Comme chaque année depuis maintenant cinq ans, le CIDJ (Centre d’Information et de Documentation Jeunesse) publie son panorama exhaustif des secteurs qui recruteront en 2017. Cette étude précise -qui donnera prochainement lieu à la publication d’un Guide- a déjà permis de souligner l’émergence de l’ESS (économie sociale et solidaire) comme un secteur de poids dans l’emploi en France, qui reste pourtant méconnu des candidats.
Pour les conseillers du CIDJ, le constat est sans appel : les candidats ont encore bien du mal à définir l’ESS, et n’y pensent donc pas spontanément à l’heure de s’orienter. Pourtant, de par son inclinaison sociale et non-commerciale, le secteur est à même de répondre à la crise de sens qu’expriment de nombreux actifs –même très jeunes. Ces derniers ont assimilés les difficultés économiques comme un état durable et relativisent donc grandement la place du travail dans leur vie.
Pour ces candidats à la reconversion, l’ESS offre d’innombrables possibilités « Le secteur a été épargné par la crise », explique Sébastien Darrigrand, délégué général de l’UDES (union des employeurs de l'économie sociale et solidaire). « Si l’emploi a gagné 7 % dans le domaine privé, il a bondi de 26 % dans l’ESS. » Autre signe encourageant : la pyramide des âges. « Les actifs de l’ESS ont des carrière longues, beaucoup d’ancienneté » ; quelques 700 000 départs à la retraite sont à prévoir d’ici 2025, et même 112 000 rien qu’en 2017.
L’ESS reste cependant dure à définir en raison de la disparité des entités et profession qu’elle renferme. SCOPS, associations, PME (qui constituent 80 % du secteur) et grosses entreprises s’y côtoient avec des modes de fonctionnement et des attentes de recrutement différents. Au-delà ça, la force de l’ESS réside dans la variété des emplois qu’elle propose et la rende accessible à tous les profils et niveaux de diplôme. Parmi les professions aux plus gros potentiels d’embauche, le CIDJ cite les acteurs de l’action sociale (éducateurs, notamment), les aides à domicile, les professionnels de la santé (aides-soignants, infirmiers, médecins salariés), des banques coopératives et de l’informatique.
L’ESS en chiffres> 2, 39 millions de salariés, soit plus de 10 % de l’emploi en France (et 13 % de l’emploi privé). > 202 700 établissements, tout statut confondu. > 75 % des actifs du secteur (soit 1,8 millions de personnes) travaillent au sein d’une association. > Malgré une pyramide des âges traduisant clairement un vieillissement des actifs, les jeunes représentent 18 % des effectifs. |