A l’issue de ses troisièmes assises de l’apprentissage, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris a publié le résultat d’une enquête comparative menée auprès de 3 pays européens, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. L’objectif était de faire apparaître les perceptions et les pratiques propres à ces trois pays dans le domaine de la formation par le biais de l’apprentissage.
Un jugement globalement positif
Les entreprises des trois pays plébiscitent à plus de 95 % l’apprentissage comme le meilleur moyen de former les jeunes ; cependant, la mise en place de ce système diffère d’un pays à l’autre : 60 % des entreprises allemandes déclarent y avoir recours contre seulement 33 % des entreprises françaises et 30 % des entreprises anglaises.
90 % des entreprises françaises, anglaises et allemandes interrogées considèrent que l’apprentissage est le mode de formation le plus apte à développer l’autonomie chez les jeunes ; il favorise à la fois implication et prise de responsabilité.
Ils sont aussi nombreux à penser qu’il s’agit du dispositif de formation le plus efficace pour l’insertion professionnelle des jeunes et celui qui offre les meilleures chances d’obtenir un emploi.
80 % pensent que l’apprentissage présente les meilleures chances d’obtenir un diplôme de bon niveau et 85 % réfutent l’idée que ce type de formation serait faite pour les jeunes en échec scolaire.
Quelques nuances cependant
Si les entreprises des trois pays pensent que l’apprentissage est une solution efficace, les anglais et les français considèrent qu’un effort doit être mené pour développer l’apprentissage pour des formations supérieures, alors que seules 55 % des entreprises allemandes soutiennent cette idée.
Ces derniers pensent que l’apprentissage est une voie de formation qui serait plutôt réservée aux métiers d’ouvriers et d’employés.
Les recruteurs anglais et allemands se déclarent globalement satisfaits de la solution d’apprentissage, à 95 % et 84 %.
Les français, plus critiques, sont 29 % à se déclarer insatisfaits par l’organisation du dispositif de ce mode de formation.
Développer l’apprentissage
Pour les français et les anglais, la priorité est l’amélioration de l’image de l’apprentissage : principalement auprès du grand public, les jeunes et leurs familles, qui considèrent encore que ce mode de formation ne concerne que des professions de second choix ainsi qu’auprès de certaines entreprises qui préfèrent embaucher des diplômés issus de filières classiques.
Pour les allemands, la priorité est de simplifier les formalités administratives afin qu’un plus grand nombre d’entreprises puissent bénéficier de la présence d’apprentis au sein de leurs équipes ; mais également de faciliter le système de financement de l’apprentissage.
Mobilité
Un dernier résultat paradoxal : 80 % des recruteurs des 3 pays estiment que la mobilité est très utile au futur parcours professionnel des apprentis. Mais en réalité, moins de 5 % des entreprises envoient des apprentis à l’étranger.
Et l’accueil des apprentis étrangers reste faible, principalement en France avec seulement 1,7% d’apprentis étrangers au sein de nos entreprises nationales. Les anglais et les, allemands sont un peu plus accueillants puisque leurs taux sont respectivement de 5 et 6 %.
En France, l’apprentissage est l’objet de beaucoup d’attentions ; de plus en plus d’entreprises y ont recours et l’année 2009 devrait voir le nombre d’apprentis augmenter de façon significative.