Les remises de diplômes sont en cours pour bon nombre d’étudiants. Au moins pour tous ceux qui ont eu la chance de connaître une année calme, sans grève ni suspension de cours et donc sans report des examens en septembre ... Pour ceux qui comptent entrer dans la vie professionnelle en septembre, nous avons préparé quelques pistes à suivre afin que cette nouvelle vie s’engage sous les meilleurs auspices.
Les secteurs qui recrutent
L’année scolaire a été marquée par une crise économique sans précédent, du moins de mémoire de jeune diplômé !
Elle a considérablement modifié les relations que les entreprises entretenaient avec leur politique d’embauche. Cependant, il est faux de dire que les entreprises ont cessé de recruter et d’ailleurs, ce discours alarmiste ne se fait plus guère entendre depuis quelques semaines. De nombreux secteurs sont en recherche de candidats et certains sont même véritablement en tension, c’est-à-dire qu’il y a davantage d’offres d’emplois que de candidats qui postulent.
Le Parisien a publié récemment une étude présentant les secteurs économiques les plus actifs en cette fin de semestre.
• La banque : tous les médias ont relayé l’information : le secteur bancaire cherche du personnel qualifié ; près de 30.000 personnes, essentiellement des jeunes doivent rejoindre les équipes affectées par les départs à la retraite de nombreux salariés. Les postes sont principalement des emplois de commerciaux qui nécessitent d’être titulaire au minimum d’un bac + 2. D’autres postes, plus techniques, sont accessibles aux étudiants plus qualifiés dans les domaines de commerce, du marketing ou de la finance.
• Les assurances : les perspectives d’embauche, si elles sont moins importantes que dans le domaine bancaire sont cependant conséquentes : entre 10.000 et 14.000 recrutements sont planifiés sur l’année 2009 dans les sociétés d’assurance. Couvrant différents métiers, ces embauches concernent les diplômés des secteurs informatique, marketing, management, gestion de clientèle... Cette profession, essentiellement féminine – près de 59% des salariés sont des femmes, propose de plus en plus de postes de cadres – 39% à ce jour. C’est un secteur plein d’avenir qui se modifiera selon les prises de positions politiques dans le domaine de la santé et de la couverture sociale notamment. Et qui va donc gagner en importance.
• Les services à la personne : ce secteur là a déjà entamé la croissance la plus spectaculaire de toutes les branches professionnelles. Soutenu par des mesures gouvernementales, suivant le vieillissement de la population, souhaitant devancer les souhaits des clients, le secteur des services à la personne manque de personnel.
De personnel non diplômé, mais également de plus en plus de jeunes diplômés chargés de définir une politique d’avenir pour des entreprises soumises à la concurrence. Chaque année, plusieurs centaines d’entreprises voient le jour, entreprises de plus en plus polyvalentes et déterminées qui proposent des formations à leurs employés. Elles recherchent donc des collaborateurs hyper qualifiés pour les conduire à la réussite.
• La grande distribution : toutes les grandes enseignes, alimentaires ou non, ont présenté leurs projets d’embauche pour 2009 ; et il apparaît que le secteur n’est pas touché par la crise, d’autant moins pour des jeunes diplômés qualifiés dans les domaines spécifiques des techniques de vente, de management ou de logistique.
Les marques continuent à ouvrir des magasins en province et, dans ces cas-là, c’est la totalité des équipes qu’il faut recruter, même si le recrutement interne est plutôt développé dans ce secteur. Profils bac + 3 à bac + 5, vous serez courtisés par les enseignes qui veulent à tout prix attirer, dès l’obtention de leur diplôme, les jeunes talents de demain. Et ne pensez pas que la grande distribution, c’est uniquement réassortir les rayons ... les possibilités de faire carrière sont réelles.
Carrefour compte embaucher 1.300 personnes, Casino et Décathlon, près de 1.000, Leroy-Merlin et Castorama, bénéficiant de la mode du « c’est moi qui l’ai fait » , comptent recruter plus de 200 personnes.
• L’informatique et les télécoms : en 2008, la filière informatique a recruté 36 700 ingénieurs et cadres dès le bac+2 (qui représentent 80 % des emplois du secteur). Son développement cette année devrait, malgré le contexte, croître encore de 3 à 4 %.
