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L'alternance, ça balance !

03/07/2006

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 Les études en alternance vous tentent mais vous vous posez encore de nombreuses questions ?

Ils ont entre 19 et 25 ans et ils ont sauté le pas. Leurs témoignages et leurs conseils vous aideront à faire les bons choix et à tenir le cap.

Sandra, 22 ans, en première année de BTS NRC

 Après un BEP de secrétariat, un bac STT commerce et un début de première année en fac de droit, je me suis tournée vers un BTS NRC en alternance.

Si j'avais choisi de suivre ce cursus en formation initiale, j'aurais abordé le marché du travail avec un diplôme mais sans réelle expérience professionnelle, ce qui rebute la plupart des entreprises.

Mon amie Sarah (voir témoignage en page 8) m'avait parlé du BTS NRC. Nous sommes allées sur deux ou trois salons et avons discuté sur place avec différents représentants de centres de formation pour finalement en présélectionner trois.

Des rendez-vous ont été pris dans leurs locaux et nous avons passé les tests requis pour être acceptées.

Le fait de nous rendre sur place nous a permis de juger d'un certain nombre d'éléments importants (vétusté de certains locaux, capacité d'écoute des responsables plus ou moins aléatoire et j'en passe…) et c'est tout naturellement que nous avons finalement choisi de nous inscrire dans le même CFA.

Les cours commençaient fin octobre. Comme je n'avais pas encore trouvé d'entreprise d'accueil, je suis entrée dans une classe passerelle de dix élèves.

Passerelle » parce que sans contrat d'apprentissage signé avec une entreprise, rien n'est joué.

Et « passerelle » parce que le CFA nous encadre formidablement bien pour faire en sorte que nous trouvions un employeur dans le délai maximum imparti de deux mois.

Ainsi, une semaine sur deux est consacrée aux cours et, l'autre semaine, à la recherche d'entreprise. Je pouvais prospecter de l'école qui mettait des ordinateurs et des téléphones à notre disposition pour démarcher les sociétés.

Des conseillers formateurs m'ont fait passer des simulations d'entretiens, m'ont aidée à rédiger mon CV et des lettres de motivation.

Ils ont même démarché des entreprises pour savoir si elles acceptaient des apprentis, passant jusqu'à cent coups de téléphone par jour ! J'ai pu passer cinq entretiens par semaine par ce biais.

Je me suis également rendue sur des salons, j'ai consulté Internet et l'ANPE. J'ai aussi tenté des candidatures spontanées en allant directement rencontrer des entreprises, sans les prévenir.

J'ai reçu deux réponses positives, l'une d'une société que j'avais démarchée moi-même et l'autre d'une entreprise que j'avais rencontrée grâce au CFA.

J'ai choisi la deuxième parce qu'il s'agissait d'une structure plus importante et qu'elle m'offrait la possibilité de rester après mon BTS si je leur convenais et si je le souhaitais.

Bien sûr, en alternance, la principale difficulté est le rythme soutenu qui m'oblige à travailler le week-end pour réviser pour les trois heures de devoir sur table que je passe chaque semaine où je suis en formation.

Tout cela ne me laisse pas beaucoup de temps pour sortir ! Nous devons également rendre, à la fin de l'année, un projet sur notre expérience dans l'entreprise.

On nous a prévenu au CFA qu'on allait sans doute perdre quelques kilos en cours d'année !

 Myriam, 19 ans, en première année de BEP vente action marchande

J'ai fait deux 4e et deux 2de. N'aimant pas tellement l'école, j'ai opté pour un BEP vente action marchande en alternance.

Je trouvais intéressant le principe de travailler  et de gagner un peu d'argent  tout en continuant mes études.

L'entreprise qui m'a acceptée en contrat d'apprentissage est une grande surface. Ma sœur, qui avait travaillé dans cette société, m'a aidée à y entrer.

Je travaille au rayon des jouets. Je suis bien intégrée. Mon maître d'apprentissage, le chef de rayon, m'encadre et me forme bien. Lorsque je suis avec des clients, il m'accompagne parfois et j'apprends beaucoup de choses.

J'ai éprouvé quelques difficultés au début de mon contrat, car je ne m'étais jamais frottée au monde du travail.

J'ai dû apprendre à travailler en équipe et à prendre des initiatives. Apprendre mon métier en somme.

Je conseillerais aux jeunes qui envisagent de choisir l'alternance de trouver la formation et le métier qui leur plaisent vraiment.

Pour réussir, il faut selon moi être motivé et savoir dans quoi on se lance. Il ne faut également pas baisser les bras face à certains refus, persévérer dans ses recherches.

Arun, 21 ans, en première année de BTS NRC

Après avoir obtenu un bac ES, j'ai passé deux ans en fac de droit. La réforme LMD (Licence Master Doctorat) m'a découragée : je ne me voyais pas continuer à faire du droit, une formation trop théorique pour moi, pendant cinq ans.

Je me suis donc tournée vers l'alternance pour son côté pratique.

