Pour mieux comprendre le domaine des langues en France, Recrut.com a eu la chance de rencontrer Nathalie Gormezano, directrice générale de l’ISIT dans le 6ème arrondissement de Paris. Dans un cadre studieux, cet entretien nous a permis de comprendre comment les étudiants deviennent aussi performants en langues que les scientifiques le sont en mathématique ou en informatique. Focus sur cette école supérieure de traduction et d’interprétation.
L’ISIT, qui existe depuis 1957 (56 ans), a pour vocation de former les élèves dans trois domaines :
- Le métier de traducteur, avec des spécialisations en communication et en management interculturels (traduction écrite et activités interculturelles)
- Le métier d’interprète de conférence (traduction orale)
- Le métier de juriste linguiste (Dans ce domaine, l’école fournit les outils pour améliorer les compétences en langues, mais l’élève doit parallèlement suivre des études de droit en master dans une université de son choix).
L’ISIT a une capacité d’accueil d’environ 830 élèves, tous niveaux et disciplines confondus ! L’admission en interprétation de conférence se fait en deux étapes : test de compréhension orale en français et en anglais (test d’admissibilité), puis un test d’admission pour entrer dans l’école. Pour donner la chance au plus grand nombre d’élèves, deux sessions d’admission sont mises en place chaque année en mai et en août. (Les candidats ayant échoué en juin ne peuvent pas s’inscrire à la session de septembre).
Si l’élève est admis, il faut savoir que les frais de scolarité varient entre 6 000 et 7 100 euros (cela dépend des combinaisons linguistiques choisies). Cependant, des aides financières sont proposées aux élèves car l’ISIT estime que l’aspect financier ne doit pas être un frein aux études. « Dans le cadre de la politique sociale de l’ISIT, nous mettons tout en œuvre pour que les étudiants puissent étudier dans les meilleures conditions ! » déclare Nathalie Gormezano.
Les élèves ont la possibilité d’intégrer l’Isit en formation post bac et effectueront alors 5 ans dans l’école (3 années de préparation et deux années de spécialisation) où bien, ils peuvent rejoindre l’isit en 2ème, 3ème ou 4ème année d’enseignement mais les épreuves d’admission ne sont pas les mêmes.
Bien évidemment, tous les élèves du programme Interprétation de conférence de l’ISIT doivent parfaitement maîtriser le français et l’anglais (obligatoire). Au-delà de ces deux langues, toutes les combinaisons linguistiques sont possibles. Chaque année, il y a environ 20 élèves qui intègrent l’ISIT directement en 4ème année du programme d’interprétation de conférence et seule une partie d’entre eux passera en 5ème année. La clé de la réussite ? Travailler dur et régulièrement ! « Les élèves sont moins nombreux à présenter le test d’admissibilité à l’ISIT mais ils réussissent mieux car ils sont préparés ! » affirme la directrice.
Pour les élèves qui ne réussissent pas leur première année en interprétation de conférence, ils peuvent se voir proposer soit un redoublement, soit un passage dans le programme de formation « traduction » de l’ISIT.
Quelque soit le cursus, l’ISIT n’a pas pour vocation d’apprendre les langues mais plutôt de former l’étudiant à des métiers exigeants (cela implique que l’étudiant soit mature. Il doit maîtriser parfaitement les langues et bien sur avoir voyagé et vécu dans un des pays dont il parle la langue). L’ISIT est compétent dans beaucoup de langues (outre le français et l’anglais) telles que l’allemand, l’espagnol, l’arabe, le chinois, l’italien, le polonais, le portugais, le roumain et le russe.
Les enseignants sont là pour encadrer les étudiants, un vrai soutien et suivi personnel de l’élève est mis en place. Les professeurs ont un rôle de « coach » envers leurs élèves pour les motiver tout au long de leur parcours scolaire qui est difficile.
A la fin du cursus, il y a entre 5 et 10 élèves qui sortent diplômés interprète de conférence de l’ISIT (en 2012, il y en a eu 10 !). Ces heureux lauréats auront la chance de pouvoir trouver un emploi très rapidement (quelques heures, quelques jours après l’obtention de leur diplôme) dans les secteurs les plus prestigieux : l’OCDE, le Parlement européen, l’ONU…
Après cet entretien, nous sommes ressortis avec le sentiment que cette école forme l’élite française des traducteurs et interprètes. C’est une réalité, les meilleurs linguistes sortent de l’ISIT ! L’avenir professionnel de ces étudiants est époustouflant, à l’échelle nationale et internationale. Ce n’est pas un scoop, pour réussir il faut énormément travailler et pour ces élèves, le jeu en vaut la chandelle !
Florine Prevot