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Journée des associations au Musée du quai Branly

09/07/2013

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Pour la troisième édition, le musée du quai Branly a organisé en ce lundi 8 juillet2013 la journée des associations. Le musée accueille pour l’occasion (le musée est normalement fermé le lundi) plus de 700 personnes en situation de vulnérabilité sociale ou économique pour une journée placée sous le signe de la rencontre et de l’échange. Les personnes conviées ont eu la chance d’assister à plusieurs visites guidées (cheveux chéris et Philippines-archipel des échanges), ainsi qu’au concert du groupe Pan’A Paname. Recrut.com s’est invité à cette belle journée, et plus particulièrement à la visite guidée de l’exposition des Philippines, archipel des échanges. Petit résumé de cette matinée pédagogique très enrichissante…

Sous un ciel bleu idyllique, à quelques pas du pont de l’Alma, nous voici dans l’un des plus beaux musées parisiens, à la découverte des populations ayant vécues ou vivant encore aujourd’hui aux Philippines.

La visite « Philippine, archipel des échanges » est un voyage qui suit les réseaux d’échanges qui ont permis la circulation d’objets, de motifs, de techniques de fabrication et même l’échange entre les religions. Des montagnes et vallées de Haute-Terres du nord de Luzon jusqu’aux terres de Mindanao, nous voici en plein cœur de l’Asie !

Pour commencer, nous avons fait la connaissance des Būlul. Ce nom étrange fait référence à une statuette conçue pour porter le riz. Sa construction était jadis une tradition qui s’est malheureusement perdue depuis les années 1960 (il n’en reste qu’à peine une trentaine !). On peut y voir, par exemple un Būlulen forme d’homme qui encercle une rizière. Ces statues étaient le symbole de la chance et de la fortune pour ceux qui en possédaient. Dans les faits, les Būlul étaient utilisés pour guérir les malades ou pour chasser les mauvais esprits.

Chez les philippins, les maîtres des rituels, appelés Mumbaki, sont souvent des hommes mais peuvent aussi bien être des femmes ou des personnes étrangères au village. De fait, le Mumbaki doit seulement avoir la capacité de communiquer avec les esprits, être positif et avoir un statut social élevé. On recense différents statuts hiérarchiques au sein des tribus et les dits-chefs obtiennent cette appellation en montrant leur force et en ayant un réseau social étendu (exemple : organisation de fêtes, capacité à subvenir aux besoins alimentaires de la population…). De plus, les Mumbaki font beaucoup de cadeaux au peuple (comme les jarres de Chine) qui deviennent des objets sacrés, des trésors de famille auxquels il ne faut pas tourner le dos car ces présents incarnent l’esprit des ancêtres. Parmi les signes de richesse, le cochon et sa représentation en est l’exemple le plus significatif (comme l’Hagabi, un banc sacré en bois en forme de tête de cochon où seul le chef peut s’y asseoir accompagné d’élus). En revanche, les coqs ou poulets ont le statut de messagers pour ces populations.  Il est à noter que certains peuples pacifiques vivent sans chef, en harmonie totale avec la nature et élisent domicile dans des grottes lorsque les intempéries sont néfastes.

Par la suite, nous avons appris que la musique a aussi une place prédominante dans la vie de ces peuples. Pour exemple,  les Gong sont des instruments de musique utilisés de manière collégiale et les poignées sont façonnées spécialement pour et par le propriétaire de l’instrument. Lesultana (un instrument de musique large, en forme de bateau composé de plusieurs « tam tam ») est souvent de couleur rouge, verte et orange.

L’âge d’or des cités : L’or est un métal précieux qui est à la base de nombreux d’objets et est synonyme de richesse et de pouvoir. La fabrication d’objets en or a lieu lors de différentes occasions : les pièces d’or sont mises dans des sacs pour protéger les nouveau-nés, les ceintures en or sont fabriquées pour montrer la richesse et les boucles d’oreille en forme de vagin (les Linglingo, ça ne s’invente pas) sont portées par les femmes comme symbole de fertilité. En outre, l’or, symbole immuable, a pour fonction de permettre aux morts de communiquer avec les vivants.

Dans le nord des Philippines, on pratiquait la chasse aux têtes. Et malheureusement, la pratique est aussi barbare que son nom l’indique. Depuis le début du XXème siècle, les jeunes garçons doivent apprendre à devenir des hommes. Comment ? C’est très simple : le jeune homme doit chasser la tête d’un homme et le décapiter dans le but de récupérer l’énergie de la personne décédée. Cette tradition était le passage obligé pour tous les jeunes hommes, même si cette pratique semble avoir disparu depuis les années 70.

Nous avons aussi appris que les tatouages sont dessinés uniquement après le rite d’initiation avec de la sève végétale ou avec… des insectes !

Au niveau textile, les tissus sont toujours de couleur blanche (les matta-matta) lorsqu’il s’agit de voiles funéraires car le blanc permet une connexion avec les esprits et assure la sérénité du défunt. En revanche, les tissus bleus sont moins importants et sont utilisés pour les échanges commerciaux ou matrimoniaux. Les foulards, quant à eux, sont considérés comme des éléments de prestige et sont généralement rouges (l’intensité du rouge varie en fonction du nombre de personnes que le propriétaire a tué). Les habits, de manière générale, sont fabriqués par les femmes et par la méthode dite de « réserve par ligature ». Enfin, les populations vivant le long des côtes, portent généralement des costumes s’ils ont un statut social élevé. En effet, la fabrication de ces vêtements requiert la main d’œuvre de plusieurs femmes, de l’argent et du temps (2 à 3 ans de fabrication pour un costume !).

Concernant les matériaux et l’artillerie, nous avons découvert que le Carquas est un long bambou creusé de l’intérieur où l’on met les flèches de tir. Le bois de Nara est utilisé pour la fabrication de Būlulou instruments de musique et a la particularité d’être résistant aux insectes. L’ère des métaux (500 avant Jésus-Christ - 370 après Jésus-Christ) a vu naître l’apparition des jarres funéraires qui ont souvent la forme de la personne décédée (exemple, la jarre en forme d’enfant pour une personne ayant perdu son fils ou sa fille). Enfin, le Buraq est un personnage mi homme-mi cheval qui aurait permis à Mahomet de traverser les sept cieux pour rejoindre Dieu.

Un voyage d’une heure trente hors du temps que Recrut.com recommande à tous !

Florine Prevot

Credit photos : Pauline De Waele

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