectue sur titre pour les bacheliers. Ensuite, il existe de nombreux bac+5.
La formation professionnelle
Centres de formation privés
En France, de nombreux organismes dispensent des cours de langue étrangère. Un programme a même été mis en place, intitulé « Leonardo da Vinci ». Il s’adresse à un public en formation professionnelle initiale de statut scolaire ou apprenti jusqu’au niveau baccalauréat et aux personnes disponibles sur le marché de l’emploi (demandeurs d’emploi, salariés, stagiaires de la formation professionnelle). Les élèves peuvent effectuer un stage pratique dans une entreprise européenne, entre 3 semaines à 9 mois, dans le but d’améliorer leur insertion et leur employabilité.
Business talk France, LGS Formation, Paris Corporate Language Center, inligua, Wall Street Institue …sont quelques uns de ces centres de formation privés.
Pauline de Waele