Une étude récente de Ipsos/AJE sur les métiers porteurs d’emploi a suscité un dialogue édifiant lors du colloque annuel de l’AJE (Association Jeunesse Entreprises) qui s’est déroulé le 20 octobre dernier à Paris.
La constatation initiale était celle du fossé profond entre les aspirations des jeunes en matière d’emploi et les attentes des entreprises. D’après les entrepreneurs, le frein principal à l’accès des jeunes à certaines professions tient à la mauvaise image qu’ils en ont (pour 31 % des entrepreneurs interrogés), la méconnaissance des métiers porteurs ou les mauvaises conditions de travail qui y sont associées.
D’après les jeunes, les facteurs susceptibles de les détourner d’un métier sont : une rémunération jugée trop faible, un manque d’intérêt personnel pour le métier, le manque de perspectives d’évolution de carrière. Sont citées en fin de liste, des conditions de travail pénibles.
Suite à ce dialogue croisé, l’association Jeunesse et Entreprises a lancé un débat entre jeunes et entrepreneurs afin de proposer des solutions concrètes pour remédier à cette méconnaissance. Comment déclancher l’intérêt des jeunes vers des métiers porteurs méconnus d’eux ?
Résultats du sondage effectué auprès de jeunes lycéens, en classes de 1ère, en BTS ou en CFA :
Pour 86 % des jeunes interrogés, un métier porteur d’emploi est un métier qui offre des débouchés, 73 % d’entre eux répondent à la question en définissant le terme comme : un métier d’avenir. En effet, beaucoup de cursus appréciés des jeunes n’offrent que peu de débouchés et les passerelles entre formation et emplois potentiels sont trop méconnues. Les étudiants sont moins sensibles à la sécurité de l’emploi et davantage à la mobilité, espérant pouvoir réaliser une partie de leur carrière à l’étranger.
A la question : « Quels sont les métiers qui sont porteurs d’emploi ? », les jeunes répondent :
• Le BTP, le génie civil et l’urbanisme à 54{%
• Les services à la personne 53 %
• Le secteur de l’eau, des déchets et de l’environnement 53 %
• L’énergie, l’électricité 51 %
• La santé, les sciences humaines 49 %
• Les secteurs du tourisme, de la restauration et de l’hôtellerie 47 %
• L’informatique 46 %
• La banque 39 %
• La communication et l’audiovisuel 36 %
• Le service public et l’administration terminent la liste avec 19 %
Et leurs centres d’intérêt ne sont pas toujours en adéquation avec ce qu’ils pensent être des métiers porteurs d’emploi.
L’exemple le plus parlant est celui du BTP ou du secteur de l’environnement – partie : traitement des déchets, secteurs qui ne présentent de l’intérêt que pour 7 et 9 % des jeunes interrogés.
Les entrepreneurs constatent également que le secteur de l’industrie peine à recruter.
Les raisons évoquées sont que ce secteur est méconnu et qu’il fait parfois peur aux jeunes qui hésitent à se lancer dans un monde qu’ils ne connaissent pas. Les jeunes ignorent les changements importants qu’a connu le secteur ainsi que les nouvelles techniques de travail ;il parait donc urgent, aux yeux des entrepreneurs de revaloriser l’image du secteur pour y attirer de nouveaux talents.
Pour cela, les entreprises doivent bien saisir les opportunités que peuvent leur offrir ces jeunes, curieux et dynamiques. Pour ces derniers, les choix sont nombreux et les entreprises doivent donc se vendre auprès d’eux, en communiquant davantage sur leur secteur et les possibilités de carrière. Reste à inventer des outils de communication efficaces ou à utiliser différemment les médias, l’écrit et les formidables ressources offertes par Internet.
Les entrepreneurs comme les spécialistes de la communication sont d’accord : « il est indispensable d’apprendre aux jeunes à rechercher des informations sur Internet.
Notamment par le biais des blogs, des forums qui sont de bons canaux de diffusion de témoignages. »
Le mot de la fin se décline en quatre conseils :
• Jeunes, renseignez-vous !
• Enseignants : faites connaître les métiers
• Entrepreneurs : vendez vos métiers
• Médias : véhiculez de l’optimisme