Le papy-boom est enfin là...
On attend depuis longtemps le fameux « papy-boom », cette vague de départs à la retraite qui entraînerait des recrutements massifs. Or, depuis quelques mois, le papy-boom semble enfin tenir ses promesses.
Au second semestre 2007, les jeunes ont ainsi été les premiers bénéficiaires de la baisse du chômage : -1,8 point contre -0,6 point pour l’ensemble des Français.
Une bonne nouvelle que confirme Dominique Marrie, responsable chez Minerve Interim : « Avec le papy-boom, les employeurs ont besoin de jeunes pour prendre la relève. Les recrutements en CDD et CDI sont de plus en plus demandés pour les jeunes diplômés. Même quand il s’agit d’intérim, c’est généralement en vue d’une préembauche. »
A l’effet papy-boom s’ajoutent d’autres facteurs en faveur des nouvelles générations, notamment le niveau de salaire. « Avec la crise du pouvoir d’achat, les salariés revoient leurs exigences salariales à la hausse.
Un jeune diplômé est souvent prêt à faire plus de concessions de ce côté-là... »
Dynamiques, mobiles... mais nuls en orthographe !
Les jeunes diplômés ne manquent pas d’arguments pour séduire les recruteurs.Les employeurs apprécient notamment leur adaptabilité, former un jeune novice est parfois plus facile car il n’est pas habitué à d’autres méthodes de travail.
La mobilité est aussi un atout de taille. Les jeunes diplômés n’hésitent plus à partir à l’autre bout de la France, voire à franchir les frontières pour décrocher le poste de leur rêve. La motivation, l’envie d’apprendre et l’ouverture d’esprit sont autant de qualités que recherchent les recruteurs. « Les jeunes apportent des idées novatrices, une vision différente. C’est très rafraîchissant pour l’entreprise ! »
Du côté des compétences, les juniors peuvent miser sur l’informatique et les langues pour se différencier de leurs aînés. Internautes aguerris, férus de jeux vidéo, experts en bureautique, les jeunes diplômés maîtrisent instinctivement l’ordinateur et les méandres du Web. Un avantage certain dans le monde professionnel d’aujourd’hui. Même constat pour les langues : les recruteurs apprécient ces jeunes qui osent parler anglais, prennent des cours de mandarin et rêvent de partir à l’autre bout du globe. Mais attention, les cours d’anglais ne suffisent plus, une formation ou un stage d’au moins six mois à l’étranger devient indispensable pour se démarquer...
Mais les jeunes diplômés ont aussi leur talon d’Achille : l’expérience, évidemment ! Et là, les employeurs sont unanimes, unje une sortant des études sans aucuneexpérience en entreprise aura beaucoup de mal à convaincre. Les stages, voire l’alternance, sont devenus la norme. Les employeurs sont prêts à les recruter à condition qu’ils connaissent le monde de l’entreprise et qu’ils aient déjà fait leurs premiers pas dans leur métier.
Quelques recruteurs se plaignent aussi du manque de professionnalisme de la nouvelle génération. « Certains ne viennent tout simplement pas aux rendez-vous, remarque Dominique Marrie de MinerveInterim. Les jeunes ont beaucoup de mal à accepter les horaires et l’autorité. » Peut-être, mais c’est le propre de la jeunesse, ce n’est pas une question de génération mais de point de vue : à toutes les époques, on a reproché aux jeunes d’être désinvoltes...
En revanche, les recruteurs s’accordent sur un point : le niveau d’orthographe ! Manque de dictée ou défaut de méthode ? Une chose est sûre : les jeunes devraient revoir leurs leçons avant d’écrire leur lettre de motivation...