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Etude : les discriminations à l'embauche entravent la croissance du pays

20/09/2016

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Et si égalité des chances rimait avec prospérité économique ? « La question ‘Combien coûte une infamie ?’ est un peu étrange, mais mérite d’être posée », estime Jean Pisani-Ferry, commissaire général de France Stratégie. Chargé en mai 2015 par le gouvernement d’étudier le coût économique des discriminations, l’organisme présentait aujourd’hui ses 117 pages de conclusion aux ministres devant un parterre de journalistes et responsables associatifs.

 

« Une économie plus juste, mais également plus prospère »

Inspirée d’une initiative américaine mais encore inédite en France, l’étude s’est attachée à mettre en évidence la persistance d’écarts dans l’accès à l’emploi (en particulier à temps plein), aux responsabilités et à certains niveaux de salaire entre différentes populations. Parmi les vingt-un critères de discriminations officiellement reconnus par la loi, trois ont fait l’objet d’une attention toute particulière : le sexe, l’origine géographique et le lieu de résidence. Malgré une amélioration générale, les inégalités restent encore criantes : les femmes gagnent encore 12 % de moins que leurs homologues masculins, et ont un accès réduit à l’emploi plein temps. Les hommes eux-mêmes souffrent de discrimination à l’embauche, notamment s’ils sont originaires des DOM ou d’Afrique du nord ; un volet des inégalités que la crise n’a fait que renforcer.

Mais la grande nouveauté de cette étude découle du lien qu’elle établit entre discrimination professionnelle et performance économique. Le constat est clair : garantir l’égalité salariale et d’accès à l’emploi permettrait un gain de PIB de 6,9 %, ainsi qu’une baisse des dépenses publiques de 0, 5 % (notamment par le recul du nombre de bénéficiaires des allocations chômage). « Nous savons désormais que les discriminations sont un gâchis », souligne P. Kanner (Ministre de la ville). Celles-ci réduisent les performances de entreprises, qui se privent de certains talents, mais constituent également un manque-à-gagner conséquent pour la collectivité.
 

Le gouvernement part à la chasse aux discriminations

« Depuis la nuit du 4 août 1789, notre pays est amoureux de l’égalité. Mais l’abolition des privilèges dans la loi ne signifie pas le triomphe de la liberté dans les faits. » La Ministre du travail, lyrique sur la forme, se montre volontariste sur le fond et rappelle les nombreuses mesures appliquées par le gouvernement pour favoriser l’égalité professionnelle : lancement des campagnes « A compétences égales » [voir notre article], #CoupdeSifflet et « Sexisme, pas notre genre », insertion de nouvelles mesures contre le harcèlement ou en faveur des femmes enceintes dans la Loi Travail et mise à l’épreuve par testing des administrations publiques. Avec pour objectif affiché lune prise de conscience du "caractère irrationnel des discriminations" et  le changement des mentalités des employeurs, qui pourront se faire accompagner par Pôle Emploi.

Et J. Pisani-Ferry de conclure : "trop souvent, on oppose justice sociale et efficacité. La lutte contre les discriminations conjugue l'une et l'autre."

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