Rencontre avec Andrée Wendelbo, directrice de l'agence ANPE Jeunes à Paris au sein du CIDJ et du Crous.
L'ANPE a participé à l'organisation des «Journées jobs d'été » en mars dernier, à Paris. Plus de 40 000 CDD étaient proposés en France et à l'étranger, dont 25 000 en Ile-de- France. Quel bilan pouvez-vous dresser de ces journées ?
Andrée Wendelbo : 25 000 jeunes se sont déplacés à la Cité des Sciences et de l'Industrie au cours de ces deux jours et, sur les 40 000 offres de jobs proposées, de nombreux postes ont déjà été pourvus ! Il faut dire que cette manifestation était très attendue par les jeunes qui recherchent un travail pour l'été.
Le tourisme, l'hôtellerie et la restauration sont les secteurs piliers des recrutements estivaux. Les services d'assistance téléphonique et les agences d'hôtes et d'hôtesses d'accueil sont eux aussi connus pour renforcer leurs équipes entre juin et septembre. Existe-t-il d'autres secteurs concernés par l'embauche saisonnière ?
A. W. : Oui, notamment dans les domaines de l'assurance, de la banque et de l'aide à la personne. C'est ainsi que nous avons pu enregistrer des demandes pour des postes de chargés d'assistance, de gestionnaires de garanties, de conseillers de clientèle, de gestionnaires administratifs… et d'aides à domicile. D'autres entreprises recherchent des vendeurs, des agents de sécurité, des agents d'entretien.
Nous sommes déjà début juillet, reste-t-il des opportunités intéressantes à saisir pour ceux qui commencent à chercher un job d'été aujourd'hui ?
A. W. : Bien sûr ! Il reste actuellement environ 5 500 postes à pourvoir en Ilede- France, notamment dans le domaine de l'animation (il faut être diplômé : brevet d'état ou BAFA, BAFD, SB) mais aussi dans l'hôtellerie et la restauration ou encore le commerce et la vente. Il ne faut pas se décourager car les entreprises continuent de nous contacter pour nous transmettre de nouvelles demandes.
Certaines se trouvent aussi quelquefois confrontées à des impondérables qui les conduisent à nous confier des remplacements pendant les vacances d'été. Nous avons aussi encore des offres de postes à l'étranger mais il faut savoir que les entreprises étrangères recrutent pour plusieurs mois, ce qui surprend les jeunes Français qui préfèrent ne travailler qu'un seul mois. Cette tendance à l'allongement de la durée des jobs se généralise en France et c'est assez logique puisque même un « petit boulot » demande un minimum de formation et d'investissement.
Quelles sont, en général, les conditions requises pour décrocher ces CDD ? Quelles sont les dispositions légales que doivent respecter l'un et l'autre parti : contrat, période de repos…?
A. W. : Les entreprises préfèrent recruter des jeunes majeurs : les conditions de recrutement et d'exécution du contrat de travail sont plus simples. Cependant, rien n'empêche un jeune de 16 ou 17 ans de travailler, s'il manifeste une réelle motivation et si ses parents ou son représentant légal sont consentants. Certains CDD requièrent un certain niveau d'études, la pratique d'une langue étrangère, une expérience du secteur ; d'autres ne requièrent que motivation, bonne volonté et bon sens.
Quant aux dispositions légales, le code du travail doit être respecté. Tout CDD est assorti d'un contrat de travail écrit et remis au salarié au plus tard dans les 48 heures qui suivent son premier jour de travail. Ce contrat de travail prévoit toutes les dispositions relatives à son âge, à l'activité confiée, aux jours de repos, aux horaires, au salaire... Le but du contrat de travail est justement de clarifier les conditions d'exercice du métier.
Beaucoup de jeunes rêvent de trouver un job d'été à l'étranger. Pour cela, il faut déjà pouvoir se débrouiller dans la langue de son pays d'accueil et, être hébergé gratuitement (ou presque) pour que l'expérience reste tout de même financièrement rentable. Est-ce bien réaliste ?
A. W. : Les jeunes savent que partir n'est pas facile. Ils ont ce projet depuis plusieurs mois et ont souvent réglé ou pris en compte les problèmes d'hébergement.
En apportant une expérience professionnelle aux jeunes, aussi courte soit-elle, pensez-vous que les jobs d'été puissent améliorer, en partie, la situation de l'emploi en France ?
A. W. : Les jobs d'été ont pour objectif de répondre à deux impératifs: la satisfaction de l'entreprise qui a des postes à pourvoir et celle des jeunes qui recherchent un travail. Plus les jeunes se confronteront au marché du travail, à l'emploi et à la réalité d'un métier, plus ils seront armés pour choisir leur premier métier et les études qu'ils devront suivre pour y arriver, et mieux ils sauront convaincre lors d'un entretien d'embauche. La recherche d'un job d'été se gère sérieusement.
La concurrence existe et les meilleurs sont pris. Pour que cette expérience soit enrichissante, il est important de s'assurer que le job convoité corresponde à un projet et de réfléchir aux avantages qu'il peut apporter en terme de « plus » sur son CV. Qu'il s'agisse d'un job ou d'insertion plus durable, la démarche est la même. Elle implique de connaître les techniques de recherche d'emploi.
Nous aidons les jeunes à les découvrir puis à les maîtriser par le biais de nos ateliers (atouts, choix d'un job, CV, lettre de motivation, préparation à l'entretien d'embauche…).
Où peut-on consulter les offres de jobs d'été qui restent à pourvoir ?
A. W. : Les jobs disponibles peuvent être consultés sur le site www.anpe.fr (dans l'espace «Candidat », cliquez sur «Consultez les offres », puis indiquez l'emploi recherché et la zone géographique avant de cliquer sur «Tous les critères » pour indiquer à «Mot(s) clé(s) » : « Job d'été ou jobs ou job étudiant »).