On m'avait conseillée de me rendre au salon de l'alternance où j'ai laissé mes coordonnées à de nombreux centres de formation.

J'ai passé les tests de deux d'entre eux et ai choisi celui qui offrait le meilleur encadrement et la meilleure aide pour la recherche d'entreprise.

Cette étape de la prospection est très difficile. Je me suis heurtée à de nombreux refus. Certains employeurs ne sont pas très au fait des conditions de l'alternance.

Il faut en tout cas bien choisir son entreprise, ne pas s'engager pour deux ans n'importe où et n'accepter qu'un poste qui implique un travail qui correspond vraiment à sa formation, même si l'on est pris dans une course contre la montre.

J'ai finalement trouvé ce qu'il me fallait, tout se passe très bien et je suis en plein dans mon métier, en adéquation avec mon programme de BTS.

Si on gère bien son temps, il n'est pas trop difficile de concilier formation et vie professionnelle.

Quand on est en entreprise, il ne faut pas oublier la formation pour autant et ne pas hésiter à utiliser son temps libre pour avancer sur les devoirs demandés au CFA.

Mickaël, 19 ans, en CAP de fleuriste

 Je connais bien l'alternance. J'ai déjà un BEP métiers de la mode et un CAP tapissier décorateur et je prépare cette année un CAP fleuriste.

Aimant tout ce qui touche à l'art, je souhaiterais, une fois mon CAP de fleuriste en poche, organiser des mariages de A à Z, ce que je fais déjà pour des particuliers.

Je souhaite avant tout être reconnu pour ce que j'aime faire. Mais on ne sait jamais ce que la vie nous réserve : il y a deux ans, je ne me serais jamais imaginé dans une école de fleuriste !

J'ai trouvé mon école sur un salon des métiers d'art à Amiens, dont je suis originaire. Je l'ai choisie pour son bon niveau et sa réputation et parce qu'elle proposait une formation en accéléré, ce qui me convenait parfaitement.

L'alternance m'a toujours attiré : j'avais très envie d'entrer dans la vie active. Je ne supporte pas de rester assis. J'ai constamment besoin de faire quelque chose de mes mains, de créer.

Pour trouver une entreprise, j'ai contacté tous les fleuristes de Paris en leur envoyant mon CV, une lettre de motivation et des extraits de mon book.

Je me suis heurté à des réticences de la part de certains employeurs à cause de la couleur de ma peau.

Mais j'ai finalement trouvé un magasin près de chez moi où je suis très bien. J'ai une grande soif d'apprendre.

Mes employeurs sont contents de moi ; ils me font confiance et me laissent carte blanche sur beaucoup de choses, ce qui est très important pour moi.

Entre l'école, le magasin et les loisirs, il est très difficile de tenir le rythme. Physiquement ça va, mais, psychologiquement, c'est très dur.

Il faut savoir gérer son temps. Tout est une question d'organisation.

Sarah, 23 ans, en première année de BTS NRC

Mon bac STT ACC (Action Communication Commerciale) en poche, j'ai commencé un BTS communication des entreprises en continu.

Cela ne m'a pas plu. Je souhaitais gagner un peu d'argent. Ma sœur avait également suivi une formation en alternance.

La recherche d'entreprise n'est pas évidente : il y a celles qui pensent qu'un contrat d'apprentissage va leur compliquer la vie, celles qui ont vécu de mauvaises expériences avec des apprentis et celles… qui viennent juste d'en embaucher un !

Il faut vraiment être motivé et ne pas se décourager. C'est difficile, même si, comme Sandra et moi, on a la chance d'être dans un CFA qui vous épaule vraiment bien.

Outre les candidatures spontanées sur Internet, les contacts avec l'ANPE et les salons, j'ai fait du porte-à-porte dans une grande zone industrielle.

Et cela a marché : c'est par ce biais que j'ai pu trouver une entreprise.

Au début, cela a été assez difficile et j'ai eu du mal à m'adapter : mon entreprise n'avait pas de service commercial.

Je faisais un peu tout et j'occupais plutôt un poste d'assistante du P. d-g. Heureusement, mon professeur principal est venu rencontrer mon tuteur, en l'occurrence le P.d-g (comme il le fait pour tous les apprentis pendant la période d'essai) pour s'assurer que ce que j'y faisais était bien en adéquation avec mon BTS. Depuis, tout va beaucoup mieux.

Le rythme est très soutenu et il va devenir de plus en plus difficile ! Les formateurs nous avaient prévenus. Ce qui me motive, c'est notamment d'obtenir un diplôme à bac + 2.

Benjamin, 24 ans, en première année de BTS Informatique de gestion

 J'ai tenté pendant quatre ans de passer un deug MIAS (Mathématiques, Informatique et Applications aux Sciences).

J'avais au départ pensé à un BTS en formation initiale mais je me suis dit que cela ne me conviendrait pas, d'autant plus que le BTS véhiculait à mes yeux une image assez péjorative.

Pour ne rien arranger, le centre de formation auquel je m'étais adressé n'avait pas bonne réputation, j'ai donc laissé tomber cette idée de formation.

