Le service civique fête ses cinq ans avec panache ! En effet, alors qu’il reste très marginal, les évènements de ses derniers mois ont conduit le Président de la République François Hollande à lui déclarer sa flamme, entraînant dans son sillage une très large majorité de Français qui exigent même qu’il devienne obligatoire.
On fait le point sur cet outil d’insertion peu connu, mais qui a définitivement le vent en poupe.
Le service civique propose à des jeunes entre 16 et 25 ans d’effectuer, sur la base du volontariat, des missions d’intérêt général au sein d’associations ou de services publiques. Ces dernières, comprises entre six et douze mois, sont indemnisées à hauteur de 574€ mensuels. Elles peuvent être effectuées à l’étranger, à condition que le volontaire ait plus de 18 ans.
Depuis sa création en mars 2010, il a concerné 85 000 jeunes de tous niveaux (de sans qualification au master), majoritairement des femmes (56 %).
Le service civique présente de nombreux avantages, notamment pour les jeunes sans qualification. En effet, il permet d’intégrer des organisations professionnelles indépendamment du niveau d’études, mais également d’acquérir des savoir-faire attestés par un document remis en fin de mission et éligibles à la VAE (validation des acquis de l’expérience). Autrement dit, il peut permettre à des personnes sans diplôme d’obtenir une équivalence, et donc de renforcer leur CV. De quoi expliquer sans doute que 75 % des volontaires décrochent un job ou une formation dans les six mois suivant la fin de leur mission.
Le service civique, ouvert à tous et qualifiant, est donc un formidable outil de brassage et d’insertion.
Sursaut républicain ou tentative de fausser les chiffres du chômage ? Les plus sceptiques soulignent que ce service sortira des rangs des demandeurs d’emploi les 18-25 ans, soit une population plus touchée que la moyenne par le chômage.
D’autres redoutent que le développement du service civique n’entrave l’insertion professionnelle des jeunes, en incitant les organisations à recourir à ce type de contrats plutôt que de signer des CDD.
L’objectif du gouvernement est clair : 170 000 jeunes en service civique d’ici la fin du mandat présidentiel en 2017 (contre 35 000 en 2014, et 6 000 en 2010, année de sa création). Malgré les apparences, toutes les parties prenantes considèrent ce chiffre réaliste, en ce que 170 000 candidatures sont reçues chaque année.
La principale mesure consiste donc à augmenter le budget alloué à cette question, afin de faire en sorte que tous les jeunes désireux de faire un service civique voient leur candidature acceptée. C’est précisément ce qu’envisage François Hollande, qui a déclaré vouloir tripler le budget annuel.
Selon plusieurs sondages parus récemment, 69 % des Français souhaitent que le service civique devienne obligatoire, et 65 % des 18-25 ans se disent prêts à en réaliser un.