Les urnes ont parlé etde nouveau plébiscité celui que les sondages avaient appelé "le troisième homme". Benoît Hamon est arrivé en tête, hier, du premier tour de la "primaire citoyenne" de la gauche qui se concluera dimanche prochain. Il s'opposera à l'ancien Premier Ministre Manuel Valls, dans un second tour qui marque clairement une fracture entre deux visions de l'idéologie socialiste.
Il est l’une des têtes de file du mouvement des « frondeurs », ces ministres ayant quitté le pouvoir au printemps 2014 en désaccord avec la ligne idéologique adoptée par le gouvernement Valls. Sorti du binôme contestataire qu’il formait avec Arnaud Montebourg, dégagé de l’influence maternelle de Martine Aubry dont il fut longtemps le conseiller, petit Benoît entend gagner son indépendance et devenir le porte-parole d’une gauche « qui ne s’excuse pas d’être de gauche ».
> Instauration de la retraite 60 ans, sans augmentation de la durée de cotisation.
> Réduction du temps de travail par un « droit inconditionnel au temps choisi ». Les 35h resteront la norme légale mais les transitions vers le temps partiel ou les semaines de travail abrégées seront favorisées (notamment par une baisse des charges).
> Création d’un statut social unique qui mettrait fin à la distinction entre salarié et indépendants afin de mieux préparer les mutations du travail liées aux avancées technologiques.
> Prélèvement d’un impôt sur les robots, afin que l’automatisation du travail participe à la redistribution de la richesse créée.
> Versement d’un revenu d’existence universel et inconditionnel de 535 € mensuels pour la raréfaction du travail disponible n’entraîne pas une augmentation de la pauvreté. Celui-ci sera financé par la fusion des aides sociales existantes et une réforme des tranches d’imposition.
> En savoir plus sur le revenu universel
2017, année de l’éclosion des éternels seconds ? C’est ce qui se profile alors que Manuel Valls, principal premier ministre du quinquennat Hollande, se propose d’affronter aux présidentielles le « collaborateur » de Nicolas Sarkozy, François Fillon. Pour toute la gauche de la gauche, Manuel Valls fut l’Iznogood qui soufflait un vent de libéralisme dans les oreilles du Président. Lui assume et prophétise l’avènement d’une gauche autoritaire, à la fois sociale et favorable aux entreprises.
> Rétablissement de la défiscalisation des heures supplémentaires (supprimée en 2012).
> Création d’un « revenu décent » de 800 euros, découlant d’une « fusion des minima sociaux » et en lien avec une activité professionnelle. Contrairement au RSA, il serait versé aux jeunes entre 18 et 25 ans.
> Accompagnement des entrepreneurs par la création d’un « vrai droit à la création d’entreprise » : accès à un crédit à taux zéro, « droit à l’essai » pour garantir des revenus minimum pendant la phase de création…
> Revalorisation de la prime d’activité et des petites retraites (+ 10%).
> Création d’une protection sociale universelle couvrant les retraités, les salariés, les indépendants, les demandeurs d’emploi… Chaque donneur d’ordre (même de type Uber) devra participer à son financement.