Après une année passée à travailler en intérim, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas rester comme cela, avec seulement le bac en poche.

Pour payer mon loyer (je suis en colocation), j'ai pensé à l'alternance. Sans cette solution, je n'aurais jamais pu continuer mes études.

Je travaille également le soir et le week-end comme agent de sécurité et entraîneur de handball, ce qui me permet de réviser mes cours.

De toutes façons, je n'ai pas trop de difficultés à étudier l'informatique grâce à ce que j'ai déjà appris à l'université. Seuls le français, le droit et l'économie sont des matières nouvelles pour moi.

Quand on est en entreprise, réviser une heure en rentrant le soir chez soi, c'est une habitude à prendre.

Mon centre de formation, flambant neuf, m'a plu car j'ai besoin de travailler dans un cadre agréable.

Cela me change des préfabriqués de l'université. Je n'y avais pas pensé au début mais j'apprécie aussi mon CFA parce qu'il n'est pas situé trop loin de chez moi.

Les formateurs s'occupent aussi bien de nous. Cela change de la fac où je n'étais qu'un numéro.

J'ai trouvé mon entreprise moi-même. J'ai carrément pris des tas de coordonnées d'entreprises dans les pages jaunes et je les appelées. J'y suis aussi allé au culot.

Pour l'instant, le rythme soutenu me convient. Les horaires de l'école m'ont posé des soucis pour mes activités extrascolaires mais je me suis arrangé.

A mon avis, le rythme sera plus difficile à suivre au moment de la soutenance du projet.

Mon tuteur est très motivant. Il n'attend pas de moi les mêmes résultats qu'un employé. Il m'aide, il essaie de m'apprendre des choses, il me donne différentes tâches à accomplir.

Nadine, 25 ans, en première année de BP de fleuriste

 Après un CAP de charpente, j'ai passé un an dans une école d'art. J'ai aussi été animatrice dans différents centres de vacances et pour des classes transplantées.

Après avoir apprécié le métier de fleuriste en l'exerçant comme job d'appoint de 1998 à 2004, j'ai décidé de préparer un CAP en alternance pour ne pas perdre mon indépendance financière.

J'ai démarché les trois plus grands centres de formation d'Ile-de-France mais l'un d'entre eux m'a paru, durant les portes ouvertes, particulièrement accueillant.

C'est donc lui que j'ai choisi d'autant plus qu'il m'avait été recommandé par mes patrons.

En CAP, j'ai trouvé une première entreprise assez rapidement, quelques jours avant de partir en vacances. Mais je me suis rendu compte que je ne m'entendais pas avec mon patron.

J'ai donc décidé de quitter cette entreprise. J'ai téléphoné à tous les fleuristes de Paris.

Finalement, une fille de ma classe a décidé d'arrêter sa formation et j'ai pris sa place dans son magasin.

Il faut accorder de l'importance au choix de son entreprise d'accueil. C'est vraiment là qu'on peut acquérir ou non les clés du métier.

Il faut aussi prendre contact avec des patrons très tôt dans l'année et ne pas hésiter à effectuer des stages gratuits dans des boutiques.

Le CAP m'a tellement plu que j'ai décidé de préparer un BP. Avec l'alternance, j'ai obtenu ce que je désirais : acquérir les bases techniques et créatives de mon métier et les clés pour ouvrir un jour, comme je le souhaite, mon propre magasin.

Je déconseillerais aux plus jeunes de choisir l'apprentissage « faute de mieux ». On peut être dégoûté d'un métier si l'on n'est pas mûr pour le monde du travail.

Il faut aussi être conscient que le métier de fleuriste ne consiste pas seulement à confectionner de jolis bouquets.

On travaille dans le froid, les mains dans l'eau, et sans compter ses heures. C'est un métier très dur mais magnifique !

Rogerio, 21 ans, en première année de BTS NRC

« Après mon bac ES, je suis parti pendant un an et demi en Angleterre pour suivre une formation de business risk management.

En rentrant, je ne savais pas du tout ce que je voulais faire. Des amis m'avaient inscrit dans un CFA pour faire un BTS en commerce international.

Mais cette section a fermé et j'ai entendu parler du BTS NRC. Je devais être en alternance à la direction internationale de Total, où travaille mon père.

Je viens d'une famille élitiste. J'avais des a priori sur l'alternance. Bourré de clichés, je ne m'imaginais pas en garagiste…

Au début, j'ai eu du mal à m'habituer au rythme de travail. En Angleterre, je n'avais cours que le matin.

Maintenant, je suis très satisfait. Je suis dans une très bonne classe. Je travaille dans un cabinet de gérance immobilière.

Mes grands-parents en sont actionnaires. Je dois du coup davantage faire mes preuves que les autres employés.

Plus tard, je me vois bien faire comme mon père une carrière internationale, avec au minimum un bac + 5.

Dans de grandes entreprises, on a une carrière assurée. Il me semble qu'on a moins de difficultés à trouver du travail quand on a fait des études.

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