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Etre community manager dans l'industrie du X

21/03/2016

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Jacquie et Michel, c’est l’enfant terrible du X français. Lancée en 1999, la marque a vite fait sensation en se spécialisant dans les vidéos « amateurs », en décalage complet avec les superproductions de leader européen Dorcel.

Aujourd’hui, le groupe possède une trentaine de sites, de quoi nous donner envie d’en savoir plus sur les professionnels qui gèrent tout ce microcosme. Vincent, community manager, a accepté de nous répondre. Alors, « merci qui » ? Merci à lui !

 

Bonjour Vincent ! Pour commencer, parlons un peu de votre parcours. Quel cursus scolaire avez-vous suivi et quel était alors votre projet professionnel ?

Mon parcours a tout ce qu’il y a de plus classique, avec des études en économie et une spécialisation par la suite dans la communication des entreprises.
Mon projet consistait à évoluer dans une petite structure dans un premier temps histoire de me faire la main ce que j’ai fait avant de venir chez J&M, puis intégrer par la suite une plus grosse entreprise.

 

Comment êtes-vous arrivés chez Jacquie et Michel ?
Avez-vous hésité à accepter ce poste, compte tenu du milieu dont il est question ?

Je suis arrivé un peu par hasard chez Jacquie et Michel : je suis tombé sur une annonce via leur page Facebook qui m’a amené sur http://jobs.jacquieetmichel.org/, et cherchant du travail à l’époque, j’ai envoyé ma candidature !
J’ai eu un entretien rapidement par la suite, et j’ai commencé moins d’un mois après avoir candidaté.

Je n’ai pas forcément hésité longtemps, même si bien évidemment j’ai demandé conseil autour de moi. La marque J&M est en plein essor, connue de tous, et il y a forcément des choses intéressantes à y faire.

 

Quelles sont vos missions au quotidien ?
Observez-vous des particularités (légales, d’usage ou lié au public cible) dans leur accomplissement ?


Mes missions au quotidien sont la gestion de nos réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram), la mise en ligne de contenu sur certains sites, ainsi que la réflexion et la mise en place des actions de communication tout au long de l’année, calquées sur l’actualité principalement.

Bien évidemment, le porno est un sujet plutôt sensible, et il faut savoir « travailler » avec, surtout sur les réseaux sociaux : on ne poste pas du tout la même chose sur Facebook et Twitter par exemple !
Après, on surveille bien évidemment au maximum les réactions et commentaires sur nos réseaux, afin d’éviter les insultes et rester au contact de nos fans le plus possible.

Enfin, on veille à avoir du contenu de qualité, car les sites de Jacquie et Michel ont de nombreux visiteurs (plus de 10 millions de visiteurs différents par mois), et il faut donc être sûr que ce qu’on propose soit au top pour eux.

 

Pensez-vous que certaines qualités, certains traits de caractère, soient tout particulièrement recherchés/nécessaires pour travailler dans le X ?

Si on ne parle que de l’aspect communication/marketing, la principale qualité est la créativité ! Si on est gêné par le sexe et le porno, il est inutile de vouloir travailler dans ce milieu-là (même si l’on s’habitue très vite au domaine) : il faut aimer réfléchir, trouver des idées qui sortent de l’ordinaire et aimer jouer avec les limites, et c’est ce qui fait notre force. Mise à part que le contenu est différent, chez J&M on travaille comme dans n’importe quelle entreprise, confortablement installé devant deux écrans à réfléchir aux stratégies à mettre en place.

Mais chez nous, en plus, il faut aussi savoir rigoler, se déconnecter un peu et s’amuser : c’est pour cela que l’ambiance au bureau de l’équipe technique est très détendue, on a tous plus ou moins la vingtaine, on fonctionne un peu comme une famille, et on a de bonnes conditions de travail !

D’autant plus qu’on a même droit en bonus à des voyages réguliers, le dernier en date était à Las Vegas par exemple…

 

Certains professionnels du secteur se plaignent d’avoir du mal à recruter des profils diplômés dans les domaines de l’informatique et du digital. Est-ce une réalité que vous constatez ?

Ce n’est un secret pour personne, recruter de très bons développeurs par exemple est très difficile. Xavier Niel a même décidé de les former... A priori nous avons en plus le domaine qui peut rebuter certains candidats, qui ne voient pas comment « vendre » cette expérience par la suite ! La chance que l’on a chez Jacquie et Michel c’est que nous sommes parmi les sites français les plus visités, il y a donc des défis quotidiens de taille : faire des sites qui tiennent la charge, traitement de la vidéo, gestion de la publicité, flux de caméras etc... le spectre est large ! Nos 6 ou 7 développeurs ne sont pas de trop pour gérer l’existant et nos nombreux projets à venir.

 

Bien que l’érotisme soit revenu sur le devant de la scène, il reste un milieu un peu secret. Personnellement, parlez-vous ouvertement  de votre profession autour de vous ?

Ce sont les autres qui en parlent le mieux finalement !
En effet, je ne dis pas spontanément, quand je rencontre des personnes, que je travaille chez J&M : quand on me pose la question, forcément je réponds et là le regard change quelque peu, et les yeux se mettent à briller, surtout chez les hommes, bizarre non ?

L’avantage que J&M a par rapport aux autres entreprises du domaine c’est sa popularité ! Tout le monde connaît, c’est potache et on a au moins tous une fois rigolé du slogan.

 

Quelles réactions obtenez-vous généralement ?


Ce sont souvent les mêmes questions qui reviennent : « tu vois les actrices ? », « vous êtes combien à travailler ? », « Jacquie et Michel existent-ils vraiment ? », « t’es déjà allé sur un tournage ? »…

Et puis il y a bien évidemment ceux qui veulent avoir un compte premium/accès illimité/rencontre avec les actrices/accès aux castings : ce qui est marrant, c’est que beaucoup ne se cachent plus de regarder les vidéos ! J&M a déghettoisé le porno.

 

Pour finir, y a-t-il un cliché sur ce milieu auquel vous souhaiteriez mettre fin ?


Un tas...

On travaille dans la partie technique, donc on ne voit jamais personne de la partie dite « artistique » : pas de strings qui traînent et pas de tournage chez nous donc… Mis à part le domaine, le bureau fonctionne comme n’importe quel autre. Le fun en plus !

Il faudrait aussi arrêter de penser que le X est un eldorado financier. Le secteur de la vidéo est en pleine crise depuis une dizaine d’année. L’avènement des sites pirates a mis un coup de frein aux productions. Il y a 10ans, la France comptait une quinzaine de gros producteurs/distributeurs, aujourd’hui nous ne sommes plus que 3 ou 4. C’est pour cela que chez J&M nous investissons tous les domaines (rencontres, liveshows, goodies etc...) et que nous avons une santé de fer !

Enfin, si le milieu du X est particulier, il y a beaucoup de choses à apprendre, surtout en termes de communication et de marketing ;) !

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