Nombreux sont aussi les postes réservés aux jeunes plus qualifiés, postes techniques qui exigent des connaissances et du savoir-faire. Le secteur de la téléphonie qui connaît une période de croissance depuis plusieurs années se développe, tant sur de nouveaux secteurs, de nouvelles techniques, que de nouveaux pays. France-Télécom Orange recrute 350 personnes dont une quarantaine pour l’étranger.
• L’énergie : parallèlement aux annonces de plans sociaux, de fermetures d’usines, les entreprises du secteur des énergies recrutent !
Certaines sont en perte de vitesse tandis que d’autres, soutenus par la tendance au développement durable manquent de personnel qualifié.
Total a annoncé pour 2009 entre 2 000 à 2 500 recrutements en France, et 8 000 à 9 000 dans le monde. Areva, spécialiste du nucléaire, estime ses besoins à 10 000 salariés par an dans le monde. GDF Suez a déjà annoncé 8 000 embauches cette année, dont 3 500 jeunes en alternance, et EDF a programmé 15 000 recrutements d’ici cinq ans.
Qui peut le plus peut le moins
Bien sûr les diplômés sortants sont formés, souvent très précisément formés. Ils sont donc à la recherche du poste qui correspond à la formation qu’ils ont suivie.
Cependant, la prise de poste ne se déroule pas toujours comme prévu. En préparant votre recherche d’emploi, visez le poste que vous souhaitez, mais ne négligez pas d’étudier les postes satellites.
Dans de nombreux secteurs, les candidats les plus diplômés soient-ils, débutent leur carrière à un poste moindre que celui qu’ils avaient envisagé. Décevant ? Non, lorsque l’on a saisi les enjeux qui se cachent derrière ce fonctionnement. Tous les chefs d’entreprises tiennent le même discours : « on ne peut manager que si on a soi-même déjà fait partie d’une équipe ; c’est d’avoir mis les mains à la pâte qui permet aux dirigeants d’être efficaces... ». Il s’agit donc de se préparer un avenir plus solide et plus lucide. Ne soyez pas trop ambitieux et écoutez ce que l’on vous propose. Les échelons sont vite gravis par ceux qui ont fait leurs preuves sur le terrain.
Polyvalence, souplesse,adaptabilité ...
… sont les maîtres mots des jeunes diplômés efficaces ! Le paradoxe est bien réel : les entreprise limitent leurs effectifs et cependant, elles embauchent !
Oui, car elles embauchent des collaborateurs flexibles, près à travailler sur plusieurs projets, à développer plusieurs compétences complémentaires. C’est pour cela que, sur votre CV et lors des entretiens, vous devez mettre en valeur vos capacités à être à deux endroits à la fois, à être techniquement compétent dans plusieurs domaines. Choisissez, dans la mesure du possible de rédiger votre CV dans ce sens . Les universités et grandes écoles l’ont bien compris, elles qui proposent maintenant des cursus jumelés comme Sciences-Po et Paris IV qui veulent élargir les acquisitions de compétences de leurs étudiants trop longtemps cantonnés dans un domaine très précis.
L’opération Phénix s’inscrit dans le même ordre d’idée : en deux ans, 70 étudiants en lettres et sciences humaines ont bénéficié d’une intégration au monde de l’entreprise. Et ça marche puisque pour la troisième année consécutive, le projet a été reconduit. Il s’agit d’un partenariat entre 9 grandes entreprises et 8 universités d’Ile de France qui a pour objectif de proposer des postes de cadres, en CDI, dès l’embauche à des jeunes philosophes, historiens et autres linguistes. Quels avantages de part et d’autres : pour les entreprises, bénéficier des qualités souvent exceptionnelles de jeunes qui ont appris à lire, interpréter, analyser, écrire avec beaucoup de finesse, de culture et d’esprit d’analyse et de synthèse. Persuadés que ces jeunes lettrés, issus de filières d’excellence, comprendront très aisément le travail qui leur sera demandé, elles leur font une totale confiance.
Et pour ces jeunes universitaires, c’est l’opportunité de rentrer dans le monde vivant de l’entreprise, en poursuivant leur réflexion mais aussi de trouver un emploi dans un secteur a priori aux antipodes de leur